LES RELATIONS ENTRE LE BURUNDI ET RWANDA: HIER ET AUJOURD’HUI. DÉCRYPTAGE.
Depuis 2012, les relations entre le Burundi et le Rwanda se sont fortement dégradées. Jamais, depuis la fin du XIXème siècle, le Burundi et Rwanda n’avaient connu des relations aussi tendues et, depuis un certain temps, les propos des autorités de ces deux pays laissent voir venir une confrontation armée, si rien n’est fait[1]. Les uns et les autres s’accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles dont les opérations sont dirigées contre les régimes en place dans ces deux pays. Outre des affrontements verbaux entre les dirigeants, ces relations ont été marquées, d’une part, par la fermeture des frontières entre les deux pays rendant difficiles et/ou quasiment impossible la libre circulation des personnes et des biens qui était bien en vogue depuis des décennies ; d’autre part, par l’organisation des manifestations populaires par les autorités burundaises dans les rues de Bujumbura ou ailleurs dans le pays contre Kagame et son régime. Des enlèvements de populations civiles sur le territoire burundais attribués aux forces de sécurité rwandaises[2] ainsi que le renvoi du Chargé d’affaires et Premier secrétaire de l’ambassade du Rwanda à Bujumbura ont été également signalés.
De plus, l’absence[3] remarquée du président Pierre Nkurunziza et/ou de ses représentants dans des rencontres sous régionales fait penser à l’isolement diplomatique, politique et économique du Burundi au sein de l’EAC (East African Community). Face à cette tension ainsi qu’à ses cohortes de conséquences malheureuses, deux questions viennent à l’esprit : l’histoire des relations entre ces deux pays prédestinait-elle à une telle situation ? Comment les dirigeants de ces pays en sont-ils arrivés là ?
Le présent écrit se propose d’apporter quelques éléments de réponse à ces interrogations. Nous relèverons d’abord, à travers l’historiographie de la région des grands lacs africains, les moments forts de l’histoire des relations entre le Burundi et Rwanda; ensuite nous nous pencherons sur l’actualité pour tracer les grandes lignes de l’historique des tensions actuelles. Dans la conclusion, nous donnerons quelques approches de solutions.
[…]
Moments forts dans les relations entre le Burundi et le Rwanda après les indépendances
Dès leur accession à l’indépendance le 1er juillet 1962, le Burundi et le Rwanda furent administrativement séparés. Le Rwanda devint une république tandis que le Burundi resta une monarchie jusqu’en 1966. Les dirigeants de ces deux entités s’efforcèrent d’entretenir les rapports de bon voisinage qui ne furent pas exempts de crises. En effet, en 1963, les rapports entre le Burundi et Rwanda furent entachés par l’attaque à partir du Burundi contre le Rwanda dirigé par Grégoire Kayibanda par une rébellion formée principalement par des réfugiés tutsi rwandais qui avaient fui le Rwanda suite aux événements de novembre 1959. Au Burundi, c’était sous le règne du roi Mwambutsa. Cette attaque marquera négativement, pour longtemps, les relations entre les deux gouvernements. La nouvelle incursion des miliciens des réfugiés tutsi sur le territoire rwandais à partir du Burundi qui eut lieu en 1967 raviva la tension entre le Burundi et le Rwanda. Celle-ci « ne diminuera qu’en mars 1967, lorsque le Burundi et le Rwanda signèrent un compromis sur le statut de réfugiés. Le président Micombero[4] s’engagea à désarmer les combattants tutsi… Depuis cette époque, les réfugiés rwandais renonceront à la lutte armée …jusqu’à l’invasion armée du Rwanda par le FPR (Front Patriotique Rwandais) le 1er octobre 1990 à partir de l’Ouganda… »[5]
En 1972, la guerre civile qui éclata au Burundi provoqua la fuite de plusieurs milliers de réfugiés burundais essentiellement hutu qui trouvèrent refuge au Rwanda. Cette situation de guerre civile fut marquée par un affrontement par la voie des ondes entre les régimes de Grégoire Kayibanda et de Michel Micombero. Cet affrontement aurait pu conduire à une guerre ouverte entre les deux pays. D’aucuns pensent que celle-ci fut évitée grâce au coup d’Etat du Général Juvénal Habyarimana contre Grégoire Kayibanda le 5 Juillet 1973. L’arrivée au pouvoir de Juvénal Habyarimana inaugura une ère de détente dans les rapports entre le Burundi et Rwanda qui se manifesta à travers la création et la promotion des projets communautaires ainsi que des organisations sous régionales. Parmi ces dernières, il y a lieu de mentionner la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL). Les artisans de cette détente furent, du côté rwandais le président Juvénal Habyarimana et du côté burundais les présidents Jean Baptiste Bagaza et Pierre Buyoya. Leurs successeurs essayeront de maintenir le cap jusqu’en 2015, année au cours de laquelle les relations entre les présidents Paul Kagame du Rwanda et Pierre Nkurunziza du Burundi ont commencé à être tendues.
