Paul Kagame : trois décennies de supercheries d’un président. Le temps est-il venu de s’en débarrasser ?
A partir de ce 07 avril jusqu’au 18 juillet avec en paroxysme le 04 juillet 2025, Paul Kagame entame une période de célébrations des 31 ans de sa conquête du Rwanda venant de l’armée de l’Ouganda en 1994.
En effet, cette période correspond à l’assaut final de sa guerre de conquête qui durait presque 4 ans , assaut lancé le 06 avril 1994 dont le signal fut l’assassinat de deux chefs d’Etats hutu, leurs suites et trois coopérants français membres de l’équipage de l’avion présidentiel qu’il a abattu.
Mais aussi et exceptionnellement dans cette 31è édition, le dictateur du Rwanda Paul Kagame va aussi célébrer la conquête de l’Est de la RDC par ses troupes déguisées en rebelles congolais en violation du droit international et humanitaire et de toutes les conventions internationales. Ceci constitue pour nous, une occasion pour révéler et exhiber au monde qui est véritablement Paul Kagame et la nécessité urgente de s’en débarrasser.
Pour entrer dans le vif du sujet, voyons schématiquement sur quoi Paul Kagame conseillé et soutenu par les puissances qui l’ont créé et les lobbies qu’il s’est achetés, a construit son image et qu’il projette au monde depuis trois décennies.
Fausses images du président Paul Kagame vendues à l’opinion
Non tribaliste et anti-discrimination
Paul Kagame s’est d’emblée présenté comme un politicien non tribaliste après sa conquête militaire du Rwanda en 1994. Cette fausse image était collée sur la fausse affirmation qu’il aurait arrêté le “génocide des Tutsi du Rwanda” alors que ces massacres d’une ampleur indescriptible avaient été déclenchés par lui-même en assassinant deux chefs d’Etats hutu et leurs suites le 06 avril 1994.
Bien plus, ses milices tutsi infiltrées dans les collines et villages du Rwanda ont largement participé à ces massacres interethniques pour en alourdir le bilan macabre. Il a alors instauré au Rwanda un régime discriminatoire et ethniste comparable et même dépassant l’Apartheid, car seuls les Tutsi de sa clique ont droit au pouvoir et à l’avoir au Rwanda tandis que le reste de la population, est réduite à l’asservissement et à l’esclavage sur lesquels tout proche de Kagame a droit de vie et de mort.
Et comble d’ironie et d’ethnisme, Paul Kagame déclare ouvertement qu’il a le droit d’agresser les pays voisins, notamment la RDC et le Burundi, pour y installer un pouvoir aussi ethnisé que celui en vigueur Rwanda.
Panafricaniste et anti-colonialiste
Une autre fausse image de Paul Kagame projetée dans l’opinion surtout en Afrique occidentale où on ne connait pas la culture du mensonge et de la duplicité, des marques d’intelligence supérieure (ubwenge) prêchée anciennement à la cour royale rwandaise.
A cause de l’ignorance de ce trait de culture propre aux anciens féodaux, certains ouest-africains le présente comme panafricaniste et anti-colonialiste.
Et pour cela, il pose des actes ou prend des décisions qui peuvent être interprétés dans ce sens mais qui ne sont que des leurres comme : bannissement de la langue française au Rwanda, rupture des relations diplomatiques avec la Belgique, ancienne puissance coloniale, entrée au Rwanda sans visa pour les africains, etc.
Mais la réalité est toute autre. Paul Kagame est tellement dépendant et maintenu en survie au pouvoir par les puissances colonialistes qu’il s’entoure d’un gouvernement bis, nommé “Presidential Advisers Concil” composé de personnalités politiques, médiatiques ou financières que lui imposent ces puissances et qui sont en réalité les vrais décideurs quant à la gouvernance et la vie politique au Rwanda.
Paul Kagame est tellement anti-africaniste qu’il envoie dans des pays africains ses troupes sur payement des puissances non africaines – donc des mercenaires rwandais – pour y défendre leurs intérêts au détriment des populations africaines de ces pays : Mozambique pour TotalEnergie, Centrafrique pour surveiller les actions des russes du groupe Wagner dans ce pays pour le compte de l’OTAN, etc.
Anti-corruption et bonne gouvernance
Enfin parmi les fausses images du dictateur Kagame projetées dans l’opinion, il y a celle qui le présente comme anti-corruption et l’un des rares chefs d’Etats d’Afrique qui pratique la bonne gouvernance dans leurs pays.
Or rien n’est plus faux et surtout tout le contraire de la réalité. Non seulement Paul Kagame est le plus corrompu des présidents d’Afrique si pas du monde mais aussi il a poussé l’outrecuidance en légiférant pour rendre la corruption légale et obligatoire dans son Rwanda.
