Rwanda, un espace politique toujours verrouillé. Le mensonge et la peur comme outil de gouvernance !

Lorsque le mensonge éhonté se transforme en une règle de gouvernance et que l’église célèbre le mensonge et l’impunité, alors les droits des individus se heurtent à la peur et à la violence individuelle et communautaire ; la conscience humaine personnelle et collective meurt pour des générations !

 

Alors que Paul Kagame confirme régulièrement ses dérives autoritaires par des discours haineux, des assassinats internes et transfrontaliers et s’en prend directement  aux citoyens critiques internes et de la diaspora réfugiée à cause des injustices occasionnées par la gouvernance de son parti  FPR ; pendant qu’il refuse d’entendre les cris de détresse des personnes expropriées par force sans indemnisations ou les voix de ceux qui portent les cris des personnes accablées par la misère de l’extrême pauvreté qui tentent  de survivre suite au manque d’emploi dû à la mauvaise gouvernance ;  pendant que les confessions basées sur la foi font face à des restrictions sans précédent et que les lieux du culte sont fermés par force, pour l’éminent homme d’église Cardinal Kambanda Antoine, connu pour son soutien inconditionnel au parti FPR :« Rendons grâce à Dieu car, à ce jour et ce depuis 30 ans, personne n’a été tué, personne ne s’est exilé, personne n’a fait l’objet de destruction de son habitation, personne n’a été malmené (kubundabunda) ».

 

L’ODHR refuse cette négation de la réalité de l’histoire rwandaise et essaie,  par cette note, de décrire brièvement la réalité sur les situations de violations des droits humains, de mensonge et d’intimidations survenues ne fut ce que sous ce septennat qui s’achève, dans un cadre de l’ouverture de l’espace politique.

 

L’ODHR fait le bilan du septennat dans les pages ci-après. Il revient sur le contexte des élections du 15 juillet 2024 seulement dans le cadre de l’espace démocratique et politique. Une note séparée sur la société civile suivra.

 

L’ODHR recommande au régime actuel au pouvoir d’écouter son peuple sans le terroriser et sans mensonge. Le pouvoir souverain appartient uniquement au peuple. Il faut simplement la confiance du peuple et rendre compte dans la transparence !

 

Quel espace politique dans un régime dominé par le FPR ?

 

Quel espace politique et démocratique dans un régime violent et répressif du Front patriotique rwandais ? Tout est fait, y compris mensonge et manipulation juridico-diplomatique, pour la domination du leadership de Paul Kagame et de son régime !

 

Ce document de bilan de mandat résume la situation de l’espace politique au cours de ce septennat présidentiel qui s’achève.  Il est le résultat d’un suivi régulier sur terrain et des témoignages de nos sources d’informations ou des personnes concernées directement, et de la documentation pertinente pour les besoins de ce rapport.

 

Ce document s’inscrit dans le prolongement de la note de situation de l’Observatoire des Droits de l’Homme au Rwanda (ODHR) de 2017 intitulé « Rwanda : un espace politique confisqué par une gouvernance non équitable fragilisant la dignité et la sécurité humaine » publié le 5 décembre 2018 par ODHR[i] qui avait fait aussi un bref bilan du régime répressif de Paul Kagame depuis sa prise du pouvoir en 1994. Cette note de l’ODHR comme toutes ses déclarations et rapports de situation sur les droits humains dénonçaient la confiscation de l’espace politique par le parti FPR accompagnée par une répression sanglante à travers des assassinats simulés ou non en accident, en maladie inexpliquée, des disparitions forcées, des arrestations et des procès fabriqués pour réduire au silence toute critique et opposition politique.

 

Il se réfère aussi aux deux notes de la FIDH sur le Rwanda intitulées respectivement « Rwanda-la démocratie mise sous tutelle[ii] » publié le 04 aout 2017 et « Au Rwanda, un espace civique et démocratique sous le contrôle total du parti unique FPR[iii] » publié le 21 juillet 2022. Des références sont aussi faites aux rapports réguliers de Human Right Watch et des autres organisations des droits de l’homme ainsi qu’aux reportages des journalistes et des médias sociaux dont les chaines en ligne et les activistes rwandais sur YouTube qui suivent au jour au jour l’évolutions des situations des droits civils, politiques et socio-économique au Rwanda.