[…]
Vers la rupture[6]
Un début plutôt rassurant
Lors de son accession au pouvoir, le président Pierre Nkurunziza entretenait de bonnes relations avec Paul Kagame du Rwanda. Citant le journal Le Monde, voici ce qu’écrit le journaliste Jean Claude Mulindahabi:
« …de 2005, date de la fin de la guerre civile au Burundi, à 2012, les rapports entre le président (hutu) burundais, Pierre Nkurunziza, et son homologue (tutsi) rwandais, Paul Kagamé, semblent au beau fixe »[7]…
Pour illustrer les bonnes relations au départ entre Pierre Nkurunziza et Paul Kagame, Mulindahabi ajoute :
« …Il y a quelques années, les deux chefs d’État et leur entourage, se retrouvaient non seulement pour une visite de travail, mais aussi pour la détente, au match amical. Selon « Pana », en 2008, amateur et pratiquant de tennis, Kagame avait livré un match face au président du Sénat burundais de l’époque, Gervais Rufyikiri. Ensuite, Bujumbura avait pris du plaisir d’assister au match de football entre les équipes « Allelua FC » du président Pierre Nkurunziza et « Vision 2020 » de Paul Kagame… »[8]
La cassure
Tout commence en 2012, année au cours de laquelle le Rwanda accuse le Burundi de soutenir les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), à qui les autorités rwandaises attribuent des attaques armées contre le Rwanda à partir des pays voisins, notamment de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces accusations auraient peut-être pu passer inaperçues si en 2014, s’exprimant au sujet de cadavres découverts flottant sur le lac Rweru, le gouvernement burundais n’avaient pas affirmé avec certitude qu’ils provenaient du Rwanda. Ces déclarations envenimèrent les relations entre les deux gouvernements.
Au courant des années 2015-2016, la méfiance redoubla d’intensité lorsque le président rwandais mit en cause la légitimité du président Nkurunziza qui briguait un troisième mandat. Cette volonté du président Nkurunziza suscita des oppositions au sein de la classe burundaise si bien que certains opposants fomentèrent un Coup d’Etat qui avorta ; les instigateurs fuirent le pays et se réfugièrent au Rwanda. Suite à cette situation, la peur s’installa au sein de la population et des milliers de Burundais s’exilèrent au Rwanda où ils s’installèrent dans le camp de Mahama (sud-est du Rwanda). Ce Coup d’Etat manqué ainsi que ses conséquences qui en ont découlé ont occasionné de part et d’autre des propos hostiles : le gouvernement burundais fut qualifié de répressif. Quant au gouvernement rwandais, il fut accusé de recruter des jeunes dans le camp des réfugiés de Mahama en vue de former une rébellion armée destinée à déstabiliser les institutions au Burundi.
