Paul Kagame : Tippo Tip ou le négrier moderne ? Le deal Rwanda-Royaume Uni sur les migrants est un révélateur de plus
Rappel historique : qui est TIPPO TIP ?
Au XIXe siècle, un Arabe de Zanzibar nommé Hamed ben Mohammed el-Murjebi, mieux connu sous le nom de Tippo Tip, se distingue comme l’un des personnages les plus remarquables de l’histoire africaine.
Doté d’un esprit d’entreprise remarquable et d’un talent pour le leadership, il était un brillant stratège commercial. Tippo Tip était le leader le plus influent parmi ses compatriotes qui ont pénétré profondément à l’intérieur du continent africain à partir des côtes de l’océan Indien. Ils ont rapidement mis en place un réseau commercial en expansion constante, établissant des fiefs qui servaient de bases pour la collecte de l’ivoire, et qui étaient également impliqués dans le commerce d’esclaves de manière très active.
Son importance grandissante l’a amené à jouer un rôle majeur pendant la période d’impérialisme colonial européen, développant des relations étroites avec les entreprises de Léopold II, ainsi qu’avec les Britanniques et les Allemands. Son parcours de vie, documenté à travers son autobiographie et d’autres sources, dévoile une aventure captivante, teintée de pittoresque, et qui enrichit notre compréhension de cette période dans les régions d’Afrique centrale et orientale (1).
La compromission de Tippo Tip avec les Européens peut être vue comme un exemple de la manière dont certains chefs africains ont cherché à tirer profit des nouvelles opportunités commerciales et politiques issues de l’arrivée des Européens sur le continent. Cependant, il est également important de reconnaître que cette coopération avec les Européens s’est souvent faite au détriment des populations locales, qui ont été victimes du commerce d’esclaves et de la colonisation européenne.
Tippo Tip a été un acteur important dans la région des Grands Lacs africains au cours de cette période, et son histoire reflète les complexités des relations entre les puissances européennes et les sociétés africaines à l’époque de la colonisation. Aujourd’hui, cette même histoire semble se répéter, mais sous des formes modernes et encore plus complexes, le cas typique étant celui de la Région des Grands Lacs Africains avec Paul Kagame du Rwanda comme acteur principal.
Paul KAGAME du Rwanda est-il une reproduction du modèle TIPPO TIP ?
Les lignes ci-dessus indiquent que Tippo Tip était un marchand d’esclaves et un chef de guerre influent de l’Afrique de l’Est au XIXe siècle. Comparer Paul Kagame, le président du Rwanda, à Tippo Tip peut sembler inapproprié étant donné les différences d’époques et de contextes dans lesquels ils ont vécu. Cependant, si l’on cherche à examiner certains aspects de leadership et d’influence, on trouve de fortes similitudes entre ces deux hommes.
Kagame est entré dans l’histoire quand il a gagné la guerre dans un bain de sang et qu’il a pris le pouvoir au Rwanda avec de forts soutiens occidentaux. C’est fort de ces soutiens qu’il a étalé son influence, allant jusqu’à s’enrichir avec arrogance et jusqu’à terroriser non seulement ses opposants politiques mais aussi son propre peuple et toute la région d’Afrique des Grands Lacs.
De même que Tippo Tip a construit un empire grâce auquel il a fait des affaires dans l’esclavagisme, le dictateur rwandais Paul Kagame s’est appuyé sur son pouvoir au Rwanda et sur ses réseaux de soutiens occidentaux pour faire du mal aux africains, particulièrement à son peuple. De plus, ses alliances lui ont permis de s’affranchir de toutes les lois et de toutes les règles de morale. Plusieurs fois, il a commis l’irréparable à travers des crimes qui n’ont pas été poursuivis; plusieurs fois il a passé des accords inacceptables avec des pays étrangers. Le plus récent de ces accords est celui conclu avec le Royaume Uni sur les migrants illégaux, accord qui a largement défrayé la chronique et les réseaux sociaux, accord qui fait de lui un Tippo Tip de notre temps (21ème siècle).
