L’Afrique hors de maîtrise de son histoire en évolution : à qui appartient l’Afrique ?
Le problème de l’appartenance de l’Afrique à des puissances depuis des siècles voire depuis des millénaires.
Le problème de l’appartenance du continent africain est une question qui se pose de siècle en siècle voire de millénaire en millénaire. Au 2° siècle avant Jésus-Christ, la puissance de Rome en Europe et la puissance de Carthage en Afrique se sont confrontées (264-146 av. J.-C.) en guerres puniques pour résoudre la question de savoir à qui devait appartenir la mer Méditerranée. Cette confrontation armée est connue dans l’Histoire au nom de guerres puniques entre Rome et Carthage. Ces guerres se sont terminées par la victoire de Rome, la destruction jusqu’à la poussière de Carthage (Cartagine delenda), la réduction de l’Afrique du Nord (jusqu’alors pays de la puissance de Carthage) en province de l’Empire de Rome et l’affirmation que la mer Méditerranée appartient pour toujours à la puissance de Rome (le décret romain de Mare Nostrum). Ces événements historiques se sont donc conclus par la prise de possession de l’Afrique du Nord par Rome et de son appartenance à Rome.
Il s’agit de faits qui ont eu lieu il y a plus de 2 000 ans. Deux siècles après la fin de l’Empire romain (qui a pris fin en 476 après Jésus Christ = à mi-parcours du premier millénaire de notre ère) est apparue une nouvelle puissance survenue du Moyen-Orient : la puissance de la civilisation arabo-musulmane. Cette Puissance conquérante armée de l’esprit de Djihadisme panislamiste est née au 7° siècle de notre ère, a mené guerres et combats armés et en moins d’un siècle a conquis des territoires soumis à sa domination : des espaces anciennement appartenant à l’Empire romain, en ces comprises l’Afrique du Nord et la mer Méditerranée. Le témoignage de cet événement historique est le fait que le Moyen-Orient s’est étendu sur l’Afrique du Nord qui est composée des pays africains arabo-musulmans méditerranéens depuis ledit 7° siècle.
Le reste de l’Afrique de cette double lointaine époque (époque d’appartenance à Rome et époque de conquête et appartenance afro-arabo-islamique) s’appelait alors Éthiopie (= nom de l’antiquité grecque signifiant pays des hommes à la face brulée = pays des noirs). Pour l’Empire romain, l’Éthiopie était un monde de l’au sud du fleuve Nigris (= actuel fleuve Niger). Les relations de Rome avec ce monde d’Éthiopie consistaient à en acheter des lions et des esclaves pour mener des combats de spectacles dans les cirques d’amusements des populations romaines, notamment au Colisée à Rome.
Pour la civilisation islamique, les relations avec l’alors monde de l’Éthiopie ont consisté en deux approches : l’approche de conversion des populations noires à l’islam dans le cadre et l’esprit de la panislamisation, et l’approche de capture et commercialisation des populations noires réduites en objets meubles de commerce. Dans ce contexte les peuples noirs ont subi la traite négrière arabo-musulmane qui a été le fer de lance de l’exploitation arabo-musulmane ainsi que la domination sur l’Afrique subsaharienne pendant plus d’un millénaire (7°-19°= du 7° au 19° siècle, soit 1200 ans). Cette exploitation esclavagiste arabo-musulmane et cette domination du Moyen-Orient sur l’Afrique Noire ont cessé à la suite de la décision de l’Europe de coloniser tout le continent africain, à savoir à la suite de la Conférence de Berlin tenue en 1885. L’Europe colonisatrice a redessiné le continent africain en pays africains à l’image des pays européens, a mis en application des lois d’abolition de l’esclavagisme en Afrique, a chassé de l’Afrique les commerçants arabo-esclavagistes, a mis fin à la traite négrière arabo-musulmane qui était de pratique sur le continent africain depuis plusieurs siècles : depuis 1200 ans.
La colonisation européenne a aussi mis fin à l’esclavagisme de l’Europe qui a exercé la traite négrière par commerce triangulaire Europe-Afrique-Amérique pendant 4 siècles (du 15° au 19° siècle). L’abolition de ce commerce est conséquence de l’abolition de l’esclavagisme en Europe et en Amérique au 19° siècle. La colonisation de l’Afrique par l’Europe initiée par la Conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885 a duré 75 ans : de 1885 à 1960. Pendant 3/4 de siècle, l’Afrique a été en situation d’appartenance exclusive à l’Europe. L’Afrique et les pays africains ont acquis leurs indépendances en 1960.
Mais les faits démontrent que cette situation d’indépendances accompagnées par l’Europe a été une forme de domination indirecte de l’Europe sur l’Afrique. Le fait marquant en ce sens est celui de la France et le FCFA en usage dans les pays indépendants ex-colonies françaises. Par cet instrument qu’est le FCFA, la France exerce une influence quasi coloniale sur ces anciennes colonies notamment en Afrique de l’Ouest. Globalement, au terme de 60 ans d’indépendances africaines, d’aucuns remarquent que le Continent africain est en faillite globale : faillite politique, faillite économique, faillite sociale, faillite morale, faillite humaine, faillite culturelle, faillite de l’existence des populations confrontées à la misère et la pauvreté, à la faim et les famines, aux maladies et aux difficultés de se faire soigner, à l’exigence de fuir en masses de jeunes et moins jeunes obligés de quitter leurs pays et leur continent africains pour chercher refuge et survie en dignité humaine partout ailleurs dans d’autres continents d’accueil des réfugiés africains dans l’impossibilité de vivre chez eux par leurs gouvernances.