En 2018, la détente dans les rapports entre le Burundi et le Rwanda n’était pas encore au rendez-vous. Des accusations de part et d’autres n’ont pas cessé. Du côté burundais, le président Nkurunziza ne mâcha pas ses mots. Ainsi dans la réunion avec la population de Muyinga, le 14 octobre 2018, il a dit:
« … Reconnaissez bien qu’il y a des ennemis qui ne souhaitent pas que nous nous développions. Vous les avez vus en 2014, en 2015 nous les avons vus, même en 2016. Je ne voudrais pas tergiverser là-dessus ; ils ne viennent pas de loin mais du Rwanda que vous connaissez. Ceux-là même qui ont passé par Cibitoke pour nous attaquer, ceux qui ont attaqué à partir de Kabarore, aussi, récemment encore ils sont passé par le Congo ceux-là même qui ont versé du sang là-bas, tous provenaient du Rwanda ; nous les avons arrêtés… »[9]
Également, dans sa lettre du 4 décembre 2018 au président Yoweri Museveni, le président burundais a été clair : il cible le Rwanda qu’il traite d’ennemi. Il l’accuse d’avoir soutenu et organisé le putsch manqué du 11 mai 2015. Selon lui, ce pays a alimenté la crise en recrutant dans le camp de Mahama les réfugiés burundais pour une formation paramilitaire. Il écrit que le Rwanda « est le principal facteur de déstabilisation de mon pays et par conséquent, je ne le considère plus comme un pays partenaire, mais comme un ennemi »[10]
Du côté rwandais, le président Paul Kagame parle à demi-mots :
« …(Applaudissements) Nous n’avons pas encore avancé, nous ne pouvons pas nous lézarder, il y a beaucoup de choses à faire, d’autant plus que la situation s’inverse de plus en plus, les gens éloignés nous causaient des soucis tandis que nous vivions en paix avec les proches. Maintenant, c’est le contraire, nous sommes en bon termes avec les gens éloignés qu’avec ceux qui nous sont plus proches (Applaudissements). Mais nous allons trouver une solution à ce problème (Applaudissements). Ce n’est pas bien de vivre à côté d’un voisin qui cherche toujours à mettre du feu chez toi. Nous avons deux voisins dans la région qui ne nous veulent pas du bien, avec deux autres il n’y a pas de problèmes, nous vivons en paix avec eux (Applaudissements); les deux autres qui ne nous souhaitent pas du bien, nous allons chercher comment les apaiser (applaudissements). Cela c’est d’un côté : vouloir chercher à apaiser les gens pour pouvoir bien vivre ensemble. Mais, vouloir apaiser les gens pour bien vivre avec eux ne veut pas dire que tu dois oublier de prévoir ce qui se passerait si ça n’allait pas bien (Applaudissements)… »[11]
Lors de son discours de trois minutes à la Nation à l’occasion du Nouvel An 2019, le président Paul Kagame est revenu sur les relations entre le Rwanda et ses voisins :
« … Mais nous avons encore des problèmes causés par certains pays voisins qui continuent à vouloir redynamiser et à aider les groupes armées comme FDLR, RNC et les autres afin de déstabiliser la paix au Rwanda. Cette attitude compromet les bonnes actions qui caractérisent normalement la communauté des Pays de l’Afrique de l’Est d’une part et la sécurité de cette sous-région en général. Le comportement de l’un de ces pays ne nous étonnent pas, mais nous sommes surpris par cet autre pays où nous avons les preuves dont ils doivent être aussi en possession comme quoi ils collaborent avec eux, même si eux, ils le nient publiquement… »[12]
Quels sont les noms de ces pays que le président rwandais ne veut pas citer? Lors d’une conférence de presse à Kigali, Dr. Richard Sezibera, Ministre rwandais des affaires étrangères et de la coopération internationale lève la toile et cite les pays en question:
