2024: année de tous les dangers dans la région des Grands Lacs?

Une année 2024 avec un  début mouvementé et situations  gravissimes:  la balkanisation du Congo a été déclarée et donc est en marche; Paul Kagame jure de renverser le régime démocratique en place au Burundi.

 

Fin 2023 en pleins préparatifs pour entrer dans la nouvelle année, plusieurs analystes et politologues prédisaient que l’année 2024 serait cruciale dans la région des Grands Lacs tant sur le plan politique et surtout géostratégique. Ils ne croyaient pas si bien dire! Déjà ce premier mois qui finit, celui de janvier, fut tellement chargé en événements marquants  que l’on craint que les onze mois restants seront plus cruciaux et scelleront le sort de cette région ”maudite” pour au moins un siècle.

C’est ce que nous allons relever dans cette analyse.

 

I. Annonce de la Balkanisation de la RDC

 

1. Développement de la situation politique et opérationnelle en RDC

 

Situation politique

 

Le 20 janvier a eu lieu la prestation de serment de Félix Tshisekedi pour un 2è mandat, en présence de plus d’une vingtaine de Chefs d’Etats et de Gouvernent à Kinshasa.

 

A noter que presque tous les pays membres des organisations régionales dont la RDC fait partie (EAC, CEEAC, SARC) étaient représentés le plus souvent par le Chef d’Etat lui-même. Sans surprise, Paul Kagame n’était pas présent et même pas représenté. A se demander qui, entre lui et Félix Tshisekedi, en a été le plus frustré !

 

Toujours en RDC, le même 20 janvier, les perdants dans l’élection présidentielle ont défié l’autorité de l’Etat en dehors de toute procédure légale en appelant à des  manifestations dans tout le pays.

 

En effet, ces politiciens, qui n’ont pas osé déposer leurs doléances devant les instances habilitées à cet effet que sont la CENI et la Cour Constitutionnelle, ont attendu que le président élu prête serment et donc entre en fonction pour le défier et dire qu’ils ne reconnaissent point son autorité. De là à penser qu’ils vont se joindre à ceux qui défient l’autorité de l’Etat congolais par les armes, à savoir le M23/RDF de Paul Kagame, il n’y a qu’un pas que d’aucuns n’hésiteraient pas à faire.

 

On en a d’ailleurs eu un avant goût quand l’ancien président de la CENI, qui est ressortissant du Haut Uélé au Nord Ouest du Nord Kivu et de l’Ituri occupés par les groupes terroristes, a ouvertement déclaré rejoindre le groupe terroriste du M23/RDF. Pourtant, le traître Corneille Nangaa avait tout reçu et même était gâté par la RDC. Sa famille biologique en est scandalisée et outrée à l’exemple de son frère, Christophe Baseane Nangaa, actuel gouverneur du Haut-Uélé et qui vient d’être élu député du parti UDPS qui, désormais, craint que les terroristes envoyés par son frère Corneille ne viennent tuer tous les membres de la famille Nangaa comme le font les terroristes de son désormais allié le M23/RDF. Mais la politique n’est pas une science exacte et encore moins quand elle anime les “artistes” congolais.

 

2. Sur le terrain militaire

 

Après une période de black-out sur les activités de la force de la SADC annoncée en RDC, enfin, le 22 janvier, le Secrétaire Général de la SADC fut signalé à Goma pour inspecter les éléments précurseurs de cette force.

 

On notera que ce diplomate botswanais a indiqué que la force de la SADC sera déployée pour aider l’Etat de la RDC d’étendre son autorité sur toute l’étendue du territoire qui lui échappe à l’Est. Mais aussi réinstaller les déplacés dans leurs biens d’où ils ont été chassés par les groupes armés. C’est une première, car la mission est plus clairement exprimée que celle de la force de l’EAC de triste mémoire.

