Joseph Kabila à la tête du M23/AFC, dernière trouvaille de Paul Kagame, ‘‘le mal’’ de la région des Grands Lacs

L’événement du mois : Joseph Kabila s’adresse à la nation

 

Au cours de son adresse à la nation faite d’on ne sait où, certaines rumeurs parlent de Kigali, le vendredi  23 mai, date symbolique qui fait allusion  à mars 23/M23, l’ancien président de la RDC de 2001 à 2019, Joseph Kabila Kanambe a annoncé son retour en RDC par Goma mais sans préciser la date. Deux jours après, le groupe politico-militaire AFC/M23, sous le manteau duquel opèrent les troupes d’occupation de Paul Kagame du Rwanda et l’entourage de Joseph Kabila ont annoncé et confirmé l’arrivée de l’ancien président à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dimanche le 26 mai 2025.

 

D’après nos sources, Kabila a passé une grande partie de la journée au Rwanda avant de rejoindre Goma dans la nuit profonde du 25 mai. Il avait eu un tête à tête de plusieurs heures avec Paul Kagame. Les réunions se sont enchaînées, des accords signés entre la délégation de Kabila et les officiels politiques et militaires rwandais.

 

Kagame a ensuite remis une trentaine de véhicules de luxe, 4×4, pour transporter la délégation de Kabila, très nombreuse, à Goma. Une délégation composée de plusieurs généraux, dont son principal allié John Numbi, et autres officiers ayant quitté Tshisekedi, les gardes rapprochés de Kabila qui ne l’ont jamais quitté depuis qu’il est en exil et quelques opposants à Tshisekedi.

 

Avec l’arrivée de Kabila, Goma devient donc son quartier général des opérations militaires, politiques et diplomatiques.

 

Ainsi donc, Joseph Kabila a pris officiellement et effectivement le commandement des troupes de Paul Kagame du Rwanda qui opèrent sous l’étiquette d’une “rébellion” dite  AFC/M23. Il est installé dans son Quartier Général à Goma où son complice et ancien agent dans la CENI Corneille Nangaa lui a remis le leadership du M23/AFC. Il a commencé à y recevoir des dignitaires en qualité de “Chef d’Etat rebelle” depuis le 29 mai 2025.

 

Qualification de l’acte

 

Nous avons noté de multiples réactions et interprétations mais presque toutes sont unanimes dans la qualification du saut fait par