« ..Les relations entre le Rwanda et le Burundi ne sont pas au beau fixe à cause des raisons qui ne proviennent pas de nous. Le Burundi a ses propres problèmes auxquels il essaie certaines d’associer le Rwanda. Mais pour nous les problèmes qui existent au Burundi appartiennent aux Burundais. En ce qui nous concerne, à chaque instant où le Burundi désirera vouloir bien vivre avec le Rwanda, nous vivrons en harmonie. Ainsi donc, nous ne sommes pas en bonnes relations avec le Burundi pour des raisons qui ne dépendent pas de nous mais qui proviennent du Burundi… Les relations entre le Rwanda et l’Uganda ne sont pas non plus bonnes comme nous le souhaitions…. »[13]
En tenue militaire, lors de la fin des entraînements militaires du centre de formation au combat de Gabiro, Paul Kagame a mis en garde quiconque oserait attaquer le Rwanda:
« … Ce que vous entendez ici et là se terminera dans des envies seulement. Tu peux souhaiter du mal au Rwanda en disant que tu aimerais que le Rwanda soit comme ci ou comme ça, tu vas chez les devins ou tu pries et tu continues à faire ce que tu veux en souhaitant du mal au Rwanda. Mais si un jour quelqu’un se trompe et nous attaque, il ne retournera pas d’où il sera venu. Mort ou vivant, nous le garderons ici… »[14]
Depuis 2012, les relations entre le Burundi et le Rwanda n’ont cessé de se détériorer sans qu’aucun signe d’apaisement ne se manifeste. Seuls des affrontements verbaux entre dirigeants de ces deux pays accompagnés d’actes d’enlèvements des populations ont été privilégiés. Ce climat de mauvaises relations entre le Burundi et le Rwanda et la fermeture des frontières qui en a résulté a eu des retombées néfastes sur la vie des populations. Non seulement elles ont arrêté les échanges commerciaux qu’elles opéraient mais aussi de nombreuses familles se sont vues scinder en deux avec l’impossibilité (côté burundais et rwandais) de traverser la frontière pour se rendre visite. Interrogées à ce sujet par une journaliste de la radio Voix de l’Amérique, des ressortissantes burundaises s’expriment :
Journaliste : …Il y a longtemps les populations frontalières contractaient des mariages entre elles, se rendaient visite, mais maintenant ce n’est plus pareil. Nous nous sommes entretenu avec la population de la commune Busiga dans la province de Ngozi sur la frontière Kanyaru Sud, aussi à cet endroit il y avait une frontière où il y avait des va-et-vient de la population, mais actuellement cela s’est arrêté et la barrière est détruite.
-Ressortissante burundaise : Avant on allait au Rwanda.
-Journaliste : Maintenant pourquoi vous n’y allez plus ?
-Ressortissante burundaise : Les temps ont changé. Et si on t’interdit d’y aller, tu n’y vas pas et puis tu vois qu’il n’y a pas non plus de Rwandais qui traversent , on les a interdit de venir ici et nous aussi avons cessé d’aller là-bas..
-Journaliste : Est-ce tu n’as pas la nostalgie d’aller là-bas ? Tu n’as pas de connaissances dont tu aurais envie de voir ?
-Ressortissante burundaise : J’ai une tante, la sœur de mon père, jusqu’aujourd’hui je ne sais pas où elle vit, si elle a déménagé je ne le sais pas.
-Journaliste : Maintenant tu n’as pas envie de la voir ?
-Ressortissante burundaise : Je ne peux pas avoir de nostalgie, puisque je ne peux pas la voir. Elle ne peut pas venir me voir, moi non plus je ne peux pas aller la voir.
-Journaliste : Et vous, vous n’avez pas de connaissances au Rwanda ?
-Ressortissante burundaise : Et bien moi il y a des personnes que je visitais.
-Journaliste : Et maintenant pourquoi tu n’y vas pas ?