La faillite des indépendances africaines et les mauvaises gouvernances africaines sont source de nouvelles dépendances et de nouvelles appartenances de l’Afrique dans l’incapacité à assurer l’épanouissement à ses peuples et à s’assurer à elle-même l’émancipation qui lui permettrait de se mesurer avec d’autres composantes de l’Humanité dans des concurrences à armes égales et dans des partenariats à égalités des chances. Les composantes dont il s’agit sont : l’Occident, l’Orient et l’Afrique.
L’Afrique est une composante faible, fragile, impuissante. Elle a perdu la capacité de s’élever à la hauteur des enjeux du monde dont elle fait partie intégrante. Cette capacité indispensable a été perdue il y a 3000 ans : c’était à l’âge de fer globalement. Mais c’était aussi dans certaines régions du continent et pour certaines populations africaines à l’âge de pierre, il y a alors de cela 8000 à 10 000 ans. Le Continent africain est face au mur de retard immense en matière d’évolution.
Dans ces conditions, l’Afrique n’a pas eu d’autres choix que de subir les dépendances et les appartenances de tous bords. Tel a été le cas de l’Afrique dans le passé lointain : soumissions aux esclavagismes arabo-musulman et européen. Tel a été le cas de l’Afrique dans le passé récent : colonisation européenne et appartenance totale à l’Europe. Tel est le cas de l’Afrique dans l’actualité de faillite des indépendances africaines et de dépendances des gouvernances africaines sous influences. Tel sera le cas de l’Afrique à l’avenir proche et lointain : l’Europe en raison de sa sécurité veut exercer la domination de contrôle sur ce continent africain instable, proche du continent européen, assoiffée d’être en paix.
Tel est le cas du Moyen-Orient qui, par son bras de conquête qu’est le djihadisme panislamiste, veut faire de sa voisine Afrique « la terre de l’islam ». Le djihadisme veut conquérir l’Afrique pour en faire à la fois la terre de l’islam et le bouclier de conquête de l’Europe en vue de réaliser son projet de califat mondial ayant pour 3 piliers fondamentaux le Moyen-Orient, le continent africain à réislamiser et l’Europe à conquérir et islamiser. Ce projet est le rêve du djihadisme actuel combattant et conquérant, décidé à remettre l’Afrique et l’Europe sous sa rigoureuse appartenance arabo-musulmane.
Cette philosophie et cette vision djihadiste panislamiste sont d’actualité : les dirigeants les appellent « terrorisme international ». Dans un rapport des services de sécurité européenne, élaboré en 2005 et dont des extraits ont été largement publiés par l’hebdomadaire belge Le Vif-l’Express dans son édition de début juillet 2005, il est souligné que : » le sous-développement de l’Afrique est une bombe à retardement du terrorisme international ». Et si c’était cela le djihadisme en marche ?
À la fin de la guerre froide entre l’Occident ayant pour leader les États-Unis d’Amérique et l’Orient ayant pour leader l’U.R.S.S. (Union des républiques socialistes soviétiques) en novembre 1989, il a été proclamé l’avènement du Nouveau Monde économique international capitaliste ayant pour leader les États-Unis d’Amérique, la puissance qui guide l’Occident. Le djihadisme, estimant que ce monde capitaliste est source d’injustices inacceptables, s’est insurgé et a décidé de s’y opposer et à le combattre. La pensée, la vision et la philosophie du djihadisme islamique sont qu’un autre monde est possible, en alternative au monde capitaliste. Le djihadisme se propose de créer et imposer au genre humain le monde du Califat islamique international ayant pour 3 piliers fondamentaux le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe sous le leadership du djihadisme. Le djihadisme islamique se propose en puissance alternative aux États-Unis d’Amérique pour diriger le monde à conquérir et islamiser ou réislamiser. Le Moyen-Orient est à réislamiser et à soumettre à la gouvernance de l’État islamique, l’Afrique est à conquérir et islamiser, l’Europe est à conquérir et islamiser.
D’après cette vision, une fois le califat mondial établi et ayant à sa guide le djihadisme, en alternative au monde capitaliste et au leadership américain, le reste du monde sera conquis et islamisé ou réislamisé. D’aucuns estiment que cette vision du djihadisme est une utopie. Pour sa part, le djihadisme islamique combattant, conquérant, et armé de la conviction que les combattants d’Allah doivent vaincre, poursuivra ses guerres en Afrique et puis en Europe. Les armées africaines sont impuissantes contre les combattants djihadistes. L’Afrique sera-t-elle sauvée par l’Europe ?
Ce qui est manifeste est que l’appartenance de l’Afrique au djihadisme sera une menace contre la paix en Europe. Par conséquent, le continent africain est condamné à être terrain des combats et guerres entre le continent européen et le djihadisme déterminé à conquérir le Moyen-Orient et le Continent africain d’abord, et l’Europe ensuite.
