Paul Kagame : une menace majeure, et à très court terme, à la paix en Afrique

Comment la théorie de Paul Kagame d’user de son droit d’ intervenir partout où les “rwandophones” seraient menacés dans le monde, est non seulement absurde mais surtout dangereuse.

 

Rwandophones? Une mise au point sémantique

 

Ces derniers temps quand Paul Kagame parle de “rwandophones”, il veut en réalité parler de Tutsi et pas de tous les locuteurs du Kinyarwanda. Ceci pour tenter de se tirer de la contradiction que soulèverait son décret annonçant que les ethnies Hutu, Tutsi et Twa n’existeraient pas au Rwanda ni ailleurs, et en même temps continuer à dire qu’il est en croisade pour défendre les intérêts des Tutsi partout dans la région comme il le chantait depuis 1990-94 en conquérant le Rwanda. Ses conseillers lui ont donc convaincu de changer d’appellation et de parler de “rwandophones” en lieu et place des “Tutsi”. Mais, ce faisant, il rend cette mission qu’il s’est fixée, à savoir “défendre les rwandophones partout dans le monde”, plus ridicule et plus encore dangereux comme nous allons le voir.

 

Il faudra donc lire et entendre dans le vocable “rwandophones” venu de la bouche ou de la plume de Kagame , les “Tutsi”.

 

Comparaisons

 

Pour montrer l’absurdité et la nocivité de cette mission diabolique de Kagame de  défendre les “rwandophones”, nous allons montrer que cela n’est pas envisageable en parcourant tous les continents et en montrant où ce principe  conduirait!

 

Au Proche Orient.

C’est comme si l’Arabie Saoudite justifierait son intervention militaire au Yémen en disant qu’elle y va pour y défendre la minorité  “arabophone” menacée; alors que les Yéménites parlent Arabes et donc sont “arabophones”. Ridicule.

 

En Europe.

C’est comme si les Pays-Bas interviendraient au Nord de la Belgique sous prétexte d’aller y défendre la minorité  “néerlandophone” menacée alors que tous les habitants du Nord de la Belgique sont néerlandophones. Ridicule.

 

En Afrique

C’est comme si le Kenya intervenait militairement au Nord de la Tanzanie sous prétexte d’aller y défendre la minorité  “swahilophone” menacée, alors que les habitants du Nord de Tanzanie sont tous swahilophones. Ridicule.

 

En Amérique latine

C’est comme si la Colombie envahissait le Venezuela sous prétexte d’aller y défendre la minorité “hispanophone” menacée, alors que tous les vénézuéliens sont hispanophones. Ridicule.

 

En Asie.

C’est comme si l’une des deux Corées envahissait l’autre sous prétexte d’aller y défendre la minorité ”coréanophone”, alors que tous les habitants parlent coréen et sont donc coréanophones. Ridicule

 

Malgré que ce prétexte pour envahir d’autres pays soit ridicule et même risible à travers le monde comme nous venons de le montrer schématiquement, l’enfant chéri et gâté de l’Occident qu’est Paul Kagame continue d’en user et d’en abuser sans que personne n’ose  le contredire et surtout l’en empêcher.

 

Sur son palmarès, nous relèverons brièvement ses menaces et quelques fois leur mise en exécution en toute impunité.

 

Menaces et mise en exécution dans les pays voisins

 

Tanzanie

Il y a une dizaine d’années, la Tanzanie, pourtant l’un des Etats qui ont parrainé Kagame dans sa conquête du Rwanda, a voulu régulariser la situation des étrangers qui vivaient dans ce pays. Et parmi ceux-ci, certains tutsi rwandais y vivaient depuis des décennies sans être enregistrés comme réfugiés et sans avoir voulu acquérir la nationalité. Et quand la Tanzanie a ordonné leur expulsion vers le Rwanda, Paul Kagame a menacé d’intervenir militairement s’il le fallait, sous prétexte de les défendre car, selon lui, persécutés parce que Tutsi.

 

Ouganda

Même l’Ouganda, sa première patrie dont il fut officier militaire avant que son commandant en chef Museveni ne le place à la tête du Rwanda en 1994, n’échappe pas à ses menaces et même aux mesures de rétorsion quand un tutsi est inquiété, même par la justice en Ouganda.

 

Il y a moins de trois ans, Paul Kagame a fermé toutes les frontières du Rwanda avec l’Ouganda et a donné ordre à son armée de tirer sur toute personne (rwandaise ou ougandaise) tentant d’entrer ou de sortir de son pays. Il y eut des dizaines de morts. Il entendait ainsi protester contre le limogeage de certains hauts cadres de l’armée et de la police ougandaises et de ses services de sécurité. Il s’agissait en fait des tutsi rwandais que Kagame avait autorisé à rester en Ouganda afin d’infiltrer ces services. Et quand l’Ouganda a commencé à démanteler ce réseau, Paul Kagame a crié à la “persécution des Tutsi” et a réagi comme on vient de le voir. Pour désamorcer la crise, il a fallu l’intervention du fils de Museveni, qui est son dauphin déclaré, le général Muhoozi Kainerugaba qui, depuis, proclame que Kagame comme tutsi est son oncle et qu’avec lui, ils doivent dominer les autres peuples de la région.