Pendant que se poursuit le déploiement de la  force de la SADC, le M23/RDF poursuit et intensifie les opérations pour conquérir d’autres territoires du Nord Kivu surtout dans le Masisi pour que quand il sera contraint de tout arrêter pour privilégier une solution politique, il soit en position de force militairement et donc politiquement incontournable.

 

Et en apothéose le 23 janvier, le M23/RDF a pris des mesures et décisions qui consacrent la sécession de fait du Nord Kivu.

 

En effet, ce jour-là, le groupe terroriste, piloté par Kagame, a annoncé avoir nommé des “Gouverneurs de provinces” et “Bourgmestres (Maires) des communes” des territoires  qu’il a conquis. Donc carrément un Etat dans l’Etat ou plus crûment une sécession.

 

Ce fait constitue un motif légitime et non négociable d’un Etat souverain comme la RDC de réagir vigoureusement et par tous les moyens dont il peut disposer pour réunifier le pays. En effet, cette déclaration de sécession est survenue trois jours après la prestation de serment du Président de la RDC, serment devant Dieu et le peuple du Congo et dans lequel il s’engage entre autres à garantir l’intégrité du territoire du pays.

 

On attend donc la réaction des garants de l’intégrité du territoire congolais maintenant qu’un groupe terroriste piloté par un dictateur autocrate voisin, vient de déclarer avoir officiellement amputé la RDC de sa partie du Nord Kivu.

 

Coïncidence : La presse locale et internationale ont signalé que les combats violents ont repris à Mweso après une accalmie de quelques jours quand le M23/RDF a attaqué les positions de FARC pour reprendre la localité de Mweso qu’il venait de perdre.

 

Dans un communiqué diffuse le 25 janvier 2024, les FARDC ont confirmé que l’attaque s’est déroulée le 25 janvier 2024, alors que les forces armées congolaises (FARDC) venaient de reprendre le contrôle de la ville aux rebelles de RDF/M23. En fuite, ces derniers ont bombardé la ville avec des obus de mortier de 120 mm, causant la mort de 19 personnes et blessant 27 autres, parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées. L’avenir de la guerre dans l’est de la RDC demeure incertain, mais l’attaque de Mweso témoigne de la persistance du conflit et de l’intention du conquérant Paul Kagame sous couvert du M23, de poursuivre son aventure en RDC.

 

II. Paul Kagame déclare la guerre au Burundi et jure de renverser le régime en place

 

1. Mauvaise interprétation par Kagame des propos du Président Ndayishimiye tenus à Kinshasa le 21janvier.

 

Dimanche 21 janvier 2024, en marge de l’investiture du président Tshisekedi, le président Ndayishimiye, qui est “Champion de l’Union africaine pour l’agenda Jeunesse, Paix et Sécurité”, a eu, à ce titre, à répondre sur la non-participation des jeunes rwandais aux rencontres régionales et a lancé un appel à leur direction pour une participation inclusive.

 

Cette réponse tout à fait inoffensive et diplomatique a suffi pour faire sortir Paul Kagame de ses gonds.

 

En effet, au cours de la Grand-Messe annuelle du Parti-Etat FPR dite “Umushyikirano” le 23 janvier, Paul Kagame a proféré des menaces directes envers les régimes qu’il en a aversion, surtout le régime démocratique au Burundi : «Je n’ai pas besoin de demander l’autorisation à qui que ce soit quand il s’agit de défendre le Rwanda. (entendez imposer son régime féodo-monarchique,…). Ceux qui ont parlé vont le regretter d’une manière ou d’une autre…».

 

Par la suite, il a comparé Felix Tshisekedi et Evariste Ndayishimiye à des ballons gonflables dont il suffit d’un petit coup d’aiguille pour les dégonfler en un clin d’œil. Il faisait ainsi allusion à la fois à leur corpulence physique par rapport à sa maigreur extrême, mais surtout à leurs supposées faiblesses politico-militaires comparées à sa toute puissance politico-militaire, lui, Paul Kagame.