Le djihadisme est en attaque en Afrique pour la conquête de l’Afrique sous toutes ses formes combattantes : Al-Qaïda, État islamique, Al-Qaïda au Maghreb islamique, les Shebabs somaliens, Boko-Haram, Moujao, Ansar-Dine, etc. Tous ces mouvements islamistes sont déterminés à soutenir la conquête du continent africain pour en faire « la terre de l’islam ». Cette lutte de conquête de l’Afrique est en cours sous la conduite du djihadisme islamique combattant, bras conquérant du et pour le Moyen-Orient, voisin du continent africain devant tôt ou tard réappartenir à ses conquérants au nom d’Allah.
L’Europe considère que la conquête de l’Afrique par le djihadisme sera une source d’insécurité pour le Contient européen, voisin du continent africain. C’est cette peur qui est l’origine et la motivation de l’actuelle guerre du Sahel qui se perpétue depuis 2012 entre la France et le djihadisme dans les pays africains du Sahel africain. Tout le monde observe que la France, l’Europe et la Communauté internationale sont en train de perdre cette guerre en cours depuis bientôt 10 ans. Elle a été initiée par l’opération française Serval pour sauver le Mali de la conquête djihadiste islamiste, elle a continué par son extension sur l’ensemble du Sahel, elle est en train de se terminer par la décision de la France de retirer ses armées en défaite et par conséquent par la victoire du djihadisme déterminé à poursuivre ses combats pour étendre son pouvoir sur toute l’Afrique qui lui appartiendrait. Le djihadisme est déterminé à chasser l’Europe et l’Occident du continent africain, pour dominer et contrôler l’Afrique.
La Chine, depuis l’époque de l’accession de l’Afrique aux indépendances, a manifesté sa détermination à en faire la conquête par les voies pacifiques de séduction et fascination. Il s’avère que cette approche a été facilitée à la Chine par le fait que les dirigeants africains ont été et sont hypnotisés par la puissance chinoise. À la fin du XX° siècle, alors qu’à propos du continent africain des observateurs constataient son naufrage dans l’océan des malheurs (c’est le constat du journaliste américain William Pfaff dans son article publié par l’hebdomadaire Jeune Afrique dans son édition du 05.10.1994) voire sa disparition (tel est le cas du Professeur Stephen Smith qui, au sous-titre de son livre publié en octobre 2003, a posé la question interpelant : » Pourquoi l’Afrique meurt ? »), la Chine a entrepris d’organiser des forums Chine-Afrique trisannuels pour conquérir le continent africain par séduction. La chine a réussi à relever ce défi : au cours des 20 dernières années, le Gouvernement chinois s’est employé à organiser chaque 3 ans un forum Chine-Afrique (=version chinoise de la France-Afrique) pour mieux se rapprocher des Gouvernements africains et les amadouer, ce qui est une façon de conquête pacifique, conformément au dicton de la sagesse chinoise qui prédit que : « L’art de la guerre est savoir vaincre sans combattre ».
Au terme de cet effort de séduction pour conquérir le continent africain, la Chine a manifesté ses bonnes intentions de s’engager dans le processus d’industrialiser l’Afrique, en remplacement de l’Europe qui par la Conférence de Berlin en 1885 s’était engagée à civiliser l’Afrique. La mission que s’est attribuée l’Europe en 1885 s’est terminée par l’accession aux indépendances des Pays africains en 1960. La Chine estime que c’est à son tour de tenter l’aventure d’accompagner le continent africain par son industrialisation qui aura pour effet de reproduire l’appartenance de l’Afrique à la Chine. L’Afrique colonisée (1885-1960) et l’Afrique décolonisée (1960-2020) ont été sous appartenance de l’Europe pendant 135 ans (1885-2020). Combien de temps l’Afrique restera-t-elle sous appartenance de la Chine ?
Dans le sillage de la Chine se profilent le japon, l’Inde, l’Asie. Le passé récent a été marqué par l’appartenance de l’Afrique à l’Europe et à l’Occident, le futur proche sera marqué par l’appartenance de l’Afrique à la Chine et à l’Asie = à la Chine et à l’Orient. En la matière la Chine a déjà indiqué la couleur : il s’agira de créer les conditions de communauté de destin Chine-Afrique. Aucun Africain, intellectuel ou dirigeant ne s’est jamais exprimé au sujet de cette perspective de « Communauté de destin entre Chinois et Africains ». De quoi s’agira-t-il ? Personne en Afrique ne le sait.
Au terme du 7° Forum Chine-Afrique tenu à Pékin aux dates du 03-04 septembre 2018 entre le gouvernement chinois et la demi-centaine des Gouvernements Africains, la Chine a mis sur la table la somme de 60 Milliards de Dollars US pour la création par la Chine des infrastructures de communications interafricaines et de commerce interafricain ainsi que de financement de l’industrialisation du continent africain par la Chine. C’est un cadeau d’un ami qu’on ne peut refuser.
Le président de la Chine en clôture du Forum a pris à témoin le monde entier en soulignant que les Gouvernements africains et leur Organisation continentale Union Africaine ont accepté l’offre de leur plein gré et en toutes souverainetés. Ce discours de clôture du 7° Forum Chine-Afrique par le chef de l’État chinois Xi Jin Ping a été salué par des applaudissements nourris des délégations africaines en signe d’accord. Voilà donc ce qui par d’aucuns est reproché à l’Europe : la Conférence Européenne de Berlin qui en 1885 a décidé de réinventer, réorganiser et civiliser l’Afrique ; elle le fit sans l’accord des Africains.
