Août 2024. Sitrep** et Perintrep** sur la Guerre de Paul Kagame en RDC

Un constat amer

 

En cette fin du mois d’août et donc de l’été 2024, la situation est critique, inquiétante et incertaine pour la RDC et sa population de l’Est, partie de son territoire envahie et occupée par les troupes de Paul Kagame depuis 2021.

 

Dans cette guerre larvée depuis des décennies et réactivée par Paul Kagame en 2021 avec son Nième M23, ce groupe terroriste a fait et continue de faire des avancées et conquêtes militaires fulgurantes dans le Nord Kivu.

 

Sans aller jusqu’à parler de débandadedes FARDC, on doit quand-même reconnaitre qu’elles sont en position de faiblesse face aux envahisseurs. Ainsi au cours du seul mois de juillet 2024, le M23/RDF de Paul Kagame a conquis quasiment sans combats les villes comme Kanyabayonga et les localités environnantes et après, ses troupes poursuivent leur progression dans Lubero vers Butembo-Beni.

 

Parallèlement on a observé une augmentation de cas de désertion à l’ennemi ou fuite devant l’ennemi dans les FARDC. Même l’annonce par le gouvernement de la levée du moratoire sur l’exécution des condamnés à la peine de mort ne dissuade pas les lâches et les traitres au sein des FARDC de franchir le pas.

 

Faits caractérisant la période estivale de ce 2024

 

Cette période aura été caractérisée par des “pièges”, la  cacophonie et les confusions.

 

Citons simplement les faits suivants parmi les “pièges:

*Trèves successives décrétées par les USA du 02 juillet au 09 juillet puis du 20 juillet au 03 août 2024.

Ces annonces de trêves par les USA ont été faites sans que l’on sache l’avis et les conditions fixées aux belligérants ou celles posées par eux que sont les FARDC pour la RDC et le M23/ RDF pour le Rwanda.

 

*Coup de Museveni : la  rencontre AFC-M23/RDF avec une délégation congolaise à Kampala le 22 juillet 2024.

 

Cette rencontre médiatisée par l’Ouganda et les médias de Paul Kagame citant les chefs des terroristes de son M 23/RDF, fut démentie par la RDC mais a quand-même occasionné le limogeage du chef de sa délégation et qui était aussi chargé du programme de désarment, cantonnement, intégration et insertion des anciens rebelles en RDC. Un camouflet !

 

Cette période fut aussi caractérisée par les manœuvres du Rwanda et de l’Ouganda pour contrer les effets éventuels du dernier rapport des experts des Nations Unies de juin 2024. Ce rapport montre clairement et preuves à l’appui que l’Ouganda de Museveni et le Rwanda de Kagame opèrent de concert pour annexer les provinces de l’Est de la RDC par des groupes terroristes qu’ils ont créés et soutiennent.

 

*Accord incompréhensible de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RDC. Des surprises promises.

 

Aussitôt après avoir signé à Luanda au nom du gouvernement rwandais un accord selon lequel le Rwanda et la RDC s’engageaient à un cessez-le-feu dans leur guerre, aussitôt rentré à Kigali, le tout nouveau ministre des Affaires étrangères de Kagame s’est empressé de déclarer et de diffuser que cet accord n’engageait pas le Rwanda mais les belligérants!

 

On se demande alors pour quel belligérant le régime de Kagame s’est engagé à respecter un cessez-le-feu jusqu’à signer un accord avec l’autre belligérant si le Rwanda signataire n’en était pas un. On rappellera que les Etats Unis avaient aussi décrété un cessez le feu humanitaire en RDC mais sans préciser qui étaient les belligérants qui devraient le respecter. Les USA, usant de leur puissance, ont tout simplement exigé et imposé un cessez-le-feu mais pas signer un accord comme le Rwanda vient de le faire à Luanda car étant l’un des belligérants concernés.

 

Interprétation: l’armée de Kagame va poursuivre sa conquête et ses massacres en RDC tout en déclarant qu’il respecte toujours l’accord de Luanda. En même temps, ses supplétifs du M23 vont déclarer n’être pas concernés par cet accord et donc doivent continuer leur guerre.

 

Et pour preuve, l‘accord fut violé le jour même de son entrée en vigueur théorique. En effet, le 04 août 2024, les troupes du M23/RDF Kagame ont conquis la localités de Nyamilima et Ishasha frontalières avec l’Ouganda et d’autres localités du Nord Kivu. Et les FARDC, sous prétexte d’observer le cessez-le-feu de Luanda, se sont retirées sans combat, laissant les pauvres mais courageux Wazalendo sans appui ni couverture face à un ennemi surarmé et supérieur en effectifs.

