Liberté pour le lieutenant Fouad Youssouf Ali !
Cette vidéo restera à jamais marquée dans ma mémoire comme un témoignage extrêmement émouvant, horriblement détaillé, de son combat, de sa ténacité, de son histoire et de la volonté héroïque de survie que l’homme peut manifester lorsqu’il traverse des épreuves. Ce jeune a eu l’audace et le courage de dénoncer l’impitoyable prédateur responsable de l’armée de l’air un proche cousin de l’abominable terrible dictateur djiboutien.
Je retiendrai de son discours, je le cite : » C’est la vie terriblement difficile dans lequel je suis plongé… C’était très difficile, mais j’ai simplement persévéré. »
Bref, il dénonce vigoureusement dans cette vidéo sa détention arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle qui a été entachée par de nombreuses irrégularités de procédure (non respect des droits de la défense, ignorance de la présomption d’innocence etc…). Pire, il dévoile l’origine d’une grave surpopulation carcérale et de conditions de détention cruelles, inhumaines et dégradantes dues aux difficultés rencontrées par les détenus pour accéder à la santé, à l’alimentation, à l’eau et à l’hygiène, ainsi que de violences et de châtiments assimilables à des tortures.
C’est à nouveau la honte et la disgrâce qui nous attendent à ce sujet.
Il a fait l’expérience de quelque chose d’indestructible face au spectacle de la souffrance et d’une dépression qui dépassent tout ce que l’on peut normalement supporter dans la sinistre prison de Gabode. Dans une cellule isolée où il n’y a aucune fenêtre, pas de ventilation, pas d’endroit où faire une petite marche.
Il a été insulté, ridiculisé, intimidé, arrêté, dépouillé, humilié par des remarques grossières, menacé, ostracisé, battu, torturé, accusé d’espionnage et jeté dans l’ignominie.
Rien ne lui a été épargné par cette abominable dictature : mépris, préjugés, privations de certains droits, discrimination.
Je voudrais souligner le courage dont, le lieutenant Fouad Youssouf Ali fait preuve et mettre en évidence sa patience et sa contenance.
Une preuve irrécusable de son patriotisme, d’avoir renoncé aux suggestions de la vanité, de l’ambition.
Il n’est pas seul dans ce combat. D’autres sont autant contestés par les médias, les politiques et par l’intelligentsia du pouvoir. C’est le cas de tout intellectuel libre, sincère, engagé, humaniste… Ils ne sont pas nombreux, mais ils existent.
Si le lieutenant Fouad Youssouf Ali avait transigé avec sa conscience, avec la cause du peuple, il serait à l’abri de toutes persécutions, il aurait évité la haine de ces hommes redoutables par leur influence, il aurait eu l’avantage d’allier avec la réputation de patriote toutes les douceurs, toutes les récompenses du patriotisme qui sait se prêter à des actes de complaisance.
S’il avait voulu mettre un prix à son silence, il serait gorgé d’argent et pourtant il est dans la pauvreté ; il n’a jamais demandé ni pensions, ni emplois ; pour mieux servir la République de Djibouti, il a bravé la prison, la misère, les dangers, les souffrances ; il a été poursuivi durant sa cabale en Éthiopie le 08/04/2020 par des légions d’assassins ; et il a plaidé la cause de la liberté, le changement démocratique. Parlez, lâches calomniateurs, est-ce là la conduite des ambitieux !
Il n’a jamais été « sommé » de s’expliquer ; il a été condamné sans autre forme de procès. Ce qui fraie la voie à une désinformation très fâcheuse. Nous sommes là au fond du gouffre.
C’est un compatriote qui reste toujours debout, qui va jusqu’au bout du combat et de l’effort pour l’idéal pour lequel il est engagé et pour lequel il a signé un pacte de sang avec tous les martyrs de l’indépendance et de la démocratie. Il est prêt à sacrifier sa vie et mourir sur le champ de la bataille, les mains nues, pour notre République De Djibouti.
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