Paul Kagame dans la traite des migrants illégaux avec le Royaume Uni
Paul Kagame a exprimé son soutien à la politique britannique d’expulsion des migrants illégaux et s’est proposé d’accueillir ces migrants au Rwanda en échange d’une compensation financière.
Cette proposition suscite des préoccupations quant aux parallèles avec la traite des esclaves modernes, notamment en ce qui concerne le déplacement forcé de personnes en échange d’argent, comme le fit Tippo Tip.
L’offre de Kagame d’accueillir des migrants illégaux au Rwanda moyennant paiement soulève des questions éthiques et morales, notamment en ce qui concerne le respect des droits de l’homme et la dignité des personnes déplacées. Comparer cette situation à la traite des esclaves modernes, à l’exemple de Tippo Tip, met en lumière les parallèles entre le déplacement forcé de personnes contre rémunération et les pratiques historiques de traite des êtres humains à des fins lucratives.
Les accords entre le gouvernement britannique et le gouvernement rwandais concernant la gestion des migrants illégaux s’inscrivent dans un contexte plus large de coopération internationale en matière de gestion des migrations. Cependant, ils violent les droits de l’homme et les normes internationales, et pourraient exposer les migrants à l’exploitation.
Ces accords ont été largement dénoncés par les organisations de défense des Droits de l’Homme : les avocats ont porté l’affaire devant les tribunaux et ils ont obtenu gain de cause. Le forcing qui s’en est suivi pour exporter les migrants vers le Rwanda traduit une absence d’état d’âme, un mépris pour les lois et une mise à la poubelle des valeurs de dignité humaine et de morale.
En fin de compte, cette situation soulève des questions importantes sur la manière dont les gouvernements en général gèrent les migrations, ainsi que sur les implications éthiques et morales de telles politiques, en particulier lorsque celles-ci impliquent le déplacement forcé de personnes en échange d’une compensation financière.
Dans cette affaire, le dictateur Paul Kagame apparaît comme un allié privilégié pour assurer les politiques migratoires du Royaume Uni. En même temps, la compensation financière apparaît comme le prix à payer pour se débarrasser des personnes indésirables, comme si c’était des déchets. Or, ce sont des vies humaines qui sont ainsi mises en jeu pour, d’une part, réaliser une politique épouvantable humainement parlant et d’autre part, assouvir l’appétit d’argent et de richesses d’un dictateur insatiable.
Cependant, il convient de s’interroger sur le dessous des cartes : ce deal cacherait-il d’autres visées hégémoniques, néocoloniales ou xénophobes ? L’avenir nous le dira.
Le Rwanda, un « pays sûr » selon le Royaume Uni
Le Royaume-Uni a qualifié le Rwanda de « pays sûr » pour justifier la possibilité d’y déporter les migrants. Cependant, cette affirmation a été infirmée par les avocats et les tribunaux, notamment sur base de différents rapports des organisations de défense des droits de l’Homme.
Tout d’abord, le Rwanda est gouverné par un régime totalitaire qui limite sévèrement les libertés civiles et politiques de ses citoyens et qui ne tolère aucune dissidence. Les violations des droits de l’homme, y compris les détentions arbitraires, la restriction de la liberté d’expression, les disparitions forcées et les assassinats sont bien documentées par les organisations de défense des droits de l’Homme à l’échelle internationale.
De plus, le Rwanda est accusé de cibler les dissidents et les opposants politiques à l’étranger. Il y a eu des cas où des Rwandais réfugiés à l’étranger ont été harcelés, poursuivis et même assassinés, ce qui soulève de sérieuses préoccupations quant à la sécurité des ressortissants rwandais, même en dehors de leur pays.
L’on est donc en droit de se demander, face à un régime qui maltraite ses propres citoyens au Rwanda et à l’étranger, quel traitement sera réservé à terme aux migrants accueillis avec pour appât une enveloppe de millions de Livres sterling (il ne s’agit réellement pas d’un accueil humanitaire).
En outre, malgré les efforts du gouvernement rwandais pour promouvoir une image de stabilité et de sécurité, la situation réelle sur le terrain est beaucoup plus complexe. Les tensions ethniques et politiques persistantes, en particulier depuis le génocide de 1994, ont créé un climat de méfiance et de peur, ce qui pourrait contribuer à des épisodes sporadiques de violence et d’instabilité.