En clair, venons-en au constat que le continent africain a, pendant des millénaires, vécu sous le statut d’appartenance :
– Du 2° siècle avant Jésus-Christ au 5° siècle après Jésus-Christ, l’Afrique a appartenu à l’Empire romain (= à l’Europe antique).
– Du 7° siècle au 19° siècle de notre ère, soit pendant 1200 ans, l’Afrique a appartenu à la civilisation panislamique arabo-musulmane du Moyen-Orient qui a succédé à la civilisation romaine en conquérant une partie de l’Empire romain, en ces comprises la conquête et l’occupation de l’Afrique du Nord, l’Afrique actuelle arabo-musulmane méditerranéenne ;
– l’appartenance de l’Afrique à l’Europe est multiple et historique : déjà ci-dessus, il a été rappelé l’appartenance ancienne à l’Empire romain pendant 7 siècles. Jusqu’au 15° siècle, le continent africain avait deux identités : l’identité « Afrique » pour la partie méditerranéenne et l’identité « Ethiopie » pour la partie subsaharienne. L’Europe d’alors a décidé de remplacer, pour ses relations de commerce avec l’Orient et notamment avec la Chine, l’ancienne route terrestre de la soie par la voie de navigation maritime. Les navigateurs portugais ont dès lors entrepris de trouver cette nouvelle voie de communication entre l’Europe et l’Asie par la navigation de contournement maritime du continent africain. Ils ont réussi cette entreprise par le fait de contourner le continent via le Cap de Bonne Espérance, au bout de l’Afrique du Sud. C’est à partir de cet exploit portugais (= européen) que l’Europe a étendu le nom « Afrique » à l’ensemble du continent. C’était au 15° siècle. Le mot « Afrique » est d’origine grecque : c’est la contraction de deux mots de la Grèce antique : « afros oikos »= « maison d’amitié et d’amour » = lieu d’amitié et d’amour = zone d’amitié et d’amour = continent d’amitié et d’amour.
Pour les Grecs de l’antiquité, le lieu et la zone d’où leur venaient la douceur du printemps et la chaleur de l’été étaient « afros oikos ». La contraction de ces deux mots en français et d’autres langues d’Europe et d’ailleurs est : « Afrique » en français, « Africa » en latin, en anglais, « Ifrikia » en arabe, « Afurika » en langue rwandaise et autres langues africaines.
Après la découverte de la voie de liaison entre l’Europe et l’Asie par le contournement du continent réalisé par les navigateurs portugais au 15° siècle, le nom « Afrique » a été définitivement attribué à l’ensemble du continent. Depuis cette époque, Afrique a cessé de signifier le seul nord ou partie méditerranéenne du continent et est devenue le nom d’identification officielle et universelle de tout le continent africain. Ainsi donc, l’origine de l’identification africaine est grecque, romaine, portugaise, européenne. Si les Grecs antiques avaient vécu à la récente époque des indépendances africaines sombrées dans des violences inhumaines, guerres et conflits armés d’absurdes autodestructions, d’absurde autodéshumanisation et d’absurde autocolonisation africaines, ils auraient eu raison d’appeler ce continent en naufrage « tanatos oikos » = Tanatique = maison des haines et de la mort = continent de violences, de guerres, de conflits et de mort.
En résumé, le continent européen est à l’origine de l’identification du continent voisin à son sud : l’Afrique, nom européen.
– Depuis le 15° siècle, le continent africain a été sous appartenance de l’Europe conjointement à sa sous-appartenance au Moyen-Orient arabo-musulman en matière de traite négrière. Du 15° au 19° siècle, l’Europe a exercé le métier de commerce des esclaves noirs africains dans le cadre de l’histoire d’esclavagisme transatlantique Europe-Afrique-Amérique. Ce commerce transatlantique a pris fin à la suite de l’abolition de l’esclavagisme aux États-Unis et en Europe au 19° siècle.
– Depuis la fin du 19° siècle, le continent africain a été réduit en appartenance à l’Europe sous la forme de colonisation européenne de l’Afrique. Cette appartenance a été initiée par la Conférence diplomatique européenne de Berlin en 1885. Cette initiative européenne a été un acte géopolitique fondateur de l’Afrique actuelle colonisée et puis décolonisée :
l’Afrique a été sous la colonisation de l’Europe pendant 75 ans (de 1885 à 1960) ;
l’Afrique a été décolonisée et a acquis ses indépendances en 1960. Les indépendances africaines viennent d’avoir l’âge de 60 ans (1960-2020). Au cours des 60 ans des indépendances africaines, le Continent africain s’est noyé dans le naufrage des guerres et conflits armés d’autodestructions, d’autodéshumanisation et d’autocolonisation. Au terme de 60 ans d’indépendances, l’Afrique se retrouve dans la situation africaine actuelle de faillite globale : faillite politique, faillite économique, faillite sociale, faillite humaine, faillite morale, faillite culturelle, faillite spirituelle.
