Burkina Faso : est-ce le début du « Printemps arabe » ?
La capitale du Burkina Faso a connu le samedi 16/4/2011 une mutinerie de l’armée. Des militaires mécontents ont pillé des magasins. A leur tour les commerçants agacés par ces pillages ont incendié des édifices publics en signe de protestation contre un pouvoir qui n’assure pas leur sécurité et celle de leurs biens.
Comment en est-on arrivé là ? A en croire «Révolution Citoyenne », le président Blaise Compaoré, avait conclu une entente avec les militaires leur garantissant des revenus substantiels et autres avantages sociaux. Mais cette entente n’aurait pas été respectée. Le malaise est plus profond car déjà au début du mois d’avril d’autres manifestations contre le régime avaient eu lieu dans la capitale Ouagadougou et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays
Pour mettre fin à ces révoltes d’hier, le pouvoir a réagi non seulement en instaurant un couvre-feu de 19h00 à 06h00, mais également en procédant à la dissolution du gouvernement et à la nomination d’un nouveau Premier ministre. De même, le chef d’Etat-major des armées a été limogé et des changements ont eu lieu à la tête de l’armée de terre, de l’air et de la gendarmerie.
Selon l’AFP, les incidents d’Ouagadougou ont fait 45 blessés dont certains par balle. Des cas de viols sont même signalés.
L’opposition est montée au créneau et a demandé au président de la république de procéder à de profondes réformes de son pouvoir et surtout à s’engager à ne pas rempiler pour un nouveau mandat en 2015.
La révolte populaire au Burkina Faso serait-elle un signe avant-coureur d’un « printemps arabe » en Afrique de l’Ouest ? Des dictateurs dans des pays arabes sont en train de quitter le pouvoir sur pression de la rue, après plus de 30 ans à la magistrature suprême. Rien d’étonnant que la même chose se passe au Burkina Faso car Blaise Compaoré est au pouvoir depuis 24 ans.
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