 

Très sûr d’avoir le soutien des grandes puissances occidentales, ceci lui vaut l’autorisation d’envahir le Congo, le permis de déstabiliser la RDC et de changer le régime arrivé démocratiquement au pouvoir au Burundi. Ses parrains occidentaux prendront acte.

 

2. Parallélisme Rwanda 1991-1994 / Burundi 2024-…?

 

Pendant ce temps, alors que le pays est assiégé et que le régime est en sursis, on assiste au Burundi à un aveuglément frisant la trahison de la part de l’opposition politique interne.

 

Sans exagérer on peut s’écrier: “Bis repetita comme au Rwanda de 1992”!

 

L’on se souviendra en effet qu’une certaine opposition au régime de Juvénal Habyarimana et donc de son ancien parti-unique le MRND, opposition qui s’était manifestée à la faveur du retour du multipartisme en 1991, avait cru pouvoir profiter de la situation de guerre pour arriver plus vite au pouvoir. Mais la réalité est qu’elle s’est fourvoyée et au passage a livré le pays aux conquérants venus de l’étranger et ainsi se rendant coupable de “haute trahison”. Mais le comble fut qu’au final, ces opposants furent aussi victimes du FPR, dans les bras duquel ils s’étaient jetés pour des motivations diverses.

 

Ces opposants rwandais des années 1991-1994, qui deviendront à jamais et devant l’Histoire des traîtres au peuple, peuvent schématiquement se classer en trois catégories.

*Ceux qui nourrissaient une haine personnelle contre Juvénal Habyarimana et qui se tenaient prêts à appuyer toute initiative visant à son élimination (physique ou politique);

*Ceux qui croyaient faire un calcul politique comme quoi ils devraient s’allier aux FPR qui était une force principalement militaire que politique pour contrebalancer Habyarimana qui avait une force politique (MRND) mais aussi militaire car croyaient-ils, possédant les Forces Armées Rwandaises (FAR) assimilées à son Armée personnelle;

*Enfin, les nostalgiques de la féodalité qui voyaient en cette situation de guerre, une occasion propice pour restaurer au Rwanda la monarchie féodale tutsi mais sous les habits de la République ; donc dont l’objectif ultime était le même que celui du FPR de Kagame au trône actuellement. C’était de bonne guerre en ce qui concernent cette dernière catégorie.

 

Sans citer des noms, signalons que tous ces traitres au peuple et minables politiciens se retrouvaient dans presque tous les partis politiques nés ou ressuscités en 1991. Les rares survivants parmi eux sont plus frustrés que ceux qui ont toujours résisté par tous les moyens à leur disposition à la conquête militaire et aux offres politiques du FPR et qui en sont stigmatisés à jamais mais qui l’assument.

 

Dans le cas du Burundi, c’est un exemple comme quoi “rien de nouveau sur cette terre” et que l’histoire se répète quelque part, en ce début de 2024. L’opposition politique et interne au Burundi se jette dans les bras de Paul Kagame en dénonçant pêle-mêle les accords de coopération militaire du gouvernement avec la RDC, la fermeture pour raison de sécurité des frontières terrestres avec le Rwanda et en s’efforçant de démentir le soutien que Kagame apporte aux groupes terroristes et déstabilisateurs de la RDC et du Burundi que sont le M23, et Red-Tabara ayant leurs Quartiers Généraux à Kigali.

 

Ces opposants au système démocratique instauré au Burundi et actuellement assuré par le CNDD-FDD ont, pour exister politiquement et surtout pour semer la confusion, créé un “Cadre d’action pour la réhabilitation de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi”. Une bidule vide de sens et anachronique.