Ainsi, dès la consolidation de son pouvoir dictatorial, le groupe armé au commandement duquel il venait de conquérir le Rwanda, le FPR, devint un parti-unique de fait. Des directives et ordres furent donnés comme quoi tout agent de l’administration publique du ministre au planton ou chauffeur, devrait subir une retenue extraordinaire mensuelle sur son salaire à verser au FPR, en plus des cotisations légales (sécurité sociale, mutuelles de santé, etc.) même s’il n’aurait jamais adhéré à ce parti.
Comme ce parti-Etat FPR est géré par le cercle restreint autour du dictateur et par sa famille biologique, tout fonctionnaire rwandais doit leur verser une somme injustifiée pour qu’il survive. Donc une corruption ‘‘légale’’.
Dans le secteur privé, toute société commerciale ou tout homme d’affaires exerçant au Rwanda doit accepter que la clique de Paul Kagame constituée des membres de sa famille, et de la société commerciale dénommée « Crystal Ventures » qu’il a créée, soient actionnaires dans ces entreprises. Sinon celles sont simplement interdites d’activités commerciales.
Ainsi, Paul Kagame en personne et Crystal Ventures sont les personnalités, civiles et morales), qui sont les plus riches d’Afrique et beaucoup plus riches que le Rwanda lui-même comme Etat car possédant, comme leurs «propriétés privées», tout ce qui compte comme richesse naturelle et réalisations au pays : sources d’eau, domaines fonciers, monopole dans la construction des infrastructures diverses (routes, ponts, centrales électriques, aéroports, …) et même les lacs et les rivières et leurs abords!. Tout cela par la corruption.
Quant à l’aspect « bonne gouvernance », seuls les cyniques et les hégémonistes peuvent oser considérer que l’Apartheid instauré au Rwanda par Paul Kagame et sa clique est signe et source de bonne gouvernance !
Une supercherie à dénoncer
Nous estimons que cette supercherie entretenue par Paul Kagame depuis trois décennies a trop duré et que le temps est venu pour la dénoncer haut et fort. Même si elle reste coriace car relayée par ses puissants lobbies, des efforts doivent être consentis pour hâter la fin inévitable de ce dictateur.
Ce renouveau dont les rwandais ont grandement besoin se justifie.
En effet, nous constatons une certaine lassitude de l’opinion mondiale des trente ans d’impunité, de mensonges et de supercheries du régime dictatorial de Paul Kagame installé au Rwanda par une guerre de conquête militaire injustifiable.
En effet, les occidentaux ont leur façon de procéder quand ils n’apprécient pas ou veulent se débarrasser d’un dirigeant devenu encombrant à leurs yeux. La situation en RDC peut servir de prétexte pour sévir contre Paul Kagame, sans nécessairement que l’on se soucie des intérêts de la RDC.
Ensuite, la situation géopolitique régionale invite certaines puissances à se retirer du jeu. En effet, l’invasion barbare et la conquête insolente de l’Est de la RDC par Paul Kagame est non assumable par tous ses sponsors et protecteurs traditionnels.
Un sursis de Paul Kagame qui semble s’éterniser
Tout indique que le dictateur Paul Kagame et envahisseur de la RDC continue d’obtenir un sursis dans sa condamnation pour ses crimes surtout recensés en RDC et qu’il continue de commettre depuis 2021 avec ses nouveaux pantins de M23/AFC.
Cet état de fait inimaginable et intolérable subsiste pour des raisons diverses.
D’abord, la classe politique congolaise s’intéresse plus à l’accès au pouvoir et au remplacement du président en exercice qu’à la souveraineté du pays et à se soucier de la souffrance des populations. Certains n’hésitent pas à rejoindre les groupes terroristes de Paul Kagame M23/AFC ou à être les complices de leurs opérations militaires de conquête de la RDC à commencer par les provinces du Nord et du Sud Kivu quasiment sous leur contrôle total.
Ensuite, il y a l’absence de poids militaire de la RDC, qui semble être un pays sans armée, mais malheureusement en guerre. Comme pays soumis à une guerre qui lui est lancée par un pays voisin mais dont l’armée ne peut pas résister à l’offensive de l’ennemi et ne connait comme seule tactique que “le repli”, les arguments juridiques et diplomatiques n’ont aucun poids dans les négociations en vue d’arrêter cette guerre.
Tout au contraire, l’envahisseur et dans le cas d’espèce Paul Kagame, jouera sur cet aspect selon la supercherie de “talk and fight” pour chaque fois profiter des soi-disants cessez-le-feu décrétés par des instances ou états sans aucune emprise sur lui pour lancer des opérations en vue d’agrandir les territoires conquis. Ce fut le cas pour la prise de Goma après le sommet de Dar Es Salaam, de Bukavu après celui de Harare et Luanda, et récemment de Walikale après Doha au Qatar.