-Ressortissante burundaise : La frontière est fermée. Si l’on ouvrait les frontières et s’il y avait de bonnes relations, je pourrais y aller…[15]
Cette courte interview témoigne de l’ampleur de la souffrance qu’endurent les populations burundaise et rwandaise ; souffrance résultant d’une situation dont elles ne sont pas responsables. Elle interpelle les dirigeants afin qu’ils adoptent une nouvelle voie vers la résolution du différend qui les oppose ; une nouvelle voie tapissée de tolérance, de dialogue et de respect mutuels libérée de positions entachées de dénigrement, d’insultes, d’arrogance, de mépris, d’ingérence et d’étalage d’autos blindés et d’avions de chasse…Les populations n’en ont pas besoin ; ce qu’elles demandent, c’est la normalisation des relations entre leurs pays, la réouverture des frontières afin que les échanges tous azimuts de naguère reprennent et que les familles enfin se retrouvent.
Conclusion
La « guerre des ondes » entre les dirigeants burundais et rwandais ainsi que les actes qui l’accompagnent depuis bientôt sept ans et qui font fi des aspirations des populations n’augurent pas un avenir rassurant dans les relations entre le Burundi et le Rwanda en particulier et pour la sécurité dans la région des grands lacs africains en général. De par les faits dont certains ont été relevés plus haut, la cohabitation pacifique entre le Burundi et Rwanda est aujourd’hui menacée et le processus pour son rétablissement est en panne. Les initiatives concrètes, justes et impartiales en la matière de la part de l’Union Africaine (UA) et/ ou de East African Community (EAC) sont actuellement plus que souhaitées.
Seulement, des interrogations subsistent : un déblocage de la situation par l’UA présidée actuellement par le président Kagame est-il possible ? Peut-il être juge et partie ? Du côté de la EAC, comment le président ougandais Kaguta Yoweri Museveni qui dirige actuellement cette organisation, compte tenu des relations historiques qui le lient au président Paul Kagame peut-il être impartial dans la résolution du contentieux rwando-burundais ? Quand le président Museveni demande au président Nkurunziza de dialoguer avec son opposition, est-il prêt à demander aussi au président Kagame de dialoguer avec son opposition ? Un médiateur neutre en dehors de la sous-région, voire même de l’Afrique ne serait-il pas préférable?… Autant de questions qui viennent à l’esprit quand on soulève la tension qui caractérise actuellement les rapports entre le Burundi et le Rwanda. Ces questions prouvent la complexité dans la mise sur pied des mécanismes susceptibles de rétablir des relations de bon voisinage entre ces deux pays.
Ce rétablissement s’impose pourtant comme une nécessité pour éviter l’implosion de toute la région des grands lacs africains. Mais, le rétablissement des relations de bon voisinage entre le Burundi et le Rwanda est impensable sans la volonté de leurs dirigeants. Dans cet écrit, nous sommes revenu sur l’historique des relations entre ces deux pays pour rappeler qu’elles ont été caractérisées par des hauts et des bas mais aussi et surtout pour montrer comment les dirigeants ancestraux procédaient pour résoudre leur contentieux : Mutara I et Mutaga II ont conclu un pacte dans une localité devenue célèbre appelée : « u Twicara-bami twa Nyaruteja»; à Lyagisegenya, plusieurs Abaganywa se rencontrèrent avec des Chefs rwandais pour sceller un pacte de non-agression. L’histoire de ces localités ainsi que les actes qui y ont été accomplis doivent servir de source d’inspiration aux dirigeants actuels burundais et rwandais en ces moments où la paix entre leurs deux pays est menacée. Ce sont eux plus que quiconque qui devraient être les garants de cet héritage en ravivant et en solidifiant les relations entre les peuples dont ils sont en charge.
Dr. Phil. Innocent Nsengimana
Janvier 2019
Notes
[1] En 1972-1973, Kigali et Bujumbura ont connu des tensions. Mais celles-ci n’ont pas atteint l’ampleur de celles d’aujourd’hui. Il y a eu notamment des joutes oratoires exprimées par la voie des ondes des radios nationales des deux pays (voir plus de détail au point I.2. de cet écrit).
