La dignité des réfugiés en tant qu’êtres humains de plus en plus menacée dans le monde et particulièrement dans la région des Grands Lacs

Déclaration N°08/2024 – Journée mondiale des réfugiés

 

Le 20 juin 2024, la dignité des réfugiés en tant qu’êtres humains de plus en plus menacée dans le monde et particulièrement dans les grands lacs.

 

Le monde célèbre la journée mondiale des réfugiés le 20 juin de chaque année. La journée mondiale des réfugiés de 2024 intervient dans un contexte mondial particulier. Les politiques migratoires se durcissent au niveau international. Les politiques de protection de la personne du réfugié/demandeur d’asile ou simplement du migrant deviennent problématiques dans les vieilles démocraties. Elles se barricadent. Les droits des migrants deviennent précaires même dans des pays traditionnellement ouverts à la protection de la dignité humaine et dont les systèmes démocratiques s’autoproclamaient être des « modèles mondiaux ».

 

L’ODHR reprend ironiquement le terme auto-proclamation parce qu’à un certain moment une partie de leurs peuples a migré sur d’autres continents, qui leur imputent actuellement les pires crimes liés à la colonisation, aux colonies de peuplement, aux exterminations des autochtones, aux différentes traites d’esclaves, à l’instauration des systèmes de développement séparé à l’instar de l’apartheid ou de discrimination des peuples indigènes ou de couleurs (supposés), aux pillages des ressources, en se vantant être des démocraties. Tous ont mangé les fruits de la colonisation et de l’esclavagisme.

 

Les migrants comme les demandeurs d’asile ou les réfugiés sont mal vu dans les politiques de ces pays qui se crispent sur ce sujet. Ils polarisent les politiques en Amérique, en Europe et même en Afrique. La traite des êtres humains revient de manière modernisée, sous forme de conventions bilatérales entre pays. Londres et Kigali se battent sur l’offre et la demande et la marchandise est la personne du migrant. Certains pays européens regardent, intéressés par la manière dont la transaction va aboutir pour adopter le modèle. Les africains cupides, à l’instar du Rwanda, se frottent les mains et regardent avec convoitise cette manne venue de l’Occident. Cet occident qui n’hésite plus pas à vendre les mal-aimés communément nommés indésirables tout simplement parce qu’ils sont des migrants.

 

L’ODHR constate que la vigilance et les voix des représentants des peuples souverains imbus des démocraties libérales et arborant le titre de défenseures des droits humains, comme celles des institutions/organisations internationales de protection et de défense des droits humains s’affaiblissent et deviennent de moins en moins audibles. Les porte-voix des extrêmes ont des arguties de plus en plus entendues par les jeunes générations qui n’ont pas gouté aux pillages de la colonisation et de la traite des êtres humains. Ces jeunes générations ont entendu simplement ce que c’est combattre pour l’égalité des peuples chers aux révolutions et aux périodes dites des lumières. Mais Malheureusement elles ne connaissent pas le bonheur qu’ont savouré, là où ils sont, à leurs places, les défenseurs de la dignité et de l’égalité humaine.

 

Ils ne savent pas que fuir les conflits c’est aussi se battre pour s’en sortir. Ils ne réalisent pas que fuir la faim, la persécution et la poursuite d’un rêve ont été à la base de la création de la grande Amérique. Car l’Amérique entière est peuplée de migrants ou de réfugiés. Mais c’est elle maintenant qui érige des murs pour stopper ceux qui recourent à sa force morale, économique et politique pour survivre.

 

Pourtant les conventions internationales relatives aux statuts des réfugiés, particulièrement la convention de 1951 et le protocole de 1967 ainsi la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) auxquelles tous ces pays font parties, protégeant toute personne humaine sont nées de leurs initiatives et de l’image qu’ils avaient de la liberté pour laquelle leurs aïeux ont lutté.

 

Particulièrement dans les grands lacs, les « refusés » sont envoyés pour remplacer les populations tuées dans et par les guerres que ces pays européens et américains financent et soutiennent. Pourrait-on en conclure que c’est le grand remplacement qui se programme à l’insu et sur le dos des populations locales ? Plusieurs dizaines de millions de morts en cinquante ans à la suite des guerres qui ont provoqués des génocides, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre au Burundi, en Ouganda, au Rwanda et en République Démocratique du Congo (RDC). Des crimes impunis et des conflits cycliques qui se déplacent de pays à pays et souvent reviennent à la source avec plus d’intensité.

 

L’impunité et la cupidité des dirigeants locaux avec la complicité directe ou indirecte des acteurs internationaux ainsi que les luttes de dominations ethniques ou tribales sont les sources majeures de ces conflits. Ces derniers déplacent des millions de populations qui sont forcées de fuir la guerre, la misère et de chercher la protection dans les pays où ils espèrent refaire la vie et la protection de leur famille.

 

La punition des demandeurs d’asile ou migrants indésirables est de les renvoyer dans un pays dirigé d’une main de fer, le Rwanda, où ils seront contrôlés ou éliminés pour ne plus être tentés de rêver revenir dans les pays d’expulsion. Leur culpabilité n’étant que celle d’avoir osé venir jusque sur leur territoire.

 

Les réfugiés ont été un prétexte pour déstabiliser la région des grands. Ils ont été utilisés pour attaquer le Rwanda en octobre 1990 et le Zaïre/RDC en 1996. Ce prétexte est aujourd’hui utilisé par le régime de Kigali, avec des condamnations molles d’une main et des contrats financiers et soutiens diplomatiques avérés de l’autre faits par cette communauté internationale là faisant semblant d’ignorer que la vision du régime rwandais est de s’emparer de l’Est de la RDC avec ses ressources. Les conséquences sont encore et dans l’immédiat, le déplacement des millions de populations et une insécurité régionale sans issue.

 

Et pourtant, il faut que le monde tourne. Il faut que ces situations actuelles changent. N’est-ce pas que les situations actuelles sont d’ailleurs en train de changer ! Car protéger le migrant/réfugié c’est aussi s’assurer la protection dans l’avenir !

 

Pour la coordination de l’ODHR

Laurent Munyandilikirwa

Président  

 

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