 

La période actuelle dans cette guerre meurtrière mais occultée par l’opinion mondiale est caractérisée aussi par la pression militaire de l’agresseur sur le terrain car il s’empare chaque jour davantage de localités certes mineures mais qualifiées par la presse comme des “ villes stratégiques”.

 

Son coup spectaculaire en date est la conquête de Kanyabayonga le 29 juin 2024 qui fut fortement médiatisée.

 

Pendant cette période, le tandem Museveni-Kagame voudrait  profiter de la trêve ou cessez le feu de Luanda pour ouvrir un nouveau front plus au Nord Kivu  jusqu’en Ituri bouclant ainsi toute la frontière entre la RDC et l’Ouganda (longue de près de 1000 Km) par un territoire contrôlé par le M23/RDF Kagame.

 

Les signes avant-coureurs de ce bouclage de la frontière Est de la RDC par les forces conjointes de l’Ouganda et du Rwanda sous le M23/RDF-AFC sont de jour en jour apparents. Par exemple le survol régulier des avions et drones de reconnaissance de l’armée de l’air de l’Ouganda de la province d’Ituri., comme on l’a vu les 13-14 août 2024.

 

C’est dans cette même stratégie de profiter de cette trêve de distraction des FARDC et surtout de l’opinion, qu’il faut placer la reprise des combats à l’initiative des troupes de Kagame qui encadrent ses supplétifs du M23/RDF dans le territoire de Masisi le mercredi 21 août 2024.

 

Kamage voudrait ainsi bien s’assurer de sa main-mise sur le Masisi considéré comme un bastion tutsi du Nord Kivu avant toute tentative de mettre fin à sa guerre. En plus, des sources indiquent que le Rwanda est en train de préparer une offensive majeure, ce qui est renforcé par l’augmentation du recrutement militaire et la mobilisation de la réserve au Rwanda, un minuscule pays de moins de 27 000 Km2 avec +/- 10 millions d’habitants, ayant déjà une armée pléthorique et surdimensionnée de plus de 150.000 hommes d’active.

 

Pour continuer dans la diversion et la confusion, une réunion des ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda s’est tenue à Luanda avec la facilitation de l’Angola les 20-22 Août 2024 . Les discussions à Luanda n’ont pas conduit à des avancées significatives. Une autre réunion de ce genre est prévue pour le 09-10 septembre 2024.

 

Sur le terrain, le M23/RDF Kagame déclare ne pas se sentir concerné par les discutions de Luanda, poursuivant ainsi l’avancée de ses troupes vers d’autres zones. Donc un jeu de dupes!

 

Quelques conseils à la RDC agressée

 

La situation n’est pas du tout bonne car avec la conquête de Kanyabayonga et la progression du M23/RDF vers Butembo en contrôlant ainsi le territoire de Lubero en plus de Rutshuru, Masisi et d’autres contrées du Nord Kivu, il apparaît que le rapport de forces sur le terrain lui est favorable. Ainsi certains analystes jugent que “… le M23 et le Rwanda semblent compter sur leur supériorité militaire et jugent qu’ils sont en capacité de contraindre le gouvernement congolais à des concessions”.

 

D’où nos modestes et courtes avis et considérations pour gérer cette situation.

 

*Il faudrait communiquer peu et quand c’est nécessaire, sur le déroulement des opérations militaires sur le terrain.

*Il faudrait tout faire pour obtenir dans les brefs délais une victoire localisée même symbolique afin de re-booster le moral des partisans et de la population actuellement en berne.

 

A titre indicatif:

* Reconquête d’une cité comme Kanyabayonga, Kiwanja ou même Rutshuru Centre, …

* Réouverture de l’axe Goma-Kibumba-Rumangabo-Rutshuru, …

* Déclarer le territoire de Masisi nettoyé de tous les éléments M23/RDF et totalement sous contrôle des FARDC et le faire constater.

 

*Geler ou user de manouvre dilatoire pour décourager toute initiative politico-diplomatique avant d’atteindre le niveau de “rapport de forces favorable aux FARDC”.

*Activer en coulisses ou trouver des lobbies pour influencer les décideurs du Monde: en Afrique et dans la région, en Union Européenne, aux Etats Unis et en Grande Bretagne.

