Les actes que Paul Kagame a posés et pose encore au Rwanda mais qui sont inadmissibles et impensables ailleurs [série 6]
6.1. Raser des quartiers entiers dans la Capitale Kigali et y chasser ses habitants et propriétaires sans aucune indemnisation, sous prétexte de préparer la ville à accueillir un quelconque sommet international : UA, CHOGM…
Depuis son installation en 1994, le régime dictatorial des conquérants venus d’Ouganda avec à leur tête Paul Kagame profite de chaque occasion pour refléter une fausse image à l’extérieur et à l’intérieur pour écraser le menu peuple conquis. Et si d’aventure l’occasion lui permet de faire d’une pierre deux coups, il la saisit promptement.
Ainsi, quand le Rwanda obtient, après interventions de ses puissants lobbies anglo-saxons qui sont les vrais chefs de sa diplomatie, l’organisation d’un sommet des chefs d’états dans la capitale Kigali, Paul Kagame en profite pour, à la fois, tromper l’opinion internationale comme quoi il a développé le pays et spécialement la capitale ; mais surtout il saute sur l’occasion pour encore asservir et réduire à néant le menu et majoritaire peuple conquis en 1994.
Sous ce prétexte, Paul Kagame donne des ordres pour chasser de la capitale toute personne considérée comme mal vêtue ou mal chaussée et cela en violation flagrante du droit de chaque citoyen, quel que soit son rang, de vivre où il veut, dans son pays.
Ainsi, en prévision du sommet de l’Union Africaine qui devait se tenir à Kigali en mars 2018, Paul Kagame a profité de l’occasion pour “nettoyer” le grand carrefour de Nyabugogo et ses abords de toute habitation modeste et d’y chasser tous les petits commerçants. Il faut dire que ce carrefour est quasiment la principale porte d’entrée et de sortie de la capitale Kigali, venant ou allant au Nord, au Sud et à l’Ouest du pays.
Dans cette opération de “nettoyage” de Nyabugogo, des centaines de foyers modestes ont vu leurs maisonnettes démolies au bulldozer sans aucune indemnisation ni relogement. Les femmes, souvent des mères élevant seules leurs enfants, qui vivaient du commerce ambulant au marché de Nyabugogo (vente de fruits et légumes, des beignets ou arachides…), ont été interdites d’y mettre encore les pieds et celles qui ont essayé, n’ayant plus rien à perdre, ont été tabassées à mort et en public pour l’exemple.
Mais le pire du cynisme et de l’inhumanité de Paul Kagame fut atteint en 2019 quand, sous prétexte de préparer la capitale à accueillir le Sommet du Commonwealth en juin 2020, il a rasé des quartiers (Kangondo, Bannyahe, etc.), que l’on ne peut vraiment pas qualifier de bidonvilles car l’habitat était plutôt de la classe moyenne au standard africain.
En effet les maisons étaient en dur, portes et fenêtres métalliques … Des centaines de familles ont été réveillées par les vrombissements des bulldozers et ont eu tout juste le temps de voir, comme dans un mauvais rêve, leurs efforts de toute une vie partir en poussière. Devant l’incompréhension et l’émotion suscitées par cet acte de Paul Kagame, ses services ont proposé aux familles, réduites en sans-abris, de les reloger dans des appartements à louer, construits dans les périphéries de Kigali par les officiers de sa clique. Certains ont accepté l’offre et sont allés vivre à cinq ou six, homme, femme et enfants dans une seule pièce de quatre mètres sur trois, avec douche et WC communs par bloc d’une vingtaine d’appartements et pour un loyer astronomique.
Mais ceux qui connaissent les vraies motivations de Kagame pour s’acharner à raser les quartiers Kangondo-Bannyahe adossés au secteur huppé de Nyarutarama, savent que le Sommet du Commonwealth ne fut qu’un prétexte bien indiqué. En réalité Kagame voulait, à la demande de sa femme Jeannette, faire passer une route directe de Kacyiru à l’Ecole privée appartenant à la First Lady et située au-delà de Kangondo mais que pour y accéder, il faillait contourner en longeant la crête de Gishushu-Kinyinya ou alors par Gisozi-Kacyiru-UTEXRWA-Kagugu et alors Kangondo-Nyarutarama. Pour tracer cette route directe, il fallait raser une partie de Kangondo-Bannyahe.
