Félix Tshisekedi ou l’art de ne pas se faire des amis à l’international
C’est une information qui est passée sous les radars, alors qu’elle mérite une attention particulière. En marge de la dernière Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et lui a promis d’installer l’ambassade de la RDC à Jérusalem dès que l’ouverture de l’ambassade d’Israël à Kinshasa sera effective. Une décision d’autant plus surprenante qu’elle est très éloignée de celle de l’Union africaine et de la communauté internationale sur la question de Jérusalem.
Doit-on rappeler à Félix Tshisekedi que la grande majorité des pays à travers le monde se sont gardés de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël ? Même des pays, qui avaient à l’époque suivi le choix entrepris par les États-Unis sous Donald Trump de reconnaître la Ville sainte comme capitale de l’État hébreu (déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers cette ville), sont revenus sur leur décision. C’est notamment le cas de l’Australie, alliée d’Israël certes, mais qui a fait le choix de revenir à la raison en s’alignant sur la position de la communauté internationale. La ministre des Affaires étrangères, Penny Wong, a même qualifié la décision du précédent gouvernement de «cynique». Elle l’a accusé d’avoir été avant tout préoccupé à l’époque par une élection partielle se déroulant dans une circonscription comptant une population juive importante.
Si un pays comme l’Australie, grande alliée d’Israël, est revenu sur sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, comment comprendre la position de la RD Congo, qui semble aller à contre-courant sans mesurer la portée d’une telle décision sur l’image du pays et de sa diplomatie ? Comment la RDC sera-t-elle perçue par les autres du pays du continent africain et l’Union africaine ? Comment sera-t-elle regardée par les pays arabo-musulmans ? N’y a-t-il pas quelqu’un à Kinshasa pour expliquer à Félix Tshisekedi et à son ministre des Affaires étrangères que le statut particulier de Jérusalem a été reconnu par les résolutions 252 (1968), 476 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité de l’ONU et la résolution 181 de l’Assemblée générale ?
À ce jour, seuls les États-Unis, le Guatemala, le Honduras et le Kosovo ont ouvert des représentations diplomatiques à Jérusalem. C’est dire…
Le renforcement des relations bilatérales avec un État ou un allié n’autorise pas n’importe quelle décision. Même les alliés les plus importants de l’État d’Israël en Occident, dans le monde arabo-musulman ainsi qu’en Afrique, n’ont pas franchi le pas que s’apprête à franchir la RDC sous Félix Tshisekedi. Autant dire que le monsieur a le don de ne pas se faire des amis et/ou des alliés sur la scène internationale. Au final, il ne faudrait pas être surpris de constater que pas grand monde ne s’intéresse à l’agression dont la RDC est victime de la part du Rwanda… malgré les vociférations, les jérémiades et les cris d’orfraie de Tshisekedi et de ses hommes. La RDC paie le prix fort de ses errements sur la scène diplomatique…
Patrick Mbeko
Source : Facebook
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