Bien que le Royaume-Uni puisse percevoir le Rwanda comme un « pays sûr », il est important de reconnaître les réalités complexes et souvent troublantes qui existent dans ce pays, notamment en ce qui concerne les violations des droits de l’homme et les menaces potentielles pesant sur les dissidents et les opposants politiques. Le Rwanda ne devient pas « un pays sûr » parce que cela a été décrété par le Royaume Uni. Seule la situation sur le terrain prévaut. Même avec une loi qui serait gravé dans le marbre par le Royaume uni, le Rwanda reste ce qu’il est : une dictature totalitaire qui ne rassure personne d’autre que la clique au pouvoir.
Par ailleurs, il y a eu lieu de signaler qu’au moment où le Rwanda veut accueillir des migrants arrivés au Royaume -Uni illégalement par de petits bateaux, les Rwandais sont en train de fuir le pays par les mêmes moyens. Le journal The Guardian parle de 5 migrants rwandais qui ont été péchés au large des côtes australiennes en quête d’asile. De plus, les rwandais eux-mêmes considèrent leur pays comme une prison à ciel ouvert. Chaque fois que l’occasion leur est donnée de sortir du pays, leur première préoccupation est de demander asile politique pour échapper à leur sort fait de misère et d’insécurité. En 2019, un groupe de 8 danseurs désignés pour représenter le Rwanda aux Etats-Unis d’Amérique a disparu et n’est plus retourné au Rwanda. En août 2022, un autre groupe de 13 personnes a refusé de retourner au Rwanda alors qu’il était venu dans un festival international de culture en France.
« La loi de la honte » selon le journal Le Monde
Le Royaume Uni a adopté la loi Safety of Rwanda (« sûreté du Rwanda ») le 23 avril 2024. Le journal « Le Monde » la qualifie de « loi de la honte ». Plusieurs critiques la considèrent comme une « loi contraire au droit international, impossible à mettre en œuvre, immoral, compliqué et dispendieux ».
Tout d’abord, cette loi a été largement critiquée pour son potentiel d’entraver la liberté d’expression et de réduire l’espace civique, non seulement pour les citoyens rwandais résidant au Royaume-Uni, mais aussi pour les défenseurs des droits de l’homme et les critiques du gouvernement rwandais. En imposant des restrictions sévères aux activités considérées comme menaçant la « sûreté » du Rwanda, cette loi suscite des inquiétudes quant à sa compatibilité avec les normes internationales en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression.
De plus, cette loi pourrait être utilisée comme un outil pour réprimer la dissidence politique et cibler les opposants au régime rwandais, en permettant potentiellement à ce dernier de poursuivre et d’extrader les individus considérés comme une menace pour le gouvernement. Cela soulève des préoccupations quant à la possibilité d’extraditions politiquement motivées et à l’utilisation abusive de l’appareil judiciaire pour museler l’opposition politique.
En qualifiant cette loi de « honte », le journal « Le Monde » souligne la divergence entre les principes démocratiques et les valeurs fondamentales de justice et de liberté d’une part, et les actions du gouvernement rwandais et de ses alliés internationaux d’autre part. Cette étiquette met en lumière les contradictions entre les aspirations démocratiques et les réalités politiques au Rwanda, ainsi que les compromis potentiellement faits par les acteurs internationaux au nom de la sécurité et de la stabilité. Cette loi pourrait donc être sous tendue par des intérêts cachés.
En fin de compte, la qualification de cette loi par Le Monde met en évidence les préoccupations persistantes concernant les droits de l’homme et la gouvernance au Rwanda, ainsi que les compromis possibles dans les relations internationales au détriment des valeurs démocratiques et des libertés individuelles. Cela souligne l’importance de la vigilance et de l’engagement en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, tant au niveau national qu’international.
Que le régime du président Paul Kagame soit impliqué dans cette affaire qualifiée de loi de la honte, c’est l’honneur de tout un pays qui en souffre. Cependant, le régime n’a ni foi ni loi, et donc il n’a pas d’interdit.