[2] http://www.therwandan.com/ki/rweruingabo-zu-rwanda-ziraregwa-gushimuta-abarobyi-3-babarundi/
[3] Quelques absences méritent d’être mentionnées ici : il a été absent du sommet de Dar-es-Salaam du 31 mai 2015. Le président Nkurunziza ne s’est présenté ni à Dar-es-Salaam au sommet du 08 septembre 2016, ni à celui du 20 mai 2017 tenu aussi à Dar-es-Salaam. Au sommet du 30 novembre 2018 qui s’est tenu à Arusha, il ne s’est même pas fait représenté. Lors du sommet de l’Union Africaine (U A), tenu en juillet 2016 dans la capitale rwandaise, les représentants du Burundi ont quitté Kigali avant que les travaux de ce sommet ne commencent, en expliquant que leur sécurité au Rwanda n’était pas assurée.
[4] Le capitaine Michel Micombero est arrivé au pouvoir le 28 novembre 1966 à la suite d’un coup d’Etat contre le dernier mwami Ntare V. Il inaugura l’ère républicaine au Burundi.
[5] R. NTIBAZONKIZA, Biographie du président Melchior Ndadaye. L’homme assassiné. Bulgarian Helsinki Committee, Sofia, 1996, p. 51.
[6] https://www.podcastjournal.net/Les-consequences-de-la-degradation-des-relations-entre-le-Rwanda-et-le-Burundi_a22931.html
[7] Idem
[8] Ibidem
[9] «…Hari abanzi batifuza ko dutera imbere, mubimenye… Mwarababonye 2014, 2015 twarababonye, 2016 twarababonye, simbica ku ruhande ntibava kure bava mu Gwanda murahazi. Ari abateye baciye mu Cibitoke, abateye baciye mu Kabarore , n‘ejobundi baciye muri Kongo bajya basheshe amaraso bajya.., bajya bose bavaga mu Rwanda, twarabafashe…» (Voir http://www.therwandan.com/ki/perezida-nkurunziza-yashinje-u-rwanda-guteza-umutekano-muke-no-kwiba-ubutunzi-bwu-burundi)
[10]https://www.jeuneafrique.com/680116/politique/burundi-nkurunziza-exige-un-sommet-regional-sur-le-conflit-ouvert-avec-son-ennemi-rwandais/
[11] «… (Amashyi) Ntaho turagera ntantantabwo twakwirara ibintu biracyari byinshi byo gukora ; cyane bigenda bisa nkibigurana, abakure baduteraga ibibazo abahafi tubana neza; none ubu tubana n’abakure aba hafi (Amashyi) Ubwo ubwo turaza kubishakira umuti nabyo (Amashyi). Kubana n’umuturanyi uhora ashaka kugutwikira ntabwo ntabwo ari byiza. Dufite abaturanyi mu karere nka babibili batatwifuriza neza. Abandi babili nta kibazo, turabana neza (Amashyi). Abo babili batwifuriza inabi nabo tuzashaka uko tubagusha neza (Amashyi). Ubwo ni ku ruhande rumwe, gushaka ko ugusha abantu neza mukabana. Ariko iyo ugusha neza abantu ngo mubane ntabwo wibagirwa kubaka ubushobozi buvuga ngo ariko nibitagenda neza bizagenda gute (Amashyi)… » (Voir http://www.therwandan.com/ki/kagame-ati-dufite-abaturanyi-2-tubanye-nabi-nabandi-2-tubanye-neza/)