 

Cette initiative risible mais pas moins nuisible est pilotée par des anciens cadres du FRODEBU, le parti fondé par Melchior Ndadaye et qui avait gagné les élections démocratiques de juin 1993 avant d’être renversé et exécuté au grand jour par les officiers de l’armée monoethnique tutsi le 22 octobre 1993, dans la cour du Mess des officiers de Bujumbura au moment où ceux-ci sablaient le champagne à cette occasion en observant son agonie car il fut égorgé par un mastodonte caporal tutsi Philibert Nduwumukiza surnommé KIWI et commis à cet effet par les officiers putshistes.

 

Signalons qu’à ce moment, Paul Kagame, encore commandant de la rébellion tutsi du FPR venus d’Ouganda, se trouvait dans un hôtel à Bujumbura en train de superviser la capture et la torture à mort du président hutu Ndadaye.

 

Le major Pierre Buyoya, qui a opéré et réussi son deuxième coup d’Etat, ce qui restera un exploit rare au monde, usera de l’intimidation doublée du chantage pour diviser davantage les démocrates hutu chassés du pouvoir et génocidés après l’assassinat de Melchior Ndadaye. Buyoya va alors récupérer certains parmi ceux qui n’avaient pas fui au maquis et appartenaient au parti FRODEBU décapité.

 

Il a donc offert à certains des postes ronflant mais sans aucun pouvoir ni responsabilité comme : Vice-Président, Président de l’Assemblée, … Ils ne jouaient que le rôle de figurants n’ayant d’autres idéal que d’assurer leur survie physique et leur pitance quotidienne. Ce sont principalement ces pantins que l’on retrouve dans ce mouvement de trahison du peuple burundais et qui implorent Paul Kagame de les admettre parmi les forces ayant pour objectif de renverser le régime démocratique au Burundi afin d’y installer une monarchie-républicaine tutsi à l’instar du modèle rwandais actuel installé depuis maintenant 30 ans.

 

III. Agitation de Paul Kagame au Rwanda-même

 

1. Opérations médiatiques pour rompre l’isolement

 

En ce mois de janvier 2024, sentant le vent tourner dans un sens contraire et constatant son isolement diplomatique non seulement dans la région qu’il ravage depuis 3 décennies, le dictateur Paul Kagame fait feu de tout bois pour tenter sinon de rompre cet isolement mais au moins berner ses sujets de l’intérieur qu’il est et reste le tout-puissant tueur redouté et donc courtisé par le monde entier. Ces opérations de charme de l’autocrate Kagame se multiplient à un rythme accéléré et vont dans tous les sens.

 

Ainsi:

Paul Kagame invite instamment  les personnalités politiques devenues des parias de la communauté internationale et les accueille en grandes pompes à Kigali, ce dont ces derniers ont grandement besoin et donc accepent avec empressement.

 

Ce fut le cas du col. Doumbouya, ancien officier de la Légion Etrangère de France que le président de Guinée Alpha Condé avait appelé à ses côtés avant de le renverser en 2022 dans un putsch réussi. Le putschiste Doumbouya est donc de fait “président de la Guinee Conakry”. A ce titre, Paul Kagame l’a accueilli au Rwanda où il a sejourné du 25 au 27 janvier.

Comme durant son séjour Doumbouya a visité tous les mémoriaux abritant du génocide de 1994, et que lui-même, chaque fois après avoir écrit quelques mots dans les livres d’or, versait quelques dollars, les analystes sont convaincus qu’il était venu apprendre de son idole Kagame comment il a fait pour gagner politiquement et financièrement de ses propres tueries et des tueries interethniques qu’il a lui-même provoquées en assassinant deux Chefs d’Etats Hutu et leurs suites en avril 1994.

 

Mais l’ancien soudard de la Légion Etrangère en France qui s’est emparé de la Guinee, s’il tente de massacrer le maximum de Malinkés, de Sousous ou de Peuls, …, il risque de disparaitre avant d’avoir obtenu des ossements pouvant remplir le plus petit mémorial parmi la trentaine de Paul Kagame au Rwanda.

