Rwanda-Royaume: une méthode jusqu’au-boutiste pour contourner la loi?
L’accord entre le Rwanda et le Royaume-Uni pour le renvoi des migrants venus illégalement en Grande-Bretagne est un développement récent et assez controversé. A y voir de très près, l’évolution de ce dossier ne laisse aucun doute sur la méthode jusqu’au-boutiste de ces deux pays. Une petite rétrospective le montre à suffisance.
Au fil des années, le Royaume-Uni a connu une augmentation significative du nombre de migrants tentant de rejoindre le pays, souvent de manière illégale. De nombreux migrants en provenance de pays d’Afrique de l’Est et de l’Ouest ont tenté de traverser la Manche depuis la France pour atteindre les côtes britanniques.
Face à cette situation, le Royaume-Uni a cherché à collaborer avec d’autres pays pour gérer cette question migratoire. Des accords ont notamment été conclus avec la France, qui abrite de nombreux camps de migrants sur son territoire à proximité des côtes britanniques.
Le gouvernement britannique a ensuite entamé des discussions avec le Rwanda en vue de la conclusion d’un accord similaire à celui avec la France.
Après avoir essuyé un revers par le rejet par la Cour Suprême britannique de l’accord signé avec le Rwanda, le gouvernement du conservateur Rishi Sunak n’a pas baissé les bras. James Cleverly, le ministre britannique de l’Intérieur et Vincent Biruta, ministre des Affaires étrangères rwandais ont officiellement signé, le 05/12/2023, à Kigali, un accord préliminaire visant à renvoyer les migrants venus illégalement en Grande-Bretagne vers le Rwanda.
Cependant, il est important de noter que cet accord doit encore être finalisé et mis en œuvre, notamment par la mise en place de mécanismes de coopération entre les deux pays.
L’annonce de cet accord a suscité de vives réactions et soulevé de nombreuses questions et préoccupations. Les défenseurs des droits des migrants critiquent cette approche, affirmant qu’elle ne respecte pas les obligations internationales en matière de protection des droits et qu’elle pourrait mettre les migrants en danger.
Les critiques soutiennent que cet accord pourrait violer les obligations internationales en matière de droits de l’homme, notamment le principe de non-refoulement, qui interdit le renvoi d’une personne vers un pays où elle risque d’être persécutée ou de subir des traitements inhumains ou dégradants. Il est souligné que les conditions de vie et la situation des droits de l’homme au Rwanda posent des préoccupations.
De plus l’accord entre le Royaume uni est opacité et manque de transparence. Les détails de l’accord ne sont pas encore totalement connus du public. Certains critiques dénoncent le manque de transparence entourant cet accord et demandent davantage d’éclaircissements sur les modalités du renvoi des migrants.
Les défenseurs des droits des demandeurs d’asile soulignent que l’accord ne tient pas compte du droit des individus de déposer une demande d’asile et de bénéficier d’un processus d’examen équitable. Ils craignent que cet accord ne prive les migrants de leur droit de demander une protection internationale.
Certains critiques soulèvent des inquiétudes quant aux conditions auxquelles les migrants pourraient être soumis au Rwanda, notamment en ce qui concerne la sécurité, l’accès à des services essentiels et les garanties de protection. Ils mettent en avant le fait que les migrants pourraient être vulnérables à l’exploitation, à la détention arbitraire, voire à des violations des droits de l’homme.
De tout cela, il ressort que de nouveaux développements pourraient survenir dans les semaines et les mois à venir, modifiant ainsi la situation.
Jane Mugeni
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