 

Dans la présente note, l’ODHR reviendra sur la situation des partis politiques et n’abordera pas la question de la société civile malmenée qui sera faite dans une note séparée.  Certains de ses passages pour les besoins de ce bilan de mandature qui s’achève, reviendront sur des situations traitées dans les trois notes ci-haut mentionnées soit pour illustrer ou actualiser selon l’évolution des contextes.

 

L’ODHR considère ce mandat à terme et les suivants comme des mandats présidentiels pris au peuple par dol. Le peuple rwandais a été manipulé d’une part pour signer une pétition dont la plupart ne comprenait pas les tenants et les aboutissants et, d’autre part pour voter un référendum fondé sur une cause et un objet illicite qui est le vol de la souveraineté du peuple d’élire ses représentants.

 

Ce mandat, fondé sur un mensonge avéré comme ceux qui l’ont précédé, est marqué par une situation désastreuse en droits humains couplée de gouvernance non transparente comme il sera décrit dans ce document. Si le régime du Rwanda se réclame être une démocratie, existe-il réellement un espace démocratique pour le peuple rwandais ? Pour rappel, la définition simple du terme « démocratie » fait référence à la « Forme de gouvernement dans laquelle la souveraineté appartient au peuple ». Si on en reste à cette simple mais importante référence sans aller beaucoup dans d’autres analyses, le peuple rwandais a -t-il cette souveraineté ? Lui appartient-il de gouverner ?

 

Le régime actuel a fait choisir par référendum dans la constitution révisée en juillet 2023, ce qu’il a appelé « démocratie consensuelle » et en a délimité le champ. Il s’agit de : « la démocratie pluraliste basée sur le partage du pouvoir, l’unité et la réconciliation nationales, la bonne gouvernance, le développement, la justice sociale, la tolérance et résolution des problèmes par la voie du dialogue ».

 

Selon l’art. 10 de cette constitution, le Rwanda est une république indépendante, souveraine, démocratique, sociale et laïque. L’espace du peuple pour gouverner ou exercer cette souveraineté est défini dans l’article premier de cette constitution. La souveraineté ou le pouvoir appartient au peuple rwandais qui l’exerce lui-même par voie référendaire, électorale ordinaire ou par ses représentants.

 

Mais la mise en application de cette souveraineté du peuple à travers les formations politiques et l’élection de ses représentants s’avère compliquée. Les formations politiques et la présidence du pays semblent réservées à certaines catégories de la population mais exclues pour d’autres. La création des partis politique comme l’acceptation des candidatures à toute élection même présidentielle n’est accordée que discrétionnairement par les ténors du parti au pouvoir. Et la lutte pour y accéder rencontre une résistance allant jusqu’à l’utilisation du mensonge, les éliminations et les discriminations par ceux qui ont le monopole du pouvoir pourtant sensé être dans la souveraineté du peuple.

 

Les élections présidentielles, législatives et même celles des autorités locales sont une mascarade pour placer les membres du FPR et les soutiens pour en exclure d’autres et bloquer les opinions différentes pourtant nécessaire pour ce pluralisme exprimé dans le texte constitutionnel.

 

Ces élections se tiennent seulement pour la forme, car le contexte juridique et politique est manipulé à travers des mensonges pour la domination du leadership du FPR et des musellements des oppositions critiques et politiques.

 

Pour la coordination de l’ODHR

Laurent Munyandilikirwa

Président

 

LIRE LE DOCUMENT EN INTEGRALITE: 34 pages

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[i]Voirhttp://data.over-blog-kiwi.com/1/18/92/70/20181205/ob_4b13ec_note-sur-la-confiscation-de-l-espace-p.pdf.

[ii]Rwanda : La démocratie mise sous tutelle (fidh.org)

[iii]voirAu Rwanda, un espace civique et démocratique sous le contrôle total du parti unique FPR (fidh.org)

 

 

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