 

Signalons que c’est Emmanuel Macron qui a recommandé Doumbouya à Kagame. Ce qui explique que c’est le seul putschiste de l’Afrique de l’Ouest auquel les sanctions ni de la CEDEAO; ni de l’UE,  ni de l’UA, …, ne s’appliquent pas.

 

Dans le même objectif de faire croire qu’il ne serait pas diplomatiquement isolé, Paul Kagame convoque ses obligés au rapport. C’est ainsi que le mozambicain Felipe Nyusi, dont la sécurité personnelle et le commandement effectif de son armée sont assurés par Paul Kagame qui a déployé dans ce pays une force armée de plus de 3.000 hommes, vient d’être convoqué à Kigali le 26 janvier où il est arrivé en catimini et est reparti sans que l’on sache ce que ce chef d’un des Etats de la SADC venait y faire au moment où la force de la même SADC se déployait en RDC donc à une centaine de kilomètres de Kigali.

 

D’autres chefs d’Etats qui sont avant tout des obligés de Paul Kagame sont attendus à Kigali pour enrichir la campagne médiatique de leur maître et montrer qu’il ne serait pas si isolé. Sont ainsi attendus à Kigali : Salva Kiir du Soudan du Sud, Faustin Archange Touadéra de la RCA et même Patrice Talon du Bénin.

 

2. Paul Kagame, plus dangereux que jamais, comme une fauve blessée et poursuivie

 

Dans l’entre temps, Paul Kagame multiplie les actes d’intimidation et lance des avertissements à quiconque oserait défendre un Hutu que son régime accuse de génocide. Ainsi il vient d’assassiner le petit frère de Séraphin Twahirwa , cet exilé Hutu arbitrairement arrêté en Belgique et injustement condamné pour “génocide” fin octobre 2023.

 

Son petit frère, Jean Baptiste Bunzira, qui vivait au Rwanda avait été dépêché à Bruxelles par le régime Kagame pour charger son grand-frère d’avoir tué les tutsi en 1994, alors qu’ils ne se sont pas vus à cette époque et depuis des années. Devant la Cour d’Assises, il a dit qu’il n’avait jamais eu connaissance des crimes reprochés à son grand-frère. Mais avait ajouté que si ceux qui en ont assisté ou en avaient des preuves le disent, alors à la Cour de juger en conséquence.

 

Après sa déposition, il fut vite embarqué et de nuit vers Kigali le même jour. Et à son débarquement à l’aéroport, il fut dépouillé de tous ses documents d’identité et lâché dans la rue comme un sans papiers dans son propre pays !

Un mois après, soit le 29 janvier 2024, les services du régime dictatorial déclareront que Bunzira Jean Baptiste avait été retrouvé pendu au domicile familial au Bushiru (Gisenyi) alors qu’il résidait au Bugesera (Kigali-rural). Ces services concluaient en affirmant qu’il s’agissait d’un suicide. Curieusement les rares voisins du lieu du crime, avant d’être chassés par la police, avaient constaté que la victime, déjà morte, était assise sur une chaise et curieusement une corde nouée à son coup. Comme quoi il n’y a qu’au Rwanda de Kagame où l’on peut se pendre assis.

 

Ce crime odieux de Paul Kagame constitue donc un avertissement à tous les Hutu à qui le régime demanderait de charger leurs proches de génocide. Celui qui ne chargerait pas lourdement son parent, même si celui-ci n’était pas encore né ou était absent du Rwanda, devra en payer le prix le plus cher : sa vie.

 

3. Ameuter ses lobbies occidentaux

 

Enfin, dans la même campagne de désinformation et de propagande du dictateur Kagame qui se sent isolé, ces puissants lobbies sont mobilisés à perdre haleine aux Etats Unis , en Grande Bretagne et dans l’Union Européenne.

