Judi Rever, lauréate 2015 du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix
Judi Rever, une journaliste canadienne, a été désignée, ce 28/02/2015 à Bruxelles, lauréate du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix. Organisé par le Réseau international des Femmes pour la Démocratie et la Paix chaque année, ce prix récompense toute personnalité, physique ou morale, qui s’est distinguée dans la promotion de la démocratie, de la paix, du leadership féminin et dans la défense des droits élémentaires, spécialement dans la Région des Grands Lacs africains.
Le jury était présidé par la journaliste franco-camerounaise Marie Roger Biloa, directrice fondatrice du mensuel Africa International (Paris-France).
Qui est Judi Rever ?
Madame Judi Rever est une journaliste freelance de nationalité canadienne. Elle publie des articles dans plusieurs journaux et anime un journal en ligne : Foreign Policy Journal, dans lequel elle traite en particulier de la problématique rwandaise. Elle est connue comme étant l’un de rares journalistes à s’être intéressée sur le sort des réfugiés rwandais en RDC. Dès 1997, elle s’est rendue régulièrement sur le terrain pour voir de près la réalité quotidienne de ces réfugiés
rwandais. De Goma elle a traversé la forêt jusqu’à Mbandaka. Ses témoignages sur le calvaire des réfugiés sont très émouvants.
S’adressant à l’assistance par vidéo-conférence, elle a reconnu le courage de Victoire Ingabire et a conclu par ces mots : » Paul Kagame peut contrôler les gens, les emprisonner, mais il ne peut pas malheureusement contrôler ou emprisonner leurs esprits, leurs consciences ».
Le Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix la Démocratie est à sa quatrième édition. Il a été créé par le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix le 12 mars 2011, en hommage à Madame Victoire Ingabire Umuhoza pour incarner le courage, le leadership de cette dame d’exception, qui est en prison au Rwanda

Dans un sketch, les femmes du Réseau ont porté l’uniforme rwandais de prisonnier pour une pensée à Victoire Ingabire
malgré sa démarche pacifique et démocratique de résolution de conflits. Son seul crime n’est-il pas d’avoir dit qu’il y a eu génocide des Tutsi mais qu’il y a eu également des massacres de Hutus par l’armée du Front patriotique rwandais et qu’ils doivent eux aussi répondre de leurs actes devant la justice. Le régime du général Paul Kagame a considéré cette vérité comme du négationnisme et ses tribunaux ont condamné cette icone politique à 15 ans de prisons.
Quelques noms des lauréats du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix la Démocratie
– De nationalité américaine, Ann Garrisson (prix 2014) est un journaliste indépendant. Elle collabore avec diverses radios et journaux aux USA dont San Francisco Bay View, Global Research, Colored Opinions, Black Star News. Elle est active sur le net avec son blog, Ann Garrison, ect.
Elle a reçu le Prix pour son combat pour la promotion de la démocratie, la liberté d’expression et les droits de l’Homme. Dans ce cadre, elle s’est particulièrement investie pour la cause de Mme Victoire Ingabire Umuhoza en couvrant largement son procès et en parlant de son incarcération.
– Politicien espagnol, Pere Sampol (prix 2104) , sa préoccupation pour la violation des Droits de l’Homme en Afrique Centrale a été une constante depuis 2007. Il n’a cessé de plaider pour le Dialogue interRwandais en faveur de la paix.

Le colonel Luc Marchal avec la journaliste Agnès Mukarugomwa le 28/02/215 à Bruxelles/photo Rafiki Muhire
– Le colonel Luc Marchal est un ancien commandant des Casques bleus belges de l’ONU au Rwanda, la MINUAR. Il ne cesse de dénoncer les contre-vérités véhiculées par des médias notamment sur ce qui s’est passé au Rwanda en 1994 en particulier l’attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana. Ce combat pour l’éclatement de la vérité sur le drame rwandais a emporté le choix du jury qui l’a désigné lauréat 2013.
– De nationalité congolaise (RDC) Sylvestre Bwira (prix 2013), de la RDC, est un activiste des droits de l’homme. Il subit toutes sortes de tracasseries pour sa dénonciation de la violation des Droits de l’Homme par les armées et les milices qui sont légion au Kivu. En septembre 2010, il a été enlevé dans la ville de Goma par des inconnus et n’a dû son salut que par l’alerte donnée par une coalition de 36 organisations internationales et congolaises de défense des droits humains.
– Le couple Martine Syoen et Chris de Beule (prix 2012) a vécu au Rwanda jusqu’en avril 1994. Ces deux belges ont fondé l’association SOS Rwanda-Burundi qui publient des documents sur les violations des Droits de l’homme dans la région des Grands Lacs en général et au Rwanda en particulier. Leur dernière publication, intitulé « AUTEL RWANDA 1989-2014 » date d’octobre 2014. Sur la 4ème de couverture, les auteurs présentent l’objet de leur livre comme étant « un travail aux antipodes des clichés traditionnels {qui} a vocation de briser la partie immergée de l’iceberg du génocide inter- rwandais et l’opacité des arcanes mafieux des faiseurs de bons dieux ».
– Transfuge du Front Patriotique Rwanda, Déo Mushayidi était réfugié en Belgique et était dans l’opposition politique au régime rwandais. Vers la fin de 2008, il se décida d’aller en Afrique se rapprocher du Rwanda. Son idée était de soulever le peuple et de chasser le dictateur Paul Kagame par la force. Pour ce faire, il s’installa en Tanzanie.
Le 5 mars 2010, Déo Mushayidi traversa la frontière et arriva à Bujumbura au Burundi pour des contacts privés. Il fut arrêté par la police burundaise et déporté à Kigali. Le 17 septembre 2010, il fut condamné à la prison à perpétuité pour notamment avoir voulu recruter une rébellion contre le régime du président Paul Kagame.
La cérémonie, haute en couleurs, était coprésidée par Daphy Nkundwa et Marie-Louise Gakwaya.
Gaspard Musabyimana
Bruxelles, 01/03/2015
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