[12] « ….Ariko haracyari ibibazo duterwa na bimwe mu bihugu duturanye bamwe mu baturanyi bacu bakomeje kugerageza gufasha kuzanzamura imitwe igamije guhungabanya umutekano w’u Rwanda nka FDLR, RNC n’abandi. Ibi bibangamira ibikorwa byiza ubundi bisanzwe biranga Umuryango w’Afurika y’uburasirazuba n’umutekano w’aka karere muri rusange. Imyifatire ya kimwe muri ibyo bihugu ntidutangaza ahubwo dutangazwa n’icyo gihugu kindi aho ibimenyetso dufite n’abo bagomba kuba bafite byerekana ko bafatanya ku mugaragaro, n’ubwo babihakana mu ruhame… » (Voir http://www.therwandan.com/ki/mu-gusoza-umwaka-2018-kagame-ahangayikishijwe-nibihugu-byabaturanyi-fdlr-na-rnc/)
[13]«…Umubano hagati y’u Rwanda n’Uburundi ntabwo umeze neza ku mpamvu zidaturuka ku Rwanda. Uburundi bufite ibibazo bya byabo limwe na limwe rugerageza gushiramo u Rwanda ariko twebwe ibibazo biba mu Burundi n’iby’Abarundi. Ku bitureba aho Uburundi buzashakira kubana neza n’u Rwanda tuzabana neza. So, umubano ntabwo umeze neza ku mpamu zidaturuka ku Rwanda, zituruka ku Burundi. Umubano hagati y’u Rwanda na Uganda nawo ntabwo umuze neza nk’uko tubyifuza…»
(Voir https://www.youtube.com/watch?v=vVX9es2u-zs)
[14] « …Ibyo mujya mwumva hirya no hino bishobora bizarangirira mu byifuzo gusa. Ushobora kwifuriza u Rwanda nabi ukavuga ngo u Rwanda uwaduha ngo rumere rutya akajya ajya agenda uraguze, asenge akore ibyo ashatse yikomereze akomeze yifurize u Rwanda nabi. Ariko umunsi hagize uwibeshya akatwishoraho ntabwo azasubira iho yaturute. Ntabwo byakunda. Tuzamugumana hano, yaba muzima yaba atari muzima….. » (Voir http://www.therwandan.com/ki/gabiro-kagame-ati-isasu-ryose-urashe-urabara-ntabyo-dufite-byo-gupfa-ubusa/ )
[15]Umunyamakuru : …Kera abanyagihugu b’ibyo bihugu byompi bakombibe bahana abageni bakanagenderanira. Ariko ubu bamenyesha yuko atariko bikimeze. Aba twaganiriye twabasanze muri komini ya Busiga mu ntara ya Ngozi kuri Kanyuru y’epfo kanatsinda aho kuri Kanyaru y’epfo hari hasanzweho urubibe rutsura amategegeko ariko ubu uruja n’uruza rwaho rusa n’ugwahagaze, harasibye
Umurundikazi : Kera twaraja i Gwanda
Umunyamakuru : Ubu none kuki mutajayo ?
Umurundikazi : erega none ibihe birahinduka
Umurundikazi : None barakubujije kujyayo urahareka, none urabona hari abanyagwanda baza ino, babujije ababo natwe tureka kujyayo
Umunyamakuru : Ariko ntiwumva uhakumbuye ? Nta baganzi waba ufisiyo wavuga uti ndabakumbuye ?
Umurundikazi : Hariyo Masenge, yari Mushiki wa Papa, n’ubu sinzi iyo ari niba yarimutse ntabyo nzi.
Umunyamakuru : None se ubu ntimukumbuye ?
Umurundikazi : None se nomukumbura ntari bumubone, ko atojya kundaba naje nkaba ntoja kumuraba
Umunyamakuru : Nowe arafise abagenzi mu Gwanda ?
Umurundikazi : Njewe haribo nagendera
Umunnyamakuru : None ko utakijayo ?
Umurundikazi : Umupaka urugaye. Bawuguruye nyine bakagirana imigenderanire nogenda…(Voir http://www.therwandan.com/ki/perezida-nkurunziza-arasaba-abaturiye-umupaka-nu-rwanda-kurikanura/)
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