 

* Aux USA, il organise à grands frais le fameux Rwanda Day à Washington DC le WE du 02 au 03 février 2024. Ses services de propagande annoncent que plus de 5.000 agents du régime ou militants du parti-état, le FPR, qui vivent en Amérique du Nord (USA, Canada) ont été convoqués à cette Grand-Messe pour adorer le dieu Paul Kagame sur le pallier des autorités fédérales des Etats Unis qui commençaient à douter de lui.

 

* En Grande Bretagne, le descendant d’immigrés indo-pakistanais Richi Sunak, qui est actuellement Premier Ministre, pour assurer sa survie politique, il vole aussi au secours du dictateur Kagame du Rwanda.

 

En effet, voulant prouver à l’aile droite et extrême-droite de son parti Conservateur, il jure de réduire sinon d’arrêter l’accueil des immigrés en Grande Bretagne. Pour cela, il s’obstine à faire admettre le deal honteux qu’il a conclu avec Kagame consistant à lui vendre les demandeurs d’asile arrivés en Grande Bretagne et cela en raison de plus d’un million de Livres par tête de réfugié. C’est ainsi qu’il a déjà versé plus de 200 millions de Livres à Kagame alors qu’aucun immigré n’est encore arrivé au Rwanda.

 

Mais Richi Sunak réafirme à Kagame que malgré le rejet par la Chambre Haute des Lords du décret autorisant l’envoi (la vente ) des immigrés à Kagame, son gouvernement va quand-même ratifier ce décret et que les premiers immigrés vendus arriveront à Kigali bientôt.

 

Ainsi d’une pierre deux coups car, en interne, Rishi Sunak, lui fils d’immigrés, aura réussi à convaincre les britanniques qu’il honnit l’immigration et au passage aura réaffirmé à l’opinion mondiale que le Rwanda, sous Kagame, est « le pays le plus sûr» d’Afrique sinon du Monde bien devant la Corée du Nord.

 

* Dans l’Union Européenne, Paul Kagame est dans son jardin. En effet avec ses lobbies et qui tous sont au pouvoir dans certains pays et même dans les instances européennes (Parlement, Commission), c’est lui qui dicte la politique européenne à mener dans la région des Grands Lacs. Ainsi, il exige et obtient le maintien et même le renforcement des sanctions ééconomiques de l’UE contre le Burundi suite à son positionnement par rapport à l’agression de la RDC par son régime.

 

Le régime burundais, qui refuse la remise en cause des acquis démocratiques du peuple burundais qui sont menacés d’être remplacés par le modèle dictatorial et quasi féodo-monarchique rwandais de Kagame du Rwanda, serait à renverser pour satistaire Kagame.

 

En conclusion, nous osons interpeller tous ceux qui sont concernés par la situation en région des Grands Lacs d’Afrique, chacun à son niveau et à des degrés divers.

 

Pour certains, il s’agit d’une question vitale car il y va de leur survie même en tant que humain ou Nation. Pour d’autres il s’agit de jouer de leur crédibilité et de leur responsabilité devant l’Histoire. Pour d’autres enfin, il s’agit d’une gestion de routine de la géopolitique régionale et continentale.

 

Ainsi:

°°Le Gouvernement de la RDC et d’autres institutions du pays devraient comprendre que l’heure est grave. Que la balkanisation du pays tant redoutée et prophétisée est désormais en marche depuis que le M23/RDF a installé une administration parallèle dans les territoires du Nord Kivu. Tous les responsables congolais et au premier chef ceux qui ont juré devant Dieu et la Nation d’assurer l’intégrité du territoire (Chef de l’Etat, Officiers de l’armée,…) ne devraient point tergiverser au risque de trahir la Nation. Dans cette situation on ne devrait plus entendre parler de “pouvoir et opposition” au sujet de ce devoir vital, avant de bouter le M23/RDF hors des frontières de la RDC et à n’importe quel prix.

