Enquête “Rwanda Classified”. Contre-attaque des lobbies de Paul Kagame en Europe
Pour rappel, l’on se souvient qu’en date du 28 mai 2024, 50 journalistes, venant de 17 pays, sous la bannière de Forbidden Stories, ont publié une enquête, Rwanda Classified, mettant au grand jour la répression menée par les autorités rwandaises contre des journalistes critiques, des opposants politiques à l’extérieur, des étrangers, contre ses propres citoyens par des assassinats, chantage, intimidation, espionnage, etc.
Développement de la situation
Dès sa sortie, le rapport d’enquête fut largement médiatisé et ainsi la vraie nature du régime dictatorial de Paul Kagame fut exposée à l’opinion mondiale, chose qui était tabou depuis sa conquête du Rwanda en 1994.
Tout naturellement, le régime de Paul Kagame fut alerté et s’empressa de protester comme à son habitude, mais dans ce cas, il a aussi menacé et tenté de discréditer les auteurs de se rapport. Ceci fut l’œuvre des porte-parole du gouvernement mais aussi des militants ou sympathisants isolés du régime de Paul Kagame que ce soit au Rwanda et à l’étranger surtout en Occident.
Nouvel élément
Le 04 juin 2024, un nouvel élément est subitement venu s’ajouter à cette guerre politico-médiatique que mène le régime dictatorial de Kagame contre toute vérité ou dénonciation de ses crimes qu’il commet au Rwanda et dans la région depuis 3 décennies.
Cet élément est la naissance, en France d’un front uni des prétendus “historiens et spécialistes des génocides” contre “Forbidden Stories” pour son enquête.
D’emblée, il apparaît que l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) de Paris a été choisie comme base et position d’attaque de la contre-offensive et les journaux Jeune Afrique et Le Point basés aussi à Paris, comme canal de diffusion.
Les deux journaux viennent de publier une longue tribune signée de plusieurs personnalités des milieux universitaires et des médias, accusant les journalistes de Forbidden Stories de publier les enquêtes sans preuves concrètes, qualifiant cela de « paresse » et de « journalisme sensationnaliste » au risque de tomber dans le négationnisme du génocide contre les tutsi.
Pour situer et bien connaître ces combattants que Paul Kagame vient de déployer au front pour refouler son ennemi qui est la “vérité” , prélevons un échantillon et examinons le pedigree de chaque combattant.
Il semble que les initiateurs auraient souhaité publier une tribune défendant Paul Kagame signée par au moins une cinquantaine de personnalités pour atteindre le nombre de journalistes ayant enquêté dans “Rwanda Classified”. Mais malheureusement pour eux, plusieurs personnalités pressenties et contactées ont catégoriquement refusé de se déshonorer en se rabaissant à ce niveau. Les plus courageuses en témoignent publiquement.
Voyons maintenant un échantillon et le pedigree de chaque combattant de ces défenseurs médiatiques du dictateur Paul Kagame:
- Vincent Duclert, le chef de file
Depuis 2019, cet obscur professeur d’histoire à l’EHESS est subitement devenu célèbre quand le président Macron l’a désigné pour présider une Commission qui avait dans ses missions de réconcilier le régime de Paul Kagame avec la France. Après le séjour au Rwanda où il mettait les pieds pour la première fois, il est revenu transformé et de professeur d’histoire, il s’est mué en un agent secret de Paul Kagame en France.et un militant de son parti-Etat, le FPR.
- Joëlle Alazard
Cette dame est présidente de l’Association des professeurs d’Histoire et de Géographie ( APHG), matières qu’elle enseigne au Lycée Louis-le-Grand à Paris au quartier latin. C’est lù où elle a noué des relations personnelles et familiales avec les proches de Kagame vivant à Paris et que donc dans tout dossier qui concerne le régime Kagame, elle est en position de conflit d’intérêt et pas du tout d’intellectuelle.
- Stephane Audouin-Rouzeau
En plus de Vincent Duclert qui y est professeur, Stephane Audouin-Rouzeau est Directeur des études à l’EHESS que nous avons qualifiée de base d’attaque des combattants politico-médiatiques de Paul Kagame en Europe.