Les faillites africaines dans tous les domaines et le naufrage de l’Afrique dans les violences inhumaines ainsi que dans la nécessité, pour des centaines de milliers (et bientôt des millions) d’africains de tous âges (et de toutes conditions) de devoir se livrer au choix de fuir leurs pays et leur continent pour trouver refuge partout ailleurs dans le monde (notamment en Europe et dans divers autres pays occidentaux) amènent des observateurs, tels que le professeur européen Stephen Smith, à estimer que « l’Afrique est un Continent au présent sans avenir », ou bien tels que le journaliste américain William Pfaff qui estime que : » Seule l’Europe peut sauver l’Afrique du naufrage ».
Pour ce sauvetage du continent africain perdu, le journaliste américain (dans son article publié par l’hebdomadaire Jeune Afrique (dans son édition du 05.10.1994) propose à l’Union européenne d’envisager de tirer hors du naufrage l’Afrique et de la remorquer (= la recoloniser) pendant au moins 50 ans voire pendant 100 ans. L’Europe n’a pas réagi à ce message américain, mais la Chine semble l’avoir compris et l’a saisi au vol. Depuis 20 ans (= depuis la fin du 20° siècle), la Chine a entrepris d’organiser des forums entre l’État chinois et tous les États africains : ce sont des forums Chine-Afrique.
Au terme du 7° Forum Chine-Afrique tenu dans la Capitale chinoise Pékin, la Chine a mis sur la table 60 milliards de dollars américains pour le financement de la création des infrastructures africaines et pour l’industrialisation de l’Afrique à l’avenir. Il s’agit d’une offre que l’on ne peut pas refuser. Les Dirigeants africains l’ont accueillie et acceptée avec un immense plaisir, ce qui est marque de différence entre d’une part la prise de décision de « civiliser l’Afrique » par la Conférence européenne de Berlin en 1885 sans l’accord des africains et d’autre part la décision « d’industrialiser l’Afrique » par la Chine avec l’accord de tous les États indépendants et souverains des Africains, en ce comprise l’Institution panafricaine de l’Union Africaine.
En clôture de cette Assemblée Chine-Afrique tenue à Pékin aux dates du 03-04 septembre 2018, le maître de la cérémonie chinoise-africaine, le président chinois Xi Jin Ping a tenu à prendre à témoin le monde entier en soulignant que les États africains ont accepté de plein gré et en toutes leurs souverainetés et indépendances l’offre généreuse chinoise de prendre le relai de l’Europe civilisatrice de 1885 à 2020 (=135 ans) pour industrialiser l’Afrique. Les délégations africaines ont accueilli cette déclaration de clôture du 7° forum Chine-Afrique par des applaudissements nourris en signe d’approbation.
Le continent africain passe ainsi en douceur de l’appartenance à l’Europe à l’appartenance à la Chine= de l’Occident à l’Orient. Être sous appartenance signifie être sous domination. Le continent africain a été sous appartenance et donc sous domination d’autres puissances depuis l’époque de l’Empire romain au 2° siècle av. J.-C. jusqu’à présent, en ce mi-parcours du 21° siècle,
l’Afrique a été sous domination de l’Empire romain pendant 7 siècles : du 2° siècle av. J.-C. au 5° siècle apr. J.-C. ;
l’Afrique a été sous dominations et esclavagisme du Moyen-Orient arabo-musulman pendant 12 siècles : du 7° au 19° siècle ;
L’Afrique a été sous domination et exploitation de l’Europe pendant presque 6 siècles : 4 siècles d’esclavagisme (15°-19° siècle + 135 ans de colonisation, dont 75 ans de colonisation brute 1885-1960 (=hard colonization) et 60 ans de colonisation d’accompagnement des indépendances en douceur 1960-2020 (=soft colonization). L’Europe pour sa sécurité domine l’Afrique ;
l’Afrique est en cours de passer de la domination sans partage sous l’appartenance de l’Europe et de l’Occident à la domination en partage consenti entre l’Europe et la Chine, entre l’Occident et l’Orient au cours des années et siècles d’avenir.
Des puissances grandes et moyennes voudraient chacune pour soi que l’Afrique lui appartienne en totalité ou au moins en partie : l’Europe, la Chine, les États-Unis d’Amérique, le Canada, la Russie, la Turquie, Israël, le Japon, l’Inde, le Moyen-Orient… Après avoir appartenu en totalité pendant plus d’un millénaire au Moyen-Orient arabo-musulman, l’Afrique a été conquise par acte diplomatique géostratégique (la Conférence européenne de Berlin en 1885) par l’Europe qui en a fait sa prise de possession exclusive pendant 75 ans (1885-1960) et sa propriété en partage avec les pays africains devenus indépendants (1960-2020).
Aujourd’hui, l’Afrique est en voie d’appartenir en totalité à la Chine, à l’Inde, à l’Asie, à l’Orient à l’avenir, après avoir appartenu en totalité à l’Europe, à l’Union européenne, à l’Occident au cours du récent passé (1885-2020), soit pendant 135 ans.
Une force de conquête de l’Afrique par les armes vient de surgir pour faire sien le continent africain destiné à devenir « la terre de l’Islam ». C’est le djihadisme panislamiste combattant et conquérant qui voudrait imposer à l’Afrique de lui appartenir. Le djihadisme combattant et conquérant est le bras droit du Moyen-Orient. Il ambitionne de reconstruire l’ancien empire de la civilisation islamique qui, deux siècles après la fin de l’Empire romain vers la fin du 5° siècle apr. J.-C., en un seul siècle s’est étendu Moyen-Orient à l’Afrique, à l’Europe et à l’Asie par l’ancien djihadisme original combattant et conquérant au 7° siècle. C’est le même exploit que le nouveau djihadisme d’aujourd’hui voudrait réaliser dès aujourd’hui et au cours des années ou pendant plusieurs siècles d’avenir.
