Des photos qui expliquent l’attaque de la MONUSCO par une population en colère dans la ville de Béni
Le 25/11/2019, un camp de la MONUSCO des faubourgs de la ville de Béni (RD-Congo) a été attaqué par des manifestants en colère. Ils reprochent à ces soldats de l’ONU leurs inactions face aux tueries à répétions dans cette région et attribuées aux ADF (Forces démocratiques alliées).
D’après France 24, « huit personnes ont été massacrées dans la nuit de dimanche à lundi à Beni (…). Au total, 77 civils ont été tués depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu) ».
Des dégâts importants sont visibles sur le campement et le matériel des Casques Bleus de la MONUSCO.
Une question lancinante se pose : que fait la MONUSCO à l’Est de la RDC ? Créée en 1999 par le Conseil de sécurité, la Mission de l’Organisation des Nations unies en République Démocratique du Congo (Monuc) est devenue, en 2010, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Chargée du maintien de la paix, elle n’a pas pu empêcher toutes les guerres qui ont ravagé le Nord et le Sud Kivu. On se souvient de la rébellion de M23, qui s’est rendue maître la ville de Goma au nez et à la barbe de la MONUSCO, des rébellions de Bosco Ntaganda, de Sultan Makenga,… et maintenant des massacres réguliers opérés par les ADF.
Pourtant cette force ne manque pas de moyens. Elle comptait, en 2012, plus de 23.000 personnes et un budget de 1,490 milliards. Cette inefficacité de la MONUSCO a fait dire à Laurent Fabius, un homme politique français ce qui suit : « Il est notamment inconcevable que cette mission qui compte près de 20 mille hommes, dont 6700 dans le Nord-Kivu, pour un coût estimé à plus d’un milliard de dollar par an, ne soit pas en mesure d’arrêter une rébellion. Pour lui donc, il faut revoir le mandat de la Monusco ».
Document à lire: reflexions_sur_17_ans_de_presence_de_lonu_en_republique_democratique_du_congo_0
La colère des habitants de Béni fera-t-elle changer la situation ? Rien n‘est moins sûr car les enjeux géostratégiques sont si importants qu’ils semblent avoir la primauté sur la sécurité de la population.
Justin-Yves Kakule
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