 

Burundi

Le Burundi est considéré comme le maillon faible de la chaîne et où Kagame ne rêve que d’y établir son ordre. En effet, Paul Kagame considère que les Burundais seraient “rwandophones” et qu’à ce titre il est en droit d’y intervenir militairement et à tout moment pour y imposer son ordre, c’est à dire l’hégémonie tutsi.

 

On a beau lui expliquer que le Burundi a déjà résolu la question ethnique (Hutu, Tutsi, et Twa), il ne veut toujours pas l’admettre et continue ses tentatives de déstabilisation depuis 1993-94 quand il a assassiné ou fait assassiner à moins de six mois d’intervalle deux présidents : Melchior Ndadaye en octobre 1993 et Cyprien Ntaryamira en avril 1994. Sa dernière tentative remonte à mai 2015 et même s’elle a échoué, il n’a pas abandoné le projet d’aller défendre les “rwandophones du Burundi”. Il en est aux rébellions basées chez lui comme Red Tabara et autres.

 

RDC

Son terrain de manœuvre préféré pour y “défendre les rwandophones” est bien évidemment la RDC. Depuis fin 2021, il en est à son N-ième exercice et qui semble lui réussir car sous le même prétexte de “défendre les rwandophones”, il vient de conquérir des territoires plus étendus que son minuscule et surpeuplé Rwanda. Pourtant les “rwandophones” qu’il brandit (quelques tutsi congolais encadrés par les tutsi rwandais, son armée), restent minoritaires dans le Nord Kivu et les populations hutu et autres Bantous, vraies rwandophones, qu’il est censé venir libérer, fuient son M23 comme la peste.

 

Mais hélas !, ce jeu macabre de Paul Kagame n’est dénoncé par aucune instance internationale. Mais au contraire, il est soutenu et encouragé en sous-main.

 

Risque d’interventions armées dans tous les pays habités ou ayant accueilli des rwandais.

 

Depuis sa conquête du Rwanda en 1994, Paul Kagame, sûrement sur conseil de ses créateurs et maîtres anglo-saxons auxquels s’est ajoutée la France des Sarkozy et Macron, mène une politique étrangère lui permettant d’intervenir quand il le voudrait dans certains Etats africains. Certains Etats ont toujours accueilli et ont dans leurs populations des tutsi.

 

D’autres ayant accueilli des réfugiés hutu depuis 1994, ont vu des Tutsi envoyés par Kagame s’y installer aussi comme “hommes d’affaires, nouveaux propriétaires terriens, agents de sécurité, liés par mariage aux nationaux, …” ;  mais tous ayant la mission de surveiller et s’il le faut, de mener la vie dure aux réfugiés hutu dans ces pays.

 

Ayant ainsi constitué une communauté tutsi visible dans ces pays, Paul Kagame peut à tout moment évoquer son “droit d’aller protéger les rwandophones” en envahissant ou en y menant des actions militaires. Ces pays sont, mais à des degrés divers, le Kenya, le Congo-Brazza, la Centrafrique, le Gabon, le Nigéria, le Bénin, la Zambie, le Malawi, l’Afrique du Sud et le Mozambique.

 

Le résultat serait (ou sera sûrement) l’embrasement et le chaos sur tout le continent causés par un seul homme : Paul Kagame.

 

Comment conjurer ce risque de malheur qui viendrait s’ajouter aux autres catastrophes ( naturels ou du fait de l’homme) qui frappent le continent noir?

 

La réponse à cette question est simple et toute indiquée. Mais hélas !, ceux qui doivent la fournir restent insensibles et muets.

 

En effet, il suffit que les puissances qui garantissent l’impunité et l’intouchabilité au dictateur tutsi Paul Kagame lui disent que “assez c’est assez!” et qu’il ne doit plus instrumentaliser la communauté tutsi considérée à tort comme supérieure aux autres et qui aurait été créée pour les dominer, pour déstabiliser des pays et bientôt tout le continent noir.

 

Qui oserait le lui signifier et qu’il serait susceptible d’écouter pour obtempérer? Et que peuvent les Etats et leurs peuples menacés par ce fantasme de Kagame de les envahir sous prétexte de défendre les “rwandophones” de leurs pays?

 

That is the question !

 

Emmanuel Neretse

 

 

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