Burkina Faso : la nomination d’un nouveau Premier ministre suffira-t-elle à calmer les esprits ?
Le Burkina Faso, littéralement « pays des hommes intègres », est en proie à de vagues de protestations contre la vie chère. Les manifestants sont des élèves et surtout des militaires qui dans leur mutinerie, ont pillé des magasins. En réponse à ces pillages, les commerçants sont descendus dans la rue pour protester contre l’insécurité frappant leur commerce et incendiant au passage des bâtiments officiels, symbole du pouvoir. Les manifestations se propagent comme une traînée de poudre. Après la capitale Ouagadougou, Pô, Tenkodogo et la mutinerie à touché Kaya.
Pour calmer la situation, le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 24 ans, a instauré, dans la capitale, un couvre-feu de 19h00 à 06h00. Il a également procédé à la dissolution du gouvernement, au limogeage du chef d’Etat-major des armées et des changements ont eu lieu à la tête de l’armée de terre, de l’air et de la gendarmerie.
La grogne vient de la misère de la population, qui estime que les richesses du pays ne sont pas distribuées équitablement et qu’elles sont entre les mains d’un clan de privilégiés proches du pouvoir.
La violation des droits de l’homme ne sont pas en reste dans les raisons à la base de ce mécontentement populaire. Blaise Compaoré traînerait des casseroles. Arrivé au pouvoir le 15 octobre 1987 dans un coup d’Etat au cours duquel le président Thomas Sankara fut assassiné, Blaisé Compaoré est accusé par certains d’être derrière ce crime crapuleux. Il lui est reproché également d’avoir commandité le meurtre du journaliste Norbert Zongo en 1998. Les jeunes étudiants de Koudougou descendus dans la rue, lui demandent des explications et surtout la justice pour Justin Zongo, qui avait trouvé la mort le 20 février lors d’une manifestation.
La nomination, le 18 avril, d’un nouveau premier ministre suffira-t-elle à calmer les esprits ?
Le nouveau premier ministre Luc Adolphe Tiao, qui vient remplacer Tertius Zongo dont le gouvernement a été dissous le vendredi 15 avril, est un homme d’une grande expérience dans la gestion des affaires publiques de son pays.
Né le 4 juin 1954 à Tenkodogo – Burkina Faso, journaliste de profession et diplômé en communication et stratégies des universités françaises et canadiennes Luc Adolphe Tiao a été notamment ambassadeur du Burkina Faso en France (mai 2008-avril 2011). Auparavant, il avait été président du Conseil supérieur de la Communication (30 mai 2001-2 mai 2008) et Conseiller chargé de mission au Département de la Communication du Premier ministère (août 1996-mai 2001).
La crise burkinabé n’est pas loin de s’estomper tant que la crise économique qui frappe ce pays n’est pas jugulée.
Echos d’Afrique
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