Paul KAGAME se déguise en panafricaniste pour manipuler l’opinion
Paul Kagame s’est souvent présenté comme un panafricaniste. Malgré cela, il est accusé de participer à des activités contraires à cet idéal, notamment à la traite des migrants africains en collaboration avec le Royaume-Uni.
Malgré son discours sur l’unité et la solidarité entre les nations africaines, Paul Kagame et son gouvernement sont critiqués pour leur prise de position favorable aux pratiques telles que la détention et le refoulement des migrants africains, en coopération avec des pays occidentaux comme le Royaume-Uni. Cette attitude va à l’encontre des principes du panafricanisme, qui prônent la protection des droits et de la dignité des Africains, ainsi que la coopération et l’entraide entre les nations du continent.
Par sa collaboration avec des pays occidentaux pour déporter les migrants africains vers le Rwanda, Paul Kagame compromet, non seulement son éventuelle crédibilité en tant que leader panafricaniste, mais aussi aggrave les souffrances des migrants déjà vulnérables, en les exposant à des dangers et à des violations supplémentaires de leurs droits fondamentaux.
Ainsi, il apparaît que les déclarations de Kagame sur le panafricanisme sont loin de correspondre avec ses pratiques. Il n’est ni sincère ni crédible, ce qui traduit le manque d’un véritable engagement envers les principes de solidarité et de coopération entre les nations africaines. Un dicton africain dit que « chaque fois qu’il y a un africain qui est vendu, c’est qu’il y a son frère qui le vend ». Paul Kagame est ce frère traître.
La population rwandaise vit avec la misère sur le front
Il est crucial de reconnaître les défis socio-économiques auxquels est confrontée la population rwandaise, en particulier en ce qui concerne la pauvreté et le chômage, notamment parmi les jeunes. Une proportion significative de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Malgré ces réalités, les promesses de création d’emplois pour les migrants récupérés du Royaume-Uni par le gouvernement rwandais semblent déconnectées de la situation réelle du Rwanda.
Elles soulèvent des questions sur les priorités politiques du gouvernement et sur son engagement envers le bien-être de sa propre population, en particulier lorsqu’il existe des besoins criants en matière d’emploi et de lutte contre la pauvreté chez les Rwandais.
Plutôt que de se concentrer uniquement sur des ambitions internationales ou des alliances politiques, le président rwandais devrait accorder une priorité absolue à l’amélioration des conditions de vie de sa propre population. Cela implique que les politiques et les initiatives gouvernementales doivent être conçus de manière à répondre aux défis socio-économiques auxquels sont confrontés les Rwandais dans leur ensemble. Plutôt que de privilégier des agendas politiques ou des intérêts internationaux, le gouvernement rwandais doit concentrer ses efforts sur la création d’opportunités économiques, sur la réduction de la pauvreté, l’amélioration de l’accès à l’éducation et aux soins de santé, ainsi que sur la promotion des droits de l’homme et de la démocratie à l’intérieur du pays. En agissant ainsi, Kagame pourrait véritablement incarner les valeurs du panafricanisme en œuvrant pour le bien-être et l’autonomisation de son propre peuple, ce qui servirait également de modèle pour d’autres nations africaines.
Or au Rwanda, ce qui compte pour le gouvernement, c’est l’enrichissement personnel d’un petit groupe qui est pouvoir, le reste de la population étant laissé pour compte. La population est toujours exploitée dans le but d’apporter de la richesse aux business tenus par les proches du pouvoir.
Paul Kagame et la volonté d’expansion territoriale en Afrique
Les visées expansionnistes de Kagame ont un rapport avec la traite des Africains à laquelle il se livre sous en complicité avec le gouvernement Rishi Sunak au Royaume Uni. Elles se manifestent notamment par ses acquisitions de concessions foncières dans plusieurs pays africains gouvernés par d’autres dictateurs irresponsables. Cette stratégie vise à consolider sa position économique et à renforcer son emprise sur de vaste zones dans la région. Un exemple significatif est celui du Congo-Brazzaville, Mozambique ou de la République Centrafricaine, où des rapports indiquent que des accords ont été conclus pour permettre à des entreprises rwandaises d’exploiter des terres pour divers projets, y compris ceux liés à l’agriculture et à l’exploitation minière. Ces investissements sont souvent accompagnés d’une mainmise sur les ressources naturelles de ces pays et d’une exploitation de la main-d’œuvre locale, créant ainsi un environnement propice à la domination des populations.
