Rwanda:plus de 100.000 adolescentes pour recevoir un vaccin controversé
Le géant pharmaceutique Merck a offert au Rwanda 2 millions de doses de Gardasil, un vaccin censé lutter contre le cancer du col utérin.
Du coup, des jeunes filles rwandaises dont l’âge tourne autour de 12 ans et qui sont en 6è année de l’école primaire ont commencé à recevoir gratuitement ce vaccin dans des centres scolaires mêmes. Le nombre de candidates à ce vaccin excède les 100 000 selon le gouvernement rwandais. Les 26 et 27 avril 2011, plusieurs adolescentes ont reçu ce vaccin.
Le Rwanda est le premier pays africain à administrer ce vaccin à grande échelle sur sa population.
Pourtant ce vaccin est controversé, surtout quant à ses effets secondaires.
La presse spécialisée en Australie indique que les effets indésirables de ce vaccin sont mineurs, mais que l’effet en termes de prévention des cancers du col utérin n’est pas démontré : un suivi prolongé et attentif des populations vaccinées est nécessaire.
Pour la revue Prescrire, le bénéfice de Gardasil est établi pour les femmes qui ne sont pas infectées par le virus. Elle ajoute que « la vaccination semble donc avant tout censée chez les jeunes filles et les jeunes femmes qui n’ont pas eu de rapports sexuels jusque-là ».
Le site web Rue89 signale qu’en février dernier, deux jeunes filles espagnoles ont perdu connaissance peu de temps après avoir reçu une injection de Gardasil même si l’agence du médicament s’est empressé de préciser qu’une relation de cause à effet avec la vaccination était « très improbable » et a recommandé la poursuite de la vaccination. Dans ce pays, une pétition demandant un moratoire sur l’utilisation du Gardasil « au nom de la défense du bien public » a recueilli 8745 signatures.
Selon une étude clinique faite aux États-Unis, le vaccin n’est efficace contre les souches du virus concernées que si elles ne sont pas déjà installées. Si elles sont déjà installées, le Gardasil augmenterait, selon cette étude, le risque d’avoir des lésions précancéreuses, et provoquerait, dans ce cas, l’effet inverse de celui voulu.
Gardasil est donc un vaccin controversé. L’une des critiques étant qu’une observation de longue durée pour déterminer ses effets secondaires est nécessaire. Ce souci serait-il à la base de ce cadeau et de cette vaccination « forcée » des jeunes filles rwandaises ? Merck n’aurait-elle pas trouvé, via ce cadeau, des cobayes à vil prix ?
Une question reste par ailleurs posée : pourquoi le Rwanda est toujours le seul pays africain à prendre des mesures extrêmes et improvisées en matière de santé comme s’il avait un agenda caché en la matière ? Hier, c’était des stérilisations obligatoires des hommes, programme qui se poursuit d’ailleurs actuellement. Aujourd’hui, ce sont plus de 100.000 filles qui ont commencé à recevoir un vaccin qu’elles n’ont pas demandé et qui, de surcroît, est contesté.
Echosdafrique.com
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