Tel qu’exposé ci-dessus, le djihadisme a un projet panislamiste à réaliser pour la paix dans le monde en alternative au projet capitaliste de nouvelle économie internationale de l’Occident ayant pour leader les États-Unis d’Amérique. Il s’agit du projet de califat islamique international dont les 3 piliers seraient les terres de l’Islam : le Moyen Orient à conquérir et réislamiser, l’Afrique à conquérir et réislamiser dans les pays africains déjà acquis et dans les pays africains non islamisés à conquérir et à islamiser au titre d’Afrique « terre de l’islam », et enfin l’Europe à conquérir et à islamiser. Ce projet est une réelle utopie, mais les combattants d’Allah y croient.
Sur cette route de conquête djihadiste du continent africain, l’Europe sait et sent la menace contre sa sécurité à sa frontière sud. Il s’agit d’une menace de destruction de l’Europe qui s’inscrit dans la ligne des conflits et guerres multimillénaires entre l’Europe et le Moyen-Orient : depuis les guerres de conquête de l’Européen Alexandre le Grand, les guerres abouties à la colonisation du Moyen-Orient par l’Empire romain, les guerres de conquête panislamistes de l’ancien djihadisme arabo-musulman au 7° siècle, jusqu’à l’actualité des guerres qui opposent les armées françaises, européennes et occidentales aux armées des combattants du djihadisme conquérant pour compte du Moyen-Orient dans le Sahel africain, et ce dans le cadre des combats armés asymétriques.
La France, l’Europe et l’Occident sont en situation de défaite dans ce genre de combats. La victoire reviendra-t-elle donc au djihadisme ? L’Europe pour sa sécurité et sa survie ne quittera pas l’Afrique. D’autre part, le djihadisme animé par la foi ne la quittera pas non plus. Cela signifie que le continent africain doit s’attendre à être le théâtre des guerres millénaires entre l’Europe et le Moyen-Orient.
Le drame du continent africain est que l’Afrique ne comprend pas pourquoi tout cela lui arrive : elle n’a pas compris qu’elle est à la fois un enjeu géopolitique et géostratégique entre le Moyen-Orient et l’Europe, un enjeu politique et économique pour les puissances.
Tel que signalé ci-dessus, toute puissance qui détient la totalité ou une partie de l’Afrique entre en capacité de jouir d’un prestige. Autrement dit, le Continent africain par rapport aux diverses puissances mondiales est un enjeu, une proie et un talon d’or. Pour l’Europe et le Moyen-Orient, l’Afrique est la mesure de sécurité de frontière sud de l’Europe et de frontière nord-ouest du Moyen-Orient. Qui contrôle l’Afrique peut être un acteur de paix ou de menace pour l’Europe ou pour le Moyen-Orient, deux entités méditerranéennes en guerres incessantes depuis des millénaires. Comme indiqué ci-dessus, ces guerres se dérouleront en Afrique à l’avenir, terrain intermédiaire entre l’Europe et le Moyen-Orient. L’Europe veut contrôler l’Afrique pour sa sécurité. Le Moyen-Orient veut reconquérir l’Afrique pour son projet panislamiste mondial (= le califat islamique international) en concurrence avec le projet de nouvelle économie capitaliste mondiale post-guerre froide. L’Afrique donc est un enjeu entre l’Occident et l’Orient.
Mais le continent africain ne le sait pas : en toute ignorance, l’Afrique rêve tantôt d’être l’Occident (les États-Unis d’Afrique dans le miroir des États-Unis d’Amérique ou bien l’Union Africaine dans le miroir de l’Europe voisine). Et tantôt, elle rêve d’être l’Orient (c’est le cas de l’Afrique qui se voit dans le miroir de la Chine et se dit que demain elle sera l’égal de la Chine ou de l’Asie).
Dans tous les cas, l’Afrique qui se rêve dans les miroirs des autres continents ne se rêve jamais dans son propre miroir : le continent africain ne sait pas ou a oublié d’où il vient, il ne sait pas où il en est aujourd’hui, il ne sait pas vers où il ira demain.
Pendant plus de 2 000 ans l’Afrique a été un continent sous appartenances, sous dépendances et sous dominations : 700 ans sous la dépendance et domination de l’Empire romain + 1200 sous la dépendance esclavagiste de la civilisation arabo-musulmane + 400 ans sous la dépendance et exploitation esclavagiste de l’Europe + 135 ans de dépendance coloniale de l’Europe.