Au Bénin également, Kagame a acquis des concessions foncières pour des projets économiques, bien que dans une moindre mesure par rapport aux autres pays mentionnés. Cependant, même ces initiatives plus modestes témoignent de sa volonté d’exploiter les ressources et les populations locales pour ses propres intérêts économiques.
Dans l’ensemble, ces exemples, illustrent la volonté d’expansion hégémonique de Kagame à travers l’Afrique, où il cherche à consolider son pouvoir économique en s’assurant le contrôle des terres et des ressources naturelles. Cette stratégie d’expansion territoriale s’inscrit dans un schéma plus large visant à renforcer sa position dans le commerce licite et le commerce illicite, notamment des êtres humains, en exploitant les populations locales et en tirant profit de leur vulnérabilité économique.
La vraie nature de KAGAME est celle d’un voleur et d’un assassin
Kagame, un voleur expérimenté
L’accusation selon laquelle Kagame est un voleur, basée sur son appropriation des richesses du pays à travers des entreprises commerciales telles que Crystal Ventures, révèle des préoccupations profondes concernant la transparence économique et la gouvernance au Rwanda.
Crystal Ventures, associée au Front Patriotique Rwandais (FPR), parti au pouvoir au Rwanda et présidée par Kagame lui-même, détient une part significative voire monopolistique de l’économie rwandaise. Cette concentration de richesses entre les mains d’une entité associée au leadership politique soulève des inquiétudes quant à l’équité économique et à la possibilité pour les entreprises privées de prospérer dans un environnement compétitif. Certains critiques accusent Kagame et son cercle proche d’être impliqués dans des pratiques de corruption et d’enrichissement personnel, tirant profit du contrôle étroit de l’économie et des ressources du pays.
Kagame est accusé de s’ingérer dans les affaires des pays voisins, notamment en République démocratique du Congo (RDC), où des rapports suggèrent que le Rwanda soutient des groupes rebelles dans l’est de la RDC. Ces actions ont contribué à l’instabilité et à la violence dans la région, tout en permettant au Rwanda de profiter de l’exploitation des ressources naturelles de la RDC. Des rapports récents place le Rwanda comme le premier exportateur mondial du coltan alors qu’il n’en produit que des quantités minimes. Il provient du pillage des zones occupées par son armée à l’Est de la RDC.
Cette implication dans les conflits régionaux, en particulier dans l’est de la RDC, va à l’encontre du respect de la souveraineté des États voisins et engage la responsabilité du Rwanda dans l’instabilité régionale.
Paul Kagame, un assassin qui a mis en place le « Killing machine »
Plusieurs accusations et controverses entourent le rôle de Kagame dans les événements clés de l’histoire rwandaise. Tout d’abord, Kagame a mené la guerre contre le Rwanda depuis octobre 1990, avec des rapports faisant état de tueries de civils dans les régions du nord occupées. L’assassinat du président Habyarimana en 1994, événement déclencheur du génocide rwandais, suscite également des questions sur les responsabilités et les motivations derrière cet acte ignoble. Bien que Kagame soit crédité d’avoir mis fin au génocide rwandais en 1994, des crimes de guerre et de violations des droits de l’homme ont également été portées contre la rébellion dirigée par Kagame. Certains observateurs estiment que des massacres de civils et des exécutions extrajudiciaires ont également eu lieu sous son commandement. Ces allégations soulignent la complexité de l’implication de Kagame dans les événements tragiques de l’histoire rwandaise et suscitent des questions sur sa responsabilité et son rôle dans la violation des droits de l’homme et des civils lors de sa campagne militaire.
