23 mars. Nkunda, Ntaganda, Makenga…marionnettes de Kigali dans le projet de la balkanisation du Congo
En 2004, le Rwanda, l’Ouganda et la RDC signent à Kigali un accord Tripartite sur la sécurité régionale dans la région des Grands Lacs. A son article II « Neutralisation des groupes armés », au point iv, on peut lire : « Milices de défense locales qui s’opposent à l’autorité centrale, et groupes dissidents armés sous le commandement d’officiers rebelles tels que Laurent Nkunda. La RDC prend note de la neutralisation de Jules Mutebutsi par le Rwanda et son traitement selon les normes de droit international ».Mais c’est ne pas connaître le projet de Kigali sur l’est de la RDC.
En remplacement des membres du RCD perdus à Kinshasa, Kigali créa Laurent Nkunda : « Laurent Nkunda did not fol from the stay ». En effet, Laurent Nkunda n’est pas tombé du ciel. Il est une fabrication de Kigali.
Dans un article du journal Les Coulisses, sous le titre en anglais « Nkunda a Rwanda’s puppet », un proche de Paul Kagame parle en des termes crus de Laurent Nkunda. Ce dernier doit montrer à la face du monde qu’il est différent des autres marionnettes pour avoir une adhésion populaire.
Chef politico-militaire et spirituel, Nkunda évoque Patrice Lumumba avec fierté, Joseph Mobutu avec dédain, Laurent-Désiré Kabila avec haine et mépris. Le RCD qui l’a sorti de l’anonymat, avec pitié et compassion. Joseph Kabila, avec regret et ne reconnaît pas son élection. Nkunda franchit le Rubicon en déclarant : « Je ne serai jamais Rwandais, moi Laurent Nkunda. Nous n’avons pas de la place au Rwanda. Nous sommes des Congolais. » Cette déclaration porte des germes de division entre les Tutsi. C’est une négation de l’affirmation du Mututsi un et indivisible, martyrisé. Kagame est irrité. Louis Michel et Obasandjo font pression sur Kagame pour solder Nkunda. Le deal est trouvé entre Kagame et Kabila : Laurent Nkunda contre Vital Kamerhe. Ce qui est fait en mars 2009.
Bosco Ntaganda pour sceller l’alliance
Bosco Ntaganda (Rwandais) succède à Nkunda. Le CNDP signe, le 23 mars 2009, un accord avec Kinshasa pour l’intégration des membres du CNDP dans les institutions de la république. Officiellement 4500 éléments armés du CNDP (non recensés) vont être mixés aux FARDC. Le général John Numbi patronne les négociations avec Ntaganda sans maîtriser tous les volets de l’accord.
Depuis août 2006, Bosco Ntaganda est sous mandat d’arrêt de la CPI. Kinshasa s’oppose à son arrestation et à son extradition au nom de la paix. Le CNDP, mouvement politico-militaire, se transforme en parti politique. Édouard Mwangachuchu est son président. Le CNDP adhère à la Majorité présidentielle. Ntaganda, général FARDC et coordonnateur adjoint des opérations AMANI s’illustre par des braquages de banques, trafic illicite des minerais et opérations de blanchiment d’argent notamment l’escroquerie de deux Américains à Goma. Les États-Unis entrent en colère et exigent que Bosco Ntaganda soit livré à la CPI. Pour éviter de violer le deal, on lui conseille de se réfugier dans sa ferme du Masisi avec armes et munitions.
Ntaganda, Makenga et le M 23. Pour le meilleur et pour le pire
Depuis le Masisi, Ntaganda, soutenu par Kigali, relance la rébellion estimant que Kinshasa l’a livré. Les éléments CNDP mixés ont refusé d’être déployés dans d’autres provinces sauf à l’est (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri). Kigali sait que Ntaganda finira par la CPI. Il fait appel au colonel Makenga Ruzangiza, adjoint au colonel Delphin Kahimbi dans le Sud-Kivu. Après refus, il finit par accepter d’épauler Ntaganda. Or, il n’a jamais digéré la trahison de Ntaganda contre Nkunda.
En avril 2012, les éléments du CNDP mixés dans les FARDC désertent les positions FARDC pour rejoindre Ntaganda et Makenga. Ils adoptent l’appellation Mouvement du 23 mars pour rappeler et réclamer le deal signé et non respecté consistant à leur octroyer tout l’est de la RDC depuis le Haut-Katanga jusqu’aux Uélé. Le M 23 connaît une scission, l’aile Ntaganda avec Baudouin Ngaruye et Runiga Rugerero et l’aile Makenga Ruzangiza avec Bisimwa. Ntaganda est capturé par les États-Unis puis livré à la CPI.
Après la défaite historique de Chanzu en 2013, Kigali ayant retenu la leçon astique d’autres stratégies et attend les autorités de Kinshasa au tournant. En complicité avec l’Ouganda, il ressuscite le M 23 en 2021 et l’appuie dans la nouvelle aventure. Cette fois-ci, Kigali est en avant plan : moyens humains et logistiques de la RDF pour conquérir les deux territoires qu’il convoite, Rutshuru et Masisi. Des milliers de déplacés sous le regard complaisant et complice de la communauté internationale. La RDC doit apprendre à lire les intentions de ses voisins. Et se préparer en conséquence. La patrie ou la mort.
Nicaise Kibel’Bel Oka, journaliste d’investigation
Source : lescoulissesrdc
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