Enfin, la corruption ou la complicité de l’idéologie hégémonique ‘‘hima-tutsi’’ des Etats de la région et de l’Afrique offre à Paul Kagame encore plus de temps pour poursuivre son aventure, d’opprimer les peuples de la région et de piller les richesses de ces pays impunément. Et si le Rwanda de Kagame est, dans une certaine mesure, sous pression occidentale, il n’en demeure pas moins que son président, Paul Kagame, garde la confiance de la plupart de ses pairs africains.
Comment en finir avec Paul Kagame ?
Au Rwanda
C’est le moment opportun pour que toutes les forces vives de la Nation : organisations politiques, associations de le société civile, activistes indépendants, etc., qui en ont assez du régime dictatorial et d’Apartheid du FPR instauré au Rwanda par Paul Kagame, aient tous et cela toutes ethnies confondues, la fin du régime de Paul Kagame comme l’objectif immédiat.
Et pour cela, ils doivent se concerter et partager les informations y relatives contrairement aux 3 décennies passées. Ainsi sur le plan juridique et diplomatique, tous les opposants ou victimes du régime du FPR de Paul Kagame doivent faire campagne pour que l’évocation des autres génocides qui auraient été commis au Rwanda et dans la région ne soit point assimilé à la négation de celui des Tutsi comme c’est le cas actuellement. Cela devrait être acté par l’ONU et donc par les juridictions de tous les états membres.
De même la journée du 06 avril 1994 devrait être reconnue et inscrite dans l’Histoire comme quoi elle marque le début du “génocide au Rwanda” car c’est à cette date que l’acte déclencheur (l’assassinat des présidents du Rwanda et du Burundi ainsi que leurs suites) fut commis quel qu’en soit l’auteur.
En RDC
Il faut que les populations de l’Est de la RDC puissent faire entendre leurs voix et cris de souffrance du drame auquel elles sont soumises. Mais parallèlement, que les arguments juridiques et diplomatiques du gouvernement de Kinshasa puissent peser d’un certain poids dans les négociations envisagées et incontournables à cet effet.
Mais hélas !, sans aucun poids militaire et en position de perdant dans la guerre, aucun argument juridique et encore moins politico-diplomatique ne peut peser dans ce genre de négociations.
Mais dans la situation actuelle, la RDC qui, sans conteste a fait une percée diplomatique majeure pour enfin faire entendre sa voix au sujet de l’agression dont elle est victime et les crimes de guerre et contre l’Humanité commis par l’agresseur Paul Kagame, elle devrait aussi faire admettre une fois pour toutes par le Conseil de Sécurité de l’ONU que le document dit “Mapping Report”, publié en 2010 mais mis dans les tiroirs de l’ONU, constituera désormais une référence officielle et incontournable de toute action judiciaire ou diplomatique menée en rapport avec les crimes commis en RDC depuis 3 décennies.
Dans la région
Le Burundi, dont le même Paul Kagame a tué 2 présidents successifs dans un intervalle de temps de mois de 6 mois (l’un le 22 octobre 1993, l’autre le 06 avril 1994), devrait réaliser que le sort des populations de l’Est de la RDC conquises par le même Paul Kagame est intimement lié à celui des populations burundaises.
Ainsi le gouvernement aux affaires actuellement doit rester vigilent et ne pas offrir à Paul Kagame la moindre brèche pour déstabiliser le Burundi. Les opposants de tous bords, qui ne rêvent que de remplacer le parti au pouvoir le CNDD-FDD devraient rester patriotes et ne pas se laisser instrumentaliser par le même Paul Kagame qui, après les avoir fait accéder à ce pouvoir, le Burundi serait de fait dirigé de Kigali par Paul Kagame lui-même ou alors les laisserait tomber et placerait le Burundi sous le joug de ses pantins locaux.
Enfin pour la Tanzanie, une puissance régionale mais discrète et souvent éclipsée dans la Communauté Economique de l’Afrique de l’Est (EAC) par l’Ouganda et le Kenya et donc par le Rwanda de Paul Kagame, des initiatives devraient être entreprises pour la sensibiliser en lui montrant que le régime du FPR de Paul Kagame constitue aussi une menace pour sa sécurité. Il suffit de rappeler qu’un ancien de ses chefs d’Etats reste sous la menace de mort lancée par le même Paul Kagame pour simplement avoir suggéré que le dictateur Kagame puisse engager un dialogue avec son opposition politico-militaire des FDLR. Nous voulons citer le Président de la Tanzanie de 2005 à 2015, Jakaya Kikwete.
Bref, un danger identifié devient facilement évitable et pour sa survie, un peuple comme un individu n’épargnerait aucun effort ni n’hésiterait devant aucune initiative dans ce sens. Les peuples du Rwanda, du Burundi et de la RDC devraient avoir ce réflexe de survie face au danger que constitue Paul Kagame et son régime.
Emmanuel Neretse
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