En plus, le quartier Kangondo-Bannyahe était convoité par l’ancien Chef de la Police rwandaise, Denis Karera, le frère du ministre de la Justice Johnston Busingye, devenu le plus grand promoteur immobilier de Kigali et qui comptait y ériger des gratte-ciels. Sa demande fut exhaussée et pour rendre son terrain prêt à la construction des immeubles, Kagame a décidé d’y chasser les habitants dont beaucoup y étaient nés, c’était le sol de leurs ancêtres (ba kavukire). Et donc en préparation du sommet du Commonwealth, Kagame a fait d’une pierre deux coups : montrer au monde que Kigali était la ville la plus propre et débarrassée de bidonvilles et des pauvres d’Afrique, mais aussi et surtout répondre aux désiderata de sa femme et à l’appétit démesuré de son protégé et ancien camarade au maquis d’Ouganda, Denis Karera.
6.2. Comment le dictateur Paul Kagame s’adonne aux falsifications, aux faux et usage de faux pour effacer toute trace au Rwanda de son prédécesseur, le Président Juvénal Habyarimana.
L’ancien enfant de rue de Kampala puis enfant-soldat dans le maquis de Museveni en Ouganda qu’est Paul Kagame, même devenu dictateur et tout puissant seigneur du Rwanda et de la région après 1994 par la volonté des puissances qui régentent le monde depuis la fin de la Guerre froide, fut et restera hanté par la personnalité du Président qu’il a assassiné le 06 avril 1994, feu Juvénal Habyarimana.
Ceci est illustré par les actes et les décisions que Kagame prend depuis 1994 pour effacer de la mémoire collective des Rwandais, de l’histoire du Rwanda et même d’éradiquer ses racines du patrimoine national, le Président Juvénal Habyarimana qu’il a remplacé.
– L’effacer dans la mémoire collective de la population
Ainsi, depuis 1994 au Rwanda, il est interdit et donc punissable de parler de Juvénal Habyarimana comme ayant été “Président du Rwanda”. En effet, la propagande du FPR de Kagame s’obstine à inculquer dans la mémoire collective que le Rwanda n’existait plus après la chute de la monarchie féodale en 1961, jusqu’à sa restauration sous une forme déguisée en République par le monarque actuel Paul Kagame, en 1994. Les seules circonstances tolérées dans lesquelles les noms des prédécesseurs de Kagame à la présidence du Rwanda peuvent être prononcés, c’est pour souligner que ces personnalités ont “conçu et planifié le génocide, cas des Présidents Dominique Mbonyumutwa et Grégoire Kayibanda, et que d’autres, comme Juvénal Habyarimana l’ont exécuté en commençant par lui-même qui s’est suicidé ou s’est fait tuer par ses proches le 06 avril 1994 pour donner le signal du début de ce genocide”.
– L’effacer dans les archives de l’Histoire du pays
Plus profondément, Paul Kagame, après sa conquête militaire du pays en juillet 1994, s’est attelé à trier des archives de la Présidence de la République, de l’Office Rwandais d’Information (ORINFOR), du ministère de la Défense, de l’Etat Major de l’Armée et de la Gendarmerie et d’autres services de l’Etat, etc., bref de tout ce qui parlait de l’action du Président Habyarimana Juvénal depuis sa prise de pouvoir en 1973. Toutes les archives écrites ou audio-visuelles parlant des réalisations du Président Habyarimana en matière de Paix, d’Unité Nationale et de Développement (sa devise et celle du MRND), furent détruites. Seules furent gardées celles qui étaient jugées susceptibles d’appuyer les accusations de “raciste anti-tutsi et de génocidaire” que le régime du FPR de Kagame entendait lancer contre lui. Et encore, celles-ci furent caviardées et tronquées en laissant des propos, des photos ou des audios « compromettants », car sortis de leurs contexte.