Toutes les appartenances, dominations et dépendances du continent africain aux puissances étrangères depuis plus de 2 000 ans ont été marquées par des impacts qui ont été source de paralysie de la société noire africaine à peine sortie de l’âge de la pierre. La société noire africaine souffre encore de la peur ancestrale qui lui a été inculquée par la traite négrière des Arabes. La société noire africaine est profondément conditionnée par la colonisation européenne qui s’est attribué la mission de lui imposer la civilisation devenue européanisation, forte marque de l’Afrique actuelle. En effet l’Afrique postcoloniale dite l’Afrique des indépendances est une photocopie de la colonisation européenne advenue au cours des 75 ans (1885-1960) :
l’Afrique décolonisée ou Afrique indépendante est anglophone, c’est-à-dire anglaise, fruit de la colonisation britannique ;
l’Afrique décolonisée ou Afrique indépendante est francophone, c’est-à-dire française, fruit de la colonisation française ;
l’Afrique décolonisée ou Afrique indépendante est lusophone, c’est-à-dire portugaise, fruit de la colonisation portugaise ;
l’Afrique décolonisée ou Afrique indépendante est hispanophone, c’est-à-dire espagnole, fruit de la colonisation espagnole.
L’impact de la colonisation européenne a été incisif, décisif et est durable en Afrique des indépendances. L’Afrique colonisée, civilisée et européanisée est culturellement intégrée à l’Europe et à l’Occident : elle est anglaise, française, portugaise, espagnole = européenne. Cette intégration est l’une des racines de la place de l’Afrique au sein de la communauté internationale : le continent africain est membre de l’O.N.U. au même pied d’égalité que les autres continents de la planète. L’Afrique des indépendances est ainsi anglaise, française, portugaise, espagnole, c’est-à-dire l’Afrique est européanisée.
L’Afrique des indépendances est un continent fort marqué par les effets et suites de la colonisation européenne 1885-1960. L’Afrique des indépendances pendant les 60 dernières années (1960-2020) est un continent perdant et perdu : il est en faillite. L’Afrique des indépendances est un continent perdant et perdu sur le ring des concurrences à armes égales entre les pays, les États, les puissances et les continents de la planète. L’Afrique européanisée et sous-développée en est incapable.
L’Afrique des indépendances est un continent perdant et perdu sur le ring des partenariats entre pays, États, puissances et continents de la planète, partenaires à égalité des chances dans le développement en partage. L’Afrique en est incapable.
Cette Afrique indépendante et en faillite est en incapacité d’entretenir des rapports de concurrences à armes égales et de partenariats globaux. Ceux-ci sont animés par l’esprit d’être toujours prêts d’aller de l’avant, toujours plus loin et très loin, plus haut et très haut, toujours plus fort et très fort. C’est cet esprit qui génère le développement et qui alimente les concurrences et les partenariats. L’Afrique paralysée dans le passé et dans le sous-développement n’a pas cet esprit animateur des pays, des États, des puissances et des continents en concurrence et partenariat et en marche pour aller plus loin, haut et fort.
Le continent africain n’a pas cet esprit de lutte pour pouvoir décoller et se battre à l’égal avec l’Occident et l’Orient. Au contraire, après avoir été sous appartenance, sous domination et sous dépendance exclusives de l’Europe et de l’Occident au cours des 135 dernières années [1885-2020 : 75 ans de colonisation européenne de l’Afrique + 60 ans d’indépendances africaines sous accompagnement (1960-2020) de l’Europe et de l’Occident], l’Afrique est un continent en voie de se faire prendre en main par la Chine, l’inde, le Japon, l’Asie et l’Orient en partage avec l’Europe et l’Occident. C’est ça son avenir.
L’Afrique mal partie sous les vents des indépendances qui lui ont été octroyées par les royaumes d’Occident, il y a de cela 60 ans (1960-2020), est en cours de mal aboutir sous hypnose et en douceur dans les royaumes du mystérieux Orient.
Le constat est clair : le continent africain est en situation d’appartenance et de sous domination et dépendance depuis plus de 2000 ans. L’Afrique des indépendances s’est promis de s’en libérer par la voie de l’accès à l’Émancipation et à la capacité de créer des conditions propices à l’Épanouissement de toutes les populations africaines. L’Afrique n’a pas pu réaliser ces objectifs au cours des derniers 60 ans d’indépendances (1960-2020). Il est à espérer qu’elle réussira à accéder à ces objectifs en même temps qu’à la réalisation des 3 aspirations de l’Union Africaine : l’Unité Africaine, la Renaissance Africaine et le Panafricanisme. Il est à espérer que L’Afrique réalisera tous ces objectifs et aspirations au cours des 100 prochaines années (2020-2120). Le continent africain aura besoin de tout un siècle (100 ans : 2020-2120) pour s’émanciper, s’unir, se développer, renaitre, créer les conditions de mieux-être et d’épanouissement de toutes les populations africaines partout dans le continent et dans le monde. À cette fin, l’Afrique est face au devoir de conquérir les ressources dont elle ne dispose pas : la culture de l’unité, la culture du développement, la culture du respect de la vie des populations africaines.
La vie des Africains a été particulièrement maltraitée au cours des années d’indépendances. Les dirigeants africains et leurs dévoués se sont livrés avec indifférences aux actes de menaces, violences et massacres : ce fut le cas de « africanus homo lupus africani homini ». C’est la barbarie de « Homo Lupus Homini » qui s’est imposée inopportunément en Afrique indépendante. Les populations africaines sont victimes du mauvais sort réservé à leurs pays et continent sous la gestion de leurs gouvernances.