 

°°Le régime actuel au Burundi incarné par le parti CNDD-FDD mais surtout son essence démocratique où le multipartisme intégral est garanti, devrait se convaincre qu’il a été condamné à mort et que son fossoyeur qui en a reçu la mission est Paul Kagame qui règne sur le Rwanda depuis 30 ans.

 

Dans un réflexe de survie, le Gouvernement actuel, sous l’autorité du Président Evariste Ndayishimiye, devrait se défaire des considérations diplomatiques qui, souvent endorment, mais se réveiller pour résister le plus longtemps possible à cette guerre qui lui a été déclarée sournoisement. Et surtout s’en donner les moyens quelles que soient les sacrifices car le peuple burundais profondément nationaliste sera le premier à y consentir, car il y va de sa survie.

 

Cela est d’autant plus complexe et inquiétant que certaines personnalités en vue du Burundi sont prêtes à rejoindre ou ont déjà rejoint le camp ennemi suite aux avantages que leur font miroiter les conquérants. Même si l’on sait qu’au final ils subiront le sort des autres Barundi et même pire, mieux vont les décourager et les en empêcher avant qu’il ne soit trop tard.

 

°°Au Rwanda, il n’y a que le peuple soumis au joug féodo-monarchique depuis 1994 qui peut transformer sa souffrance en une lutte pour la survie et la dignité. Hélas ! les leaders politiques qui pourraient le sensibiliser et canaliser son énergie sont, soit réduits au silence, soit sans aucun idéal à part courir derrière la notoriété ou l’appât du gain.

 

Mais la jeune génération découvre petit à petit et par elle-même que la Révolution de 1959 qui a libéré le menu peuple fut l’œuvre de quelques pionniers autrement moins nombreux, moins instruits mais plus motivés et aimant le peuple plus que ceux d’aujourd’hui. Cette jeunesse en arrive même à prêcher haut et fort et à rappeler à leurs grands parents que la République déclarée le 28 janvier 1961 à Gitarama est légalement encore le seul régime admis au Rwanda, même s’il a été détourné en République monarchique et féodale par le FPR en 1994, avec Paul Kagame comme premier monarque de la dynastie.

 

Le peuple rwandais, désemparé, place donc, de jour en jour, ses espoirs dans cette jeunesse où qu’elle soit, au Rwanda comme dans les pays d’exil en Afrique et en Occident. A soutenir donc.

 

°°La SADC, qui est en train de déployer une force à l’Est de la RDC, est sous fortes pressions pour que sa force se comporte comme la honteuse force de l’EAC qui vient de décamper après une année de complicité avec les terroristes du M23/RDF, et laisser la RDC être balkanisée.

 

Mais certains Etats de la SADC qui ont fourni des troupes de cette force sont plus cohérents et autonomes qu’ils peuvent oser s’opposer, même avec les armes, à la balkanisation de la RDC. On peut citer l’Afrique du Sud qui a osé traduire Israël devant la Cour de l’ONU (CIJ) pour “ genocide”, alors que partout ailleurs dans le monde surtout en Europe, il est tabou de critiquer les crimes de guerre que commet l’Etat juif à Gaza!

 

°°Enfin, tout ce que l’on peut demander au “machin” qu’est l’Union Africaine (UA), c’est de ne pas faire d’excès de zèle en encourageant la balkanisation de la RDC en cours pour contenter l’Union Européenne qui la finance, mais au moins de se taire. L’actuel président de la Commission de l’UA, le tchadien Moussa Faki Mahamat ne devrait pas vouloir inscrire dans son CV pour se valoriser, la réussite de la “balkanisation de la RDC” comme ses prédécesseurs se présentent fièrement en exhibant “la réussite de la balkanisation du Soudan”. Mais le Soudan n’est pas la RDC comme le Soudan du Sud n’est pas le Nord Kivu.

 

Emmanuel Neretse

Le 02 février 2024

 

 

 

 

 

 

 

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