 

Pour cela, se fixer un objectif et un but précis et réaliste: “ Le régime de P Kagame du Rwanda devrait être sanctionné pour ses violations du Droit international”. Si pas possible, pousser à son isolement diplomatique dans la région et dans le monde.

*Motiver les troupes de la SADC

*Tirer profit du feu vert du Conseil de Sécurité de l’ONU le 06 août 2024 par sa Résolution  2748 (2024) donnant son accord pour l’assistance de la MONUSCO aux troupes de SADC déployées à l’Est de la RDC malgré les protestations ridicules et injustifiées de Paul Kagame: pour chaque action militaire ou diplomatique envisagée ou décidée, se fixer un échéancier qui tient compte de l’agenda international: présidence mensuelle du Conseil de Sécurité de l’ONU, présidence tournante annuelle de l’Union Africaine, de l’EAC, SADC, CEEAC , … ; scruter et prévenir la provocation de Paul Kagame pour lancer son assaut sur la ville de Goma ouvertement et depuis Gisenyi en face par ses troupes blindées et appuyées par l’artillerie lourde et l’aviation et criant à une contre-offensive comme il l’en a menacé le 28 juin 2024 à Kibuye au bord du Lac Kivu en face de l’île d’Idjwi.

 

En conséquence et en coordination avec les alliés (troupes de la SADC, des pays alliés bilatéraux) et des services des pays amis, élaborer un plan devant être mis en exécution pour faire échec à cet assaut de Paul Kagame sur la ville de Goma, si les manœuvres diplomatiques pour l’en dissuader échouent. Kagame serait près à tirer sur sa population ou sur des installations protégées par le droit international humanitaire (hôpitaux, lieux de culte, écoles, …) dans la région de Gisenyi frontalière de la RDC pour justifier son assaut sur Goma pourtant longtemps préparé et approuvé par les puissances qui le soutiennent (UE, USA, UK, France, …).

 

* Analyser et comprendre le discours de Corneille Nangaa qui promet aux réfugiés congolais au Rwanda de bientôt rentrer en RDC et aux déplacés des camps autour de Goma de retourner dans leurs biens sans délais car le régime de Tshisekedi allait être chassé par ses troupes de AFC/M23.

 

* A ce propos, tout faire pour que la propagande de Paul Kagame à travers le traître Corneille Nangaa ne transforme la résistance des forces vives congolaises à l’invasion et l’annexion du Nord Kivu, les Wazalendo, en une guerre interethnique qui opposerait les ethnies de cette province comme c’est tenté actuellement: les Nande de Rutshuru et Lubero sont farouchement contre les Hutu de Rutshuru, les Hunde de Masisi farouchement opposés aux mêmes Hutu congolais, et tout cela à la grande satisfaction du M23/RDF des Tutsi de Kagame en RDC. C’est la manœuvre politicienne et propagandiste en cours. Tout faire pour contrer cette division par des campagnes de sensibilisation aux vrais patriotes congolais (Hutu, Tutsi, Hunde, Nande…).

 

Le plan de Kagame et des traitres comme Corneille Nangaa est que leur entrée dans Lubero-Butembo, territoire habités par les Nande, ces derniers provoquent une cacophonie dans les Wazalendo qui se battraient entre eux tandis que les forces tutsi de Kagame en tireraient les bénéfices tant militaires sur le terrain que politiques et sociaux dans la population. Ils propagent et enseignent en effet aux populations Nande de ne jamais faire confiance à un Muzalendo Hutu de Rutshuru ou Masisi, ou à un Muzalendo Hunde ou Nyanga. Selon eux, les Wazalendo Nande doivent prendre ceux de ces autres communautés pour leurs ennemis et les combattre avant de combattre le M23/RDF ; un chaos et une catastrophe militaire assurés.

 

Pour parer à ce risque, le gouvernement de la RDC et les FARDC devraient donc initier des processus pour que les sages, les chefs traditionnels, les intellectuels, les politiciens et la société civile au Nord Kivu et spécialement de la communauté Nande fassent que leur jeunesse et forces vives ne tombent pas dans ce piège tendu par le M23/RDC mais puissent se convaincre que l’ennemi est le groupe des forces d’invasion formé et venu du Rwanda de Paul Kagame et non les autres communautés du Kivu qui vivent en harmonie depuis des siècles.

