Situation préoccupante des réfugiés rwandais à l’Est de la RD Congo

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Les Forces Démocratiques Unifiées (FDU-Inkingi), parti politique d’opposition au régime rwandais, expriment leur profonde préoccupation face à la situation sécuritaire et sanitaire des réfugiées et des déplacés de guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, particulièrement dans la province du Nord-Kivu, à la suite de la guerre d’agression imposée par le Rwanda sous couvert de son supplétif, le mouvement M23.

 

Les médias locaux rapportent que la situation continue de se détériorer et les réfugiés rwandais sont particulièrement vulnérables à cause de l’absence de toute protection juridique internationale, résultat de la fameuse clause de cessation du statut de réfugié (cessation clause). En effet, ils n’ont plus droit à la protection, même humanitaire, du HCR, alors que les Forces armées rwandaises (RDF) et leur supplétif le M23 les considèrent tous comme membres des FDLR ou leurs sympathisants, donc un ennemi à abattre.

 

Par ailleurs nous aimerions rappeler que la menace de l’épidémie de Marburg MPOX qui est entrain de ravager la région sur fond de déplacements massifs de population risque de créer une crise humanitaire majeure qui exige une attention particulière et immédiate de la communauté nationale et internationale.

 

Les FDU-Inkingi suivent avec intérêt les différentes sessions au conseil de sécurité en particulier les débats sur la situation de guerre qui a été imposée à la RDCongo par le Rwanda via M23 et la Force de défense rwandaise (RDF). Elles regrettent que le sort de ces centaines de milliers de réfugiés Hutu rwandais soient totalement absents de l’agenda.

 

Une crise humanitaire grandissante à l’Est de la RD Congo

 

Des milliers de familles, en majorité des femmes et des enfants, sont contraintes de fuir leurs foyers pour échapper aux combats. Ces personnes vulnérables déplacées se réfugient dans des camps improvisés, où elles manquent d’accès aux soins de santé, à l’eau potable, à la nourriture et à un abri décent.

 

La situation est d’autant plus alarmante que les conditions sanitaires dans ces camps sont précaires, augmentant les risques de propagation des maladies, notamment la malnutrition et les épidémies de MPOX et de choléra. Cette situation dramatique a commencé le 3 mai lorsque des roquettes ont explosé dans le camp des déplacés dans le quartier de Mugunga, tout près de Goma, faisant 12 morts dont 6 enfants. Depuis, les déplacés sont dans la nature, sans aucun suivi sanitaire, au plus fort de la propagation de l’épidémie de Marburg.

 

Appel à la protection des réfugiés et des déplacés internes

 

Face à cette crise, les FDU-Inkingi exhortent la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo) et la SADC de réaffirmer leur engagement à protéger les civils, conformément à leur mandat. Toutefois, il est impératif que toutes les parties prenantes respectent le droit international humanitaire et assurent la protection des populations vulnérables. Les réfugiés rescapés du GENOCOST et déplacés de guerre doivent être épargnés des violences et doivent bénéficier de toute l’aide nécessaire pour garantir leur survie et leur dignité humaine.

 

Renforcement des actions humanitaires, sécuritaires et sanitaires

 

L’intensification de ces derniers jours des hostilités entre le FARDC et les différents groupes rebelles comme M23 soutenu par le Rwanda ne présage rien pour les réfugiés dans l’Est de la RD Congo. Les FDU-Inkingi s’inquiètent très sérieusement de la situation sanitaire actuelle dans l’Est de la RD Congo.

 

Nous exhortons les autorités congolaises et la Monusco et la SADC à mettre en place une zone sécurisée pour que les réfugiés reçoivent aussi les vaccins contre le MPOX qui ravage actuellement quelques régions de l’Afrique et en particulier l’Est de la RD Congo.

 

Pour cela, les DFU-Inkingi demandent

  1. de suspendre les opérations militaires pour que les réfugiés et les déplacés de guerre puissent se rendre dans la zone sécurisée.
  2. de mettre en place des mécanismes solides et efficaces pour garantir l’acheminement des vaccins vers les réfugiés rescapés du Genocost.
  3. une mise en place des canaux de communication avec les réfugiés enfin qu’ils soient informés en temps réel de leur situation sécuritaire.

 

Les FDU Inkingi demandent enfin que la communauté internationale prenne en mains sa responsabilité d’assurer que les réfugiés rwandais rentrent dans leur pays dans la dignité et la sécurité, dans le cadre d’un plan arrêté de commun accord avec les réfugiés.

 

Les FDU réitèrent leur disponibilité à coopérer en vue de trouver une issue honorable et digne à cette crise, une crise qui doit interpeller les consciences de toute la communauté internationale et régionale.

 

Fait à Angers le 16 octobre 2024

Pour les Forces Démocratiques Unifiées (FDU-INKINGI)

Ernest NZARAMBA, Commissaire aux Affaires Juridiques et aux Droits de l’homme

 

 

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