RDC-Législatives : Le nouveau visage de l’opposition
Le 28 novembre prochain, les élections législatives se dérouleront le même jour que l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). 19.497 candidats se disputeront 500 sièges. Un record de candidatures qui a pour effet de recomposer totalement l’opposition congolaise.
Avec des élections législatives couplées à la présidentielle, l’avenir politique de la RD Congo se jouera donc entièrement le 28 novembre 2011. Si les candidats ne se bousculent pas pour la présidentielle (11 candidats contre 33 en 2006, scrutin à un seul tour oblige), la course à la députation fait recette : 19.497 candidats vont en effet se disputer les 500 sièges de l’Assemblée nationale, selon la liste provisoire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Un record de candidature, à la limite du ridicule, comme à Kinshasa où une centaine de candidats se présentent sur 1 seul siège dans un quartier de la capitale.
L’opposition se redessine
Mais à regarder ces candidatures de plus près, on perçoit surtout une nouvelle redistribution des cartes dans l’opposition congolaise. Dans son blog, Congo Siasa, Jason Stearns dresse la liste du nombre de candidats présentés par chaque parti : le MLC de Jean-Pierre Bemba : 237 candidats, le PPRD de Joseph Kabila : 545, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi: 377, l’UFC de Léon Kengo: 334 et l’UNC de Vital Kamerhe : 450. Plusieurs enseignements sont à retirés de cette comptabilité. Tout d’abord, l’affaiblissement du MLC, plus grand parti d’opposition, en proie à des luttes intestines et à l’absence de son patron à la présidentielle (Jean-Pierre Bemba est en prison à La Haye). Le MLC risque de beaucoup perdre dans cette élection et notamment son statut de premier parti d’opposition.
Deux autres partis risquent de lui ravir la place : l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, absent en 2006 pour cause de boycott et la toute nouvelle UNC de Vital Kamerhe, omniprésente avec ses 450 candidats, alors que l’UNC n’a pas encore 1 année d’existence. Jason Stearns note que l’UNC a réussit l’exploit de lever des fonds importants pour présenter des candidats dans plus de 85% des sièges (d’où vient l’argent ?). L’UDPS est moins présente que l’UNC, avec 377 candidats, mais pour Jason Stearns cela traduit une stratégie minutieuse du parti de Tshisekedi : celle de présenter des candidats à des sièges qu’ils sont sûrs de remporter. Quand au PPRD, le parti présidentiel, il aligne le plus grand nombre de candidatures (545) et espère ainsi bénéficier d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Mais avec 19.497 candidats pour 500 sièges à pourvoir, Joseph Kabila court un risque : être élu d’une courte tête à la présidentielle et ne pas avoir de majorité stable à l’Assemblée. Un risque réel quand on sait que le Premier ministre qui sera nommé après l’élection présidentielle devra être issu d’une « majorité » à l’Assemblée… une majorité qui pourrait être très « hétéroclite ».
Christophe RIGAUD
26 septembre 2011
source : afrikarabia
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