Dans ce cadre, il faut saluer et encourager l’initiative qui vient d’être lancée pour unir les communautés Nande et Hutu du Nord sur les mêmes idéaux dans les assises tenues les 19-20 août 2024 à Goma sous la houlette du gouverneur militaire du Nord Kivu.

 

La condamnation à mort de Corneille Nangaa et ses co-accusés qui vient d’être prononcée par la Cour militaire ne devrait pas rester théorique ou symbolique mais suivie des actes concrets.

 

Ainsi, l’exécution publique des condamnés détenus devrait avoir vite lieu et les mandats d’arrêts internationaux lancés pour l’extradition de ceux en fuite pour au moins extrader l’un d’entre eux et à Kinshasa. Une Task Force ad hoc devrait être mise en place et recevoir cette mission et en obtenir les moyens.

 

* Suivre de très près les activités des troupes de l’Ouganda, dites “Sujaa”, opérant officiellement en RDC d’après l’accord sur les opérations conjointes contre les ADF, en envisageant comment y mettre fin et renvoyer les troupes ougandaises chez elles.

Dans ce but, exploiter et utiliser à cet effet le dernier rapport des experts de l’ONU rendu public en ce début juillet 2024 ; même si l’on sait qu’elles resteront en RDC à travers Bunagana, le quartier général du M23/RDF adossé au territoire ougandais et d’où elles se déverseront sur tout le Nord Kivu lors de l’assaut de Paul Kagame sur la Ville de Goma en préparation.

 

En ce qui concerne l’EAC, toute action politico-diplomatique dans la région devrait tenir compte de la situation réelle et non théorique afin de se fixer les normes objectives à atteindre en vue de faire face aux ennemis et adversaires.

 

Il apparaît clairement que l’EAC est fracturée en deux blocs antagonistes et qui se font face. D’un côté le Rwanda et l’Ouganda qui font ouvertement la guerre à la RDC et sont résolus à la dominer sinon à la balkaniser, et de l’autre la RDC victime et le Burundi qui est son allié dans la résistence.

 

Le reste des huit pays composant l’EAC devraient être classés comme suit et traités comme tels dans toute initiative diplomatique du camp agressé ( RDC-Burundi):

 

°La Tanzanie, pays apparemment non hostile et même compréhensif et sensible à la situation du camp agressé. Donc travailler à raffermir et à renforcer cette position d’autant plus que ce pays est une puissance régionale incontournable même s’il est discret et modéré dans ses prises de position officielles et publiques.

 

°Le Kenya, un géant économique de la région mais un nain politique, est penché nettement vers le camp agresseur mais hésite à franchir le Rubicon. Il serait donc à courtiser pour qu’il ne penche pas trop dans le camp des agresseurs.

 

°Le reste de ces pays que sont le Soudan du Sud et la Somalie sont des marionnettes qui vont dans le sens du vent. Comme actuellement le courant est dans le sens du camp des agresseurs (Rwanda-Ouganda), ils sont forcément des suiveurs de ces pays. Mais il y a lieu de les convertir à la cause des victimes de l’agression en leur montrant où résident leurs intérêts vitaux comme des Etats tout jeunes et donc encore frêles (Soudan du Sud) ou alors des non-Etats car toujours morcelés et donc instables (Somalie) ; ou alors et au minimum les appeler à la neutralité dans ce conflit opposants les hégémonistes Ouganda et Rwanda et les victimes RDC et Burundi.

 

Voilà. Nous lançons cette alerte comme analyste politico-militaire mais surtout comme une personne appartenant à la population meurtrie du Nord Kivu et du Nord-Ouest du Rwanda. Alerte à travers laquelle nous espérons faire entendre notre soupir d’agonie étant mis à mort depuis plus de trois décennies par Paul Kagame et ses créateurs et soutiens occidentaux.

 

Emmanuel Neretse

 


**. Sitrep est l’abréviation en anglais  de Situation Report (rapport de situation) que le Commandement reçoit ou donne à ses échelons subordonnés décrivant ce qui s’est produit journellement. Elle a été largement utilisée pour la première fois pendant la Seconde Guerre mondiale. D’un point de vue militaire, un rapport de situation peut contenir des informations aussi diverses que des descriptions des déploiements de troupes ou des détails sur les conséquences du conflits militaire.

**. Perintrep : Periodic Intelligence Report. Echanges d’informations entre les échelons comme pour le SITREP mais couvrant une période plus longue (mensuelle  ou trimestrielle) et des recommandations ou propositions conséquentes.

 

 

 

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