L’Afrique a commencé à être recolonisée sous une nouvelle forme depuis 1990

afrique-carteLa nouvelle forme de colonisation de l’Afrique initiée après la chute du mur de Berlin est désormais d’usage courant. Cas illustratifs du Rwanda et de la République Démocratique du Congo.

Avec la fin de la guerre froide symbolisée par la chute du mur de Berlin en 1989  et la désintégration de l’ancienne URSS qui s’en est suivie, le camp occidental mené par les Etats-Unis d’Amérique eut le contrôle total sur les affaires du monde. Il lui fut donc logiquement loisible d’ initier une nouvelle forme de colonisation en Afrique d’autant plus que ce pays ce pays l’Oncle Sam n’avait pas été convié à Berlin en 1885 quand l’Europe se partageait l’Afrique. L’ancienne colonie britannique d’outre atlantique n’était pas encore une puissance jouissant des mêmes prérogatives que les grands pays européens qu’étaient alors la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne de Bismarck et dans une moindre mesure l’Espagne et le Portugal. Mais la Première Guerre Mondiale allait se terminer en révélant les Etats-Unis comme une puissance montante dont aura besoin l’Europe vieillissante. La fin de la Deuxième Guerre mondiale allait non seulement affermir les Etats-Unis comme une Grande Puissance mais surtout comme une puissance désormais protectrice de l’Europe Occidentale et donc seule Maître de la stratégie militaire et de la politique étrangère de ces vieux pays. C’est donc en toute logique que les mêmes Etats-Unis d’Amérique puissent exiger que l’Afrique dont ils étaient absents au XIXè siècle puisse être recolonisée selon une nouvelle forme inventée par les mêmes Américains.

Principe

Comme toujours, les Américains sont pragmatiques et leurs formulations simples. Il s’agira de faire contrôler les états africains par les Multinationales occidentales sous conditions suivantes :

Les pouvoirs politiques locaux sont confiés aux supplétifs, eux-mêmes remplissant certaines conditions et ayant des caractéristiques suivantes :

– Sans assises populaires
– Souvent des personnalités complexées et coupables de crime graves
– Ayant en permanence besoin des puissances occidentales pour survivre médiatiquement et jouir de l’impunité

Première expérience réussie : Rwanda 1990-1994

Ayant besoin d’une tête de pont pour conquérir le Zaire (actuellement la République Démocratique du Congo), la Superpuissance a choisi un petit territoire situé à l’Est de ce grand pays regorgent de richesses naturelles pour en faire un centre opérationnel permanent pour contrôler le Zaïre-Congo et toute la région. Pour trouver les supplétifs locaux, ils n’ont pas cherché loin. Le gros des rebelles ougandais qui venait de s’emparer du pouvoir à Kampala en 1986 était constitué de Tutsi originaires du Rwanda et qui seraient ravis de reconquérir par les armes le pays de leurs ancêtres. Ce fut un jeu d’enfants pour la toute superpuissance qui les y a amenés en moins de quatre ans. En juillet 1994, les descendants des féodaux monarchistes tutsi qui avaient été déchus de leurs prérogatives royales et qui ont préféré fuir le pays, se rendaient de nouveau maîtres du Rwanda sous la houlette d’un certain Paul Kagame . Celui-ci était non seulement un officier de l’armée ougandaise formé aux Etats-Unis, mais surtout un membre de la dynastie tutsi qui avait régné sur le Rwanda jusqu’en 1959. Son père Rutagambwa était en effet un apparenté du roi Mutara Rudahigwa mort en juillet 1959. Juillet1959-juillet 1994 : la boucle était donc bouclée.

Depuis lors, Paul Kagame règne en dictateur absolu sur le Rwanda sans que la presse occidentale ou les ONG qui se disent de défense des Droits de l’Homme osent dénoncer ses crimes .Tout ce monde est simplement tenu en respect par la Superpuissance qui, pour ce faire, instruit ses pays satellites de faire gaffe à ne pas dénoncer la nature dictatoriale du régime de Paul Kagame et surtout pas ses crimes. Et ils s’exécutent.

Le grand laboratoire que constitue la RDC :

Après l’installation du tutsi Paul Kagame sur le trône rwandais et ayant ainsi un bras armée dans la région sous couvert d’un pseudo-Etat souverain qu’est le Rwanda, la Superpuissance pouvait alors procéder facilement au renversement du Maréchal Mobutu en utilisant le même Kagame. C’est ainsi qu’en mai 1997, un certain Laurent Désiré Kabila fut installé dans le fauteuil présidentiel à Kinshasa avec comme Chef d’Etat major de l’Armée un certain James Kabarebe auparavant aide de camp de Paul Kagame pendant la conquête du Rwanda et plus tard Ministre de la défense de ce pays.

Laurent Désiré Kabila avait été installé au pouvoir à Kinshasa à titre de figurant espère-t-on. Mais après un laps de temps (1997-2001), ceux qui l’avaient amené le jugèrent « incontrôlable » et il fut éliminé en janvier 2001.

Il fut remplacé par son fils Joseph Kabila jugé plus malléable d’autant plus qu’il était non seulement trop jeune, inculte et qu’il n’avait pas mis le pied au Congo que trois ans auparavant sans le connaître et sans parler aucune des langues vernaculaires de ce large pays. Le règne de Joseph Kabila, jugé compatible avec la nouvelle donne durera de 2001 à 2016

Son bail touchant à sa fin, il est question de trouver, parmi les cadres politiques congolais assoiffés de pouvoir, ceux qui joueraient le jeu des nouveaux colons que sont les multinationales : les camps de Moïse Katumbi et EtienneTshisekedi sont en bonne position.

En récompense des services rendus, Paul Kagame continuera et aura même de meilleures occasions d’occuper et de piller les deux Kivu. En encourageant et en laissant le chaos s’installer dans les deux Kivu après le mandat de Joseph Kabila, plus précisément dès décembre 2016, les multinationales offriront ainsi l’Est de la RDC aux Tutsi de Paul Kagame sur un plateau d’or.  Voilà où l’on en est à la veille du Jour « J » , quand la guerre généralisée va se déclencher en RDC principalement à Kinshasa pour y chasser Joseph Kabila et au Nord et Sud  Kivu pour y faire intervenir «  officiellement » les troupes tutsi de Paul Kagame qui ne feront pas que piller l’Est de la RDC mais aussi auront à cette occasion un créneau pour intervenir au Burundi pour y installer un régime « à la rwandaise » comme c’est le rêve de la Superpuissance et de ses satellites d’Europe occidentale.

Face à cette tragédie, les Multinationales se frottent les mains car leurs concessions et leurs personnels sont gardés par des milices privées grassement payées et surtout par les 20.000 hommes de la MONUSCO qui ne font que servir d’indicateurs aux « Special Forces » de Paul Kagamé qui opèrent impunément en RDC, au lieu de protéger la population civile.

Emmanuel Neretse
04/11/2016

 

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