Kagame poursuit des dissidents à l’étranger et orchestre leur assassinat. Des exemples tels que l’assassinat du Ministre Seth Sendashonga, du Colonel Patrick Karegeya, du Colonel Theoneste Lizinde et d’autres dissidents rwandais à l’étranger soulèvent des questions sur la protection des droits des Rwandais vivant en dehors du pays et la responsabilité du gouvernement rwandais dans des crimes extraterritoriaux.
À l’intérieur du pays, les cas de représailles violentes voire d’assassinats de ceux qui osent défier ou critiquer le gouvernement. Les assassinats de Kizito Mihigo, Assinapol Rwigara et John William Ntwali, etc. sont des exemples éloquents. Ils témoignent des violations devenues monnaie courante sur la liberté d’expression et les droits politiques au Rwanda. Ces actes de violence, et de répression politique ou d’assassinats sapent la démocratie et la liberté au Rwanda.
Le Rwanda a besoin des migrants à cause du génocide, déclare le ministre britannique de l’intérieur, James Cleverly
Les déclarations du ministre de l’intérieur du Royaume Uni selon lesquelles le pays est « légèrement sous-peuplé » en raison du génocide de 1994 et que son économie bénéficiera des migrants envoyés par le Royaume-Uni sont trompeuses et ne correspondent pas à la réalité. Les déclarations de James Cleverly sont mensongères : les chiffres actuels de l‘Institut national de statistiques du Rwanda montre qu’en 2022, le Rwanda compte 13,2 millions d’habitants, soit une densité de plus de 500 habitants au km2, l’une des plus élevée en Afrique. Il est donc faux de considérer que le Rwanda est sous-peuplé.
L’idée selon laquelle l’économie rwandaise bénéficiera des migrants envoyés par le Royaume-Uni est également trompeuse. Les migrants envoyés par le Royaume-Uni dans le cadre de programmes de déportation peuvent apporter des compétences et une expertise précieuses, mais il est peu probable que leur nombre ait un impact significatif sur l’économie rwandaise dans son ensemble. De plus, les avantages économiques potentiels des migrants doivent être équilibrés par les coûts sociaux et économiques de leur intégration.
Les déclarations du ministre de l’intérieur du Royaume Uni sont simplistes et ne tiennent pas compte de la complexité des questions liées à la population et à l’économie du pays. Il est important d’examiner attentivement les faits et de ne pas accepter des déclarations trompeuses qui peuvent servir des agendas politiques cachés.
Conclusion
En conclusion, l’examen comparatif entre Tippo Tip et Kagame révèle des parallèles troublants entre les deux figures historiques. Kagame, par ses actions et ses politiques, semble marcher sur les traces de Tippo Tip, et se positionne ainsi en négrier moderne. Son implication dans la traite des migrants illégaux avec le Royaume-Uni, les tentatives de présenter le Rwanda comme un « pays sûr » en dépit de preuves contraires, et les critiques sévères telles que « la loi de la honte » mettent en lumière les méthodes et les ambitions de Kagame qui rappellent celles de Tippo Tip.
Malgré sa rhétorique panafricaniste, Kagame est confronté à des réalités qui mettent en évidence la souffrance de la population rwandaise et les ambitions expansionnistes du régime. L’exploitation économique, l’oppression politique et l’expansion territoriale dépeignent une image de Kagame en tant que voleur et assassin, plutôt que le visionnaire qu’il prétend être.
En fin de compte, les défis auxquels est confronté le Rwanda, y compris la pauvreté persistante et les violations des droits de l’homme, exigent une réflexion profonde et un engagement sincère envers le respect des valeurs humaines fondamentales. La route vers un avenir meilleur pour le Rwanda et la région des Grands Lacs africains implique de rompre avec les schémas du passé et de s’engager résolument sur la voie de la justice, de la dignité et du respect mutuel.
Vestine MUKANOHERI
FDU-Inkingi
Référence :
(1) Renault François. Tippo Tip. Un potentat arabe en Afrique centrale au XIXe siècle. Paris, Société française d’histoire d’outremer, 1987. pp. 5-364. (Bibliothèque d’histoire d’outre-mer. Travaux, 5).
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