L’armée ougandaise « autorisée » en Ituri. Quid de l’armée rwandaise? Les dessous de la visite de Paul Kagame à Kinshasa
Entre Kagame et Museveni, Félix Tshisekedi choisit- il Museveni? Félix Tshisekedi aurait-il cédé à la pression de la résurgence d’une rébellion des ex-M23 pour accepter officiellement le déploiement des militaires ougandais en RDC s’interrogent plusieurs observateurs. Jean-Claude Katende, a déclaré que la décision d’autoriser l’entrée des troupes ougandaises était « un aveu de l’échec » de l’état de siège.
Selon une source onusienne, les Nations unies ont été informées de la volonté de Félix Tshisekedi de laisser l’UPDF, l’armée ougandaise, entrée sur les territoires du Nord Kivu et de l’Ituri.
Un diplomate européen a confirmé la nouvelle en déclarant à l’AFP : « Nous avons été informés via nos canaux habituels que le président Tshisekedi a autorisé les troupes ougandaises à traverser la frontière pour combattre les ADF
.
En effet, depuis les récentes attaques des ADF à Kampala le 16 novembre, ayant occasionnés 4 morts et plusieurs blessés, le président Ougandais Yuweri Museveni avait lors d’une allocation télévisée le 21 décembre vouloir frapper les ADF dans leurs bastions, c’est-à-dire dans la partie Est de la RDC.
La visite du Président Rwandais à Kinshasa le 25 novembre officiellement pour participer au sommet des chefs d’État sur la masculinité positive organisé par le Président Félix Tshisekedi, cachée en réalité un autre but. « Prévenir le président Congolais que le Rwanda ne va pas autoriser l’Ouganda à menacer ses intérêts et sa sécurité depuis le Congo ». Paul Kagame est venu chercher des garanties de Kinshasa, et a émis » l’hypothèse » d’une intervention de l’armée rwandaise sur le sol congolais a tout moment où ses intérêts se retrouvent menacés par les insurgés islamistes ougandais et autres forces négatives actifs en RDC.
Notons que la RDC est l’un des rares pays où les militaires rwandais préfèrent éviter de faire parler d’eux et de ses opérations « secrètes » vue la position de l’opinion publique congolaise.
Le 7 novembre dernier, le chef de l’état-major rwandais Jean-Bosco Kazura s’est empressé d’éteindre le feu provoqué par l’attaque d’ex-combattants du mouvement rebelle du M23 au Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.
La Rwanda Defence Force a immédiatement assuré que ces rebelles n’étaient pas soutenus par le gouvernement rwandais , affirmant dans la foulée que les rebelles sont basés en Ouganda. L’attaque est venue de l’Ouganda où les M23 sont basés depuis 2013 selon le commandement militaire Rwandais. Félix Tshisekedi aurait-il cédé à la pression d’une résurgence d’une rébellion des ex-M23 pour accepter officiellement le déploiement des militaires ougandais en RDC s’interrogent plusieurs observateurs.
Rwanda vs Uganda : Vers une « guerre éclaire » en RDC?
« Si les troupes ougandaises entrent en RDC, le Rwanda enverra également ses propres troupes sur notre territoire », a déclaré Augustin Kambale, un habitant de Beni. « Et ma peur est de voir les deux pays régler à nouveau leurs comptes sur notre terrain. »
Les forces régulières rwandaises et ougandaises se sont battues avec des armes légères et lourdes à Kisangani, un important centre minier du nord-est de la RDC en 2000, faisant plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.
Être le principal point de transit de l’or et d’autres minerais extrait en RDC avant son exportation hors d’Afrique peut rapporter gros. C’est pourquoi le Rwanda et l’Ouganda se lancent dans un véritable bras de fer afin d’obliger Félix Tshisekedi à favoriser l’un ou l’autre.
Les forces armées ougandaises sont autorisées à pénétrer dans les territoires de l’est de la République démocratique du Congo. Le président congolais Félix Tshisekedi a honoré sa promesse.
L’objectif est notamment de poursuivre le groupe armé ADF qui sévit dans la région a la suite des attentats de Kampala en Ouganda. La rivalité ougando-rwandaise dans le leadership de l’Est du Congo truffé d’une guéguerre ethnique ne retombe pas en dépit de la médiation du président congolais Félix Tshisekedi qui ironie du sort, c’est son pays qui est à la base de ce regain d’épouvantail.
En effet, l’Ouganda et le Rwanda entretiennent des relations conflictuelles, s’accusant mutuellement d’une déstabilisation réciproque. Museveni dans sa zone de l ‘Ituri veut construire des routes. Le chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni l’avait annoncé, mi-octobre, son intention de financer, à hauteur de 53 millions de dollars, la construction de nouvelles infrastructures routières au nord-est de la RDC. Par contre, Kagame dans son pré carré Kivutien va construire plus précisément aux alentours de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu « un village moderne », don du président Rwandais aux sinistrés de l’éruption volcanique survenue au mois de mai dernier.
Au-delà du « game of soft power » à l’est du Congo, les armées rwandaises et ougandaises se sont lancées à la course aux armements et durcissent leurs budgets militaires. Les forces rwandaises se tournent vers la Turquie, dont l’attaché militaire Ismail Demirtas a mis en place un lobbying intense à Kigali. Ces drones équipés de missiles construits par la Turquie avec une technologie numérique abordable ont aidé à renverser la vapeur contre les forces soutenues par la Russie en Syrie, en Libye et en Azerbaïdjan. Les sociétés d’armement Aselsan, Havelsan, Otokar et STM ont présenté leur catalogue au haut commandement militaire rwandais.
Les Mountain Brigades ougandaises déjà déployées sur une frontière turbulente province du Nord-Kivu, en RDC, constituée par la chaîne des monts Rwenzori pourront être opérationnelle de l’autre cotée de la Montagne en RDC.
Cette 333 Mountain Brigade ougandaise formée et équipée par l’équipementier de défense français Marck & Balsan sera déployée au Nord-Kivu, à Béni.
Félix Tshisekedi en « mal » de positionnement entre Museveni et Kagame
Kagame ne cesse de présenter les forces rwandaises comme une solution militaire africaine aux problèmes de sécurité africains. De Bangui à Maputo, le succès des forces rwandaises professionnelles est » irréfutable ». Dans sa diplomatie continentale sécuritaire, le président rwandais veut que ses forces résolvent les problèmes du Congo la ou la MONUSCO a échoué. Pour sa part, Museveni ne souhaite pas voir les soldats rwandais dans zone d’influence.
Antipas Mbusa Nyamuisi, porte-parole local de l’ethnie Nande, ex – chef de guerre proche des généraux ougandais, a déclaré à l’AFP que les Forces de défense du peuple ougandais avaient reçu le feu vert « officiel » pour traquer les combattants des ADF sur le sol congolais. Notons que le « clan Nyamuisi » a toujours bénéficié de la protection des généraux ougandais qui font des affaires via des proxies au nord de la RDC.
Il faut craindre le remake de l’affrontement de deux armées sur le sol congolais même via les proxies, une guerre de six jours bis sur le sol congolais.
Selon les sources officielles, les troupes ougandaises ne franchiront pas la frontière ce soir ou demain. Toutes les procédures doivent d’abord être respectées, notamment en ce qui concerne le parlement et le commandement militaire de la RD Congo.
Coco Kabwika
Source : https://congovirtuel.com/
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