En 2000, un observateur a fait le constat que si les frontières africaines n’étaient pas fermées à clé et étaient ouvertes, toutes les populations africaines échapperaient et s’en iraient des pays et du continent africains. Seuls les présidents et leurs ministres y resteraient. C’est en effet cette funeste prédiction qui est en cours de se manifester par la fuite en masses des africains de tous âges et de toutes conditions, qui quittent leurs pays et leur continent pour s’en aller partout ailleurs dans le monde sans retour. Ils fuient surtout vers l’Europe, aux risques de leur mort dans les déserts d’Afrique du Nord et en mer Méditerranée.
Les peuples africains menacés dans leurs propres pays sont étrangers dans leur continent. Ils sont éternels étrangers partout. Les dirigeants, qui sont l’incarnation et les gardiens du continent et des populations africains, sont tout à fait indifférents à ce drame d’actualité africaine. Rien ne semble pouvoir réveiller ces dirigeants pour les intéresser à la vie de leurs peuples, condamnés à devenir d’éternels réfugiés dans les pays se et les continents d’accueil, condamnés à devenir des afro-descendants étrangers en Europe et partout ailleurs dans le monde. Rien n’indique que l’Afrique et ses peuples pourront se libérer de ce drame.
CONCLUSION : À QUI APPARTIENT L’AFRIQUE ?
Venons-en à la conclusion par l’importante question de fond : « À qui appartient l’Afrique ? ».
Le Continent africain a été pendant plus de 2 000 ans sous appartenances, sous dominations et sous dépendances des conquérants venus d’ailleurs : les conquérants de l’Empire romain, les conquérants de la civilisation arabo-musulmane moyen-orientale, les conquérants de l’Europe. Chaque conquête a marqué son impact sur l’Afrique sous son appartenance, domination et dépendance.
L’impact le plus remarquable est celui d’actualité : l’européanisation de l’Afrique au terme d’environ 1,5 siècle (1885-2020) de colonisation et de civilisation organisées par la Conférence européenne de Berlin en 1885 et réalisées par les puissances européennes colonisatrices de l’Afrique d’abord (1885-1960) et accompagnatrice des indépendances africaines ensuite (1960-2020). Il résulte de la colonisation européenne une forte intégration culturelle de l’Afrique à l’Europe et à l’Occident (l’Occident est une extension de l’Europe sur les 3/5 ème de la planète). Cet impact est clair : l’Afrique est anglophone, francophone, lusophone, hispanophone = européenne.
Les Africains habitent légalement le continent africain. Mais l’Afrique ne leur appartient pas. L’Afrique appartient à l’Europe qui l’a conquise et en a fait sa propriété au titre de continent colonisé par elle pour la civiliser. Tel a été la mission accomplie par l’Europe.
Aujourd’hui, d’autres puissances veulent leur part du gâteau de l’Afrique : les unes la veulent en totalité, les autres en veulent une partie de prestige. En bref, toutes se battent pour que l’Afrique leur appartienne en tout ou en partie. L’Afrique est objet de disputes. La puissance du djihadisme pour compte du Moyen-Orient la veut pour l’islamiser : pour faire du continent africain « la terre de l’islam ». L’Europe s’est proposé de tirer l’Afrique du de la sous-civilisation et l’a civilisée. La Chine veut tirer l’Afrique du sous-développement. La puissance de l’Empire du Milieu la veut en totalité pour lui rendre le service d’industrialisation : la Chine veut industrialiser l’Afrique.
Pour l’avenir, une solution de compromis en douceur est en cours de se dégager pour l’appartenance en partage de l’Afrique entre l’Europe et l’Occident d’une part et la Chine, l’Asie et l’Orient d’autre part. Les seuls à ne pas savoir que l’Afrique ne leur appartient plus sont les Africains. La lecture de l’histoire indique pourtant que l’Afrique appartient depuis longtemps aux puissances étrangères.
Enfin, le continent africain appartient à tout le monde (=à toutes les puissances conquérantes). L’Afrique n’appartient pas aux Africains.
Je fais le suivi de l’évolution des indépendances africaines depuis 52 ans : depuis 1970 (1970-2022). Je viens de proposer à l’Union Africaine d’organiser au cours des 3 prochaines années (à partir de cette année-ci 2022), et de convoquer en 2025 la tenue du 8° Congrès international du Panafricanisme mondial, pour évaluer l’évolution des indépendances africaines au cours des 62 dernières années (1960-2022) d’autogestion africaine ainsi que pour fixer les mesures de la démarche à adopter en vue de la réalisation des objectifs d’Unité Africaine, de Renaissance Africaine et de Culture du Panafricanisme au service du développement, du mieux-être et de la dignité de toutes les populations africaines au cours des 100 prochaines années (2020-2120), à savoir pendant le prochain siècle d’Indépendances africaines sans faillite, avec succès.
J’observe en effet que les 62 années d’indépendances du passé (1960-2022) ont été marquées par des guerres et des conflits armés d’autodestruction africaine, d’autodéshumanisation africaine et d’autocolonisation africaine absurdes, et donc par l’autogestion en faillite.
Observer les indépendances africaines 1960-2022 en faillite, c’est constater l’Afrique en naufrage. La seule qui peut la sauver est l’Union Africaine. D’où l’importance majeure de ma proposition de « Tenue du 8° Congrès international du Panafricanisme mondial en 2025 à Addis-Abeba en Éthiopie ».
RUKIRA ISIDORE JEAN BAPTISTE
Editorialiste Afrique
le 22.04.2022
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