Et en ce qui le concerne personnellement, Stephane Audouin-Rouzeau est, depuis 2010, automatiquement et invariablement “témoin de contexte du procureur, témoin des parties civiles, …”, dans chaque procès en Assises qui se tient à Paris contre les exilés hutu en France. C’est donc plutôt un accusateur professionnel des opposants politiques à Paul Kagame qu’un “historien spécialiste du Rwanda”.
- Mehdi Ba
C’est un journaliste engagé chez Jeune Afrique, journal que certains appellent “Jeun à Fric” pour souligner que dans cette entreprise fondée en 1960 par le tunisien Béchir Ben Yahmed, l’argent passe avant l’honneur et la vertu. Et donc ce brave sénégalais a juré, devant François Soudan, de consacrer sa plume à la défense et à la promotion du régime dictatoriale de Paul Kagame car il est le plus rémunérateur chez “Jeun à Fric”.
- Anette Becker
Cette dame est aussi historienne et est professeure à l’universite de Paris Nanterre. Elle se présente comme “spécialiste des génocides Arméniens, des Juifs et surtout des Tutsi” qu’elle affirme être les mêmes.
Mais aussi et surtout, elle est liée à la même EHESS avec Stephane Audouin-Rouzeau avec qui elle a publié 2 livres sur l’histoire du Rwanda et le “génocide des Tutsi”.
- Boubacar Boris Diop
Enfin, ce vieux sénégalais est un écrivain qui, en manque d’inspiration, a trouvé dans le drame rwandais de 1994 et ses suites – l’aura et l’impunité du régime dictatorial de Kagame -, une occasion de se revaloriser et de vieillir matériellement comblé.
Séjournant presque en permanence au Rwanda, il n’hésite pas à publier ou à parler des choses qu’il ne connaît pas mais simplement quand le régime de Kagame le lui demande. C’est ainsi qu’il a publié un livre sur les ossements de Murambi dans lequel il affirme que 10.000 tutsi étaient tués par jour et cela pendant 3 mois.
Mais après avoir ainsi affirmé que 900.000 Tutsi auraient été tués, il continue en affirmant que plus de 300.000 autres Tutsi auraient été sauvés par son idole Paul Kagame. Même les Tutsi qu’ils vantent et fait la publicité en rigolent et s’en étonnent car ils savent que la population tutsi au Rwanda en 1994 n’atteignait même pas le nombre de 700.000 âmes. Alors en tuer 900.000 et laisser 300.000 rescapés, il n’y a qu’un vieux sénégalais en quête de pitance qui peut le soutenir.
Constat et enseignements
Nous constatons donc que le rapport “Rwanda Classified“ a fait effet de séisme dans les fondements du régime dictatorial de Paul Kagame. Le régime le prend au sérieux. Mais, nous constatons aussi que Paul Kagame dispose en Occident des lobbies qui sont prêts à se déshonorer ou à se discréditer intellectuellement pour maintenir debout le mur de l’omerta sur ses crimes. Et ce rapport de Forbidden Stories nous révèle les identités des membres de cette clique de l’Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales ( EHESS) autour de Vincent Duclert.
En définitive, le plus désolant et inquiétant, c’est que ce Vincent Duclert n’est qu’une créature et un instrument d’Emmanuel Macron qui l’a créé ex nihilo en 2019 et qu’avant que la France ne soit débarrassée de la Macronie en 2027, il pourrait avoir causé des dégâts énormes.
Désormais, ce groupe de commandos de Kagame en France devrait être chaque fois identifié et pointé du doigt surtout dans des procès en Assises contre des exilés Hutu. Aucune personnalité de ce groupe ne devrait être acceptée comme expert ou partie civile dans de tels procès ; même s’ils ont déjà fait condamner plusieurs innocents.
Enfin, on souhaiterait que la RDC et le Burundi qui sont les victimes du régime dictatorial de Paul Kagame, tirent profit du documentaire pour exercer davantage de pressions sur les soutiens du régime de Kigali en faisant valoir que leurs pays sont victimes d’avoir permis la démocratie sur leur territoire.
Emmanuel Neretse
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