– L’effacer par ses racines et patrimoine au Rwanda
Les actes les plus criants mais aussi les plus scandaleux que posent Paul Kagame pour effacer toute trace de Juvénal Habyarimana et sa famille du Rwanda sont du domaine du patrimoine immobilier.
Dès sa conquête militaire du pays en juillet 1994, Paul Kagame s’empressa de saisir la résidence privée du Général Habyarimana sise en commune Kanombe en la déclarant “ Propriété de l’Etat car Résidence officielle du Président (State House)”. Pour concrétiser ce hold-up sur un bien immobilier privé, il obligea son hutu de service, Pasteur Bizimungu, qu’il venait de nommer “Président ” pour faire diversion , d’y prendre logement tandis que lui-même, Paul Kagame, se contenterait d’occuper la résidence officielle du Président sise au quartier Kiyovu-Nyarugenge.
Rappelons que c’est en 1965 que Juvénal Habyarimana, comme Major et jeune Ministre de la Garde Nationale, a demandé à son collègue et ainé au gouvernement, le Ministre de l’Agriculture P. Damien Nkezabera, de lui trouver une parcelle dans les paysannats de Kigali Est. Les paysannats de Kigali Est étant des zones inhabitées et broussailleuses de Kanombe, Ndera, Masaka, Bicumbi… qui étaient en train d’être aménagés en parcelles d’habitations. Celui-ci lui en a trouva une à Kanombe. Il y a alors construit une maison modeste mais que depuis lors il a agrandi petit à petit de manière que lorsqu’il est devenu Président de la République en 1973, il pouvait aussi et sans complexe y séjourner comme résidence privée certains jours, tout en gardant la résidence officielle de Président du quartier Kiyovu.
Tous les rwandais savent où se trouvaient les résidences des Présidents qui ont été à la tête du Rwanda depuis l’indépendance et celui de Kanombe n’en faisait pas partie. La résidence officielle du président Kayibanda était l’ancienne résidence du Résident belge du Rwanda sise sur le plateau de Nyarugenge au Boulevard de la Révolution, la seule voie asphaltée (2 km) du Rwanda avant 1962. Encore que le Pésident Kayibanda logeait le plus souvent dans sa résidence privée de Gitarama à Kavumu près de Kabgayi. Après 1973, cette résidence officielle du Président fut transformée en “Hôtel du V Juillet”, en fait un endroit où se tenait les conseils des ministres et où le président recevait les ambassadeurs venus présenter leurs lettres de créances. Le Président Habyarimana a, lui, gardé sa résidence qu’il occupait comme ministre de la Garde Nationale dans le quartier Kiyovu, en l’aménageant de façon à être aux normes de résidence officielle du Président. Tel était le cas jusqu’à son assassinat en 1994.
En saisissant arbitrairement la propriété privée du Président Habyarimana de Kanombe, Paul Kagame ne s’est pas soucié des éventuelles revendications de sa famille car il allait s’occuper à les faire taire ou à les rendre inaudibles et c’est chose faite depuis 27 ans.
Pourtant les entrepreneurs privés qui ont, soit agrandi, soit amélioré la résidence privée du président à Kanombe, peuvent témoigner qu’ils furent payés par Habyarimana comme un ordinaire client et pas par l’Etat rwandais. Et dans les archives du Gouvernement (Ministère des Finances, Banque Nationale, …), on ne peut retrouver nulle par un article budgétaire voté par le gouvernement pour construire une ”Résidence officielle du Président à Kanombe”.
Pour s’attirer les faveurs des nouveaux maîtres qui venaient de conquérir militairement le Rwanda en 1994, Jean Berchmans Birara, l’inamovible gouverneur de la Banque Nationale du Rwanda pendant la 1è et la IIè République, s’est résolu à forger des documents comptables sur la construction d’une Résidence Présidentielle à Kanombe par l’Etat rwandais.
Mais il s’est trahi car aucune copie de ces documents n’est trouvable dans les archives de l’institution qu’il a dirigée pendant plus de 20 ans ( la BNR). Ils sont donc le produit de son imagination et et leur fabrication est motivée par la haine qu’il voue à la famille Habyarimana. Paul Kagame n’attendait pas tant pour saisir ces biens privés appartenant au président qu’il venait d’assassiner. Par contre, la famille Habyarimana peut bien montrer le titre de propriété de la parcelle de Kanombe que le sevice du cadastre a accordé au citoyen Juvénal Habyarimana au prix légal de l’époque.
Pour corser le tout et pour rendre la propriété de Juvénal Habyarimana de Kanombe à jamais irrécupérable par ses descendants, Paul Kagame, après y avoir délogé le pantin et hutu de service Pasteur Bizimungu, a transformé la résidence privée de Habyarimana, fruit des efforts et des privations de près de 40 ans en…”musée du génocide”. Plus cynique que ça, tu meurs !
Dans la foulée, Paul Kagame s’est mis à spolier Habyarimana et sa famille de tout bien immobilier qui leur appartiendrait au Rwanda. C’est ainsi que la propriété au mont Rebero dans laquelle fut construit un Hôtel du même nom sur crédit bancaire par la famille Habyarimana fut transformée par Kagame en un cimetière. Histoire d’enlever à la famille Habyarimana tout espoir de le récupérer.
Quant aux maisons d’habitation appartenant à la famille Habyarimana dans Kigali, elles furent tout simplement attribuées aux familles des officiers du FPR avec des titres de propriété précisant que ces biens étaient saisis par l’Etat rwandais (sans aucun procès ni autre décision judiciaire) et que donc personne ne les réclamerait ! Tel fut le cas de la maison que Juvénal Habyarimana possédait depuis les années 60 bien avant qu’il ne devienne Président et sise à côté de la Nonciature dans Kigali-Nyarugenge vers Biryogo, la maison de son fils ainé Jean Pierre Habyarimana sise à Kacyiru, la propriété familiale en commune Bicumbi dans Kigali rural ou encore sa propriété privée de Butotori au bord du Lac Kivu à Gisenyi.
Un mot particulier sur le sort de l’habitation de la famille Habyarimana sise sur sa colline natale à Gasiza près de la Paroisse Rambura au Bushiru, Commune Karago. Rappelons que Juvénal Habyarimana était né à cet endroit en 1937 et y a passé toute son enfance et sa jeunesse. C’est aussi l’endroit (cimetière de Rambura) où reposent ses ancêtres et membres de sa famille qui l’ont précédé dans l’au-delà. Le domaine familial (maisons et annexes de Gasiza près de la Paroisse Rambura), peut-être en attendant ce que Paul Kagame décidera d’en faire, est à l’abandon depuis 1994. Les maisons ont été saccagées (portes et fenêtres démontées, …) et les courts et jardins sont envahis par la brousse de telle façon que ce domaine est devenu un abri pour les animaux sauvages (lièvres, chats sauvages, chiens errants, porcs-épics, etc.). On peut parier que Kagame va la coller à la forêt naturelle de Gishwati toute proche et ensuite déclarer cette propriété de la famille Habyarimana “un coin du Parc National de la forêt naturelle de Gishwati-Nyungwe” et donc propriété de l’Etat.
Et voilà le type de “leader” que certains intellectuels ou plutôt “idiots utiles” francophones de l’Afrique de l’Ouest souhaiteraient qu’il vienne régner chez eux ou alors en copier le modèle pour l’imposer à leurs peuples.
Le prochain article de la série parlera notamment de comment et pourquoi Paul Kagame a interdit, d’un coup l’importation, la vente et le port des habits de seconde main (friperies, isekeni en kinyarwanda) pour faire tomber en faillite les commerçant hutu de Nyanza et Gitarama qui s’étaient enrichis par ce secteur, mais surtout pour donner le monopole du marché de vente d’habits au Rwanda à la compagnie dont Kagame et sa femme sont des actionnaires majoritaires, mais en réalité les seuls propriétaires.
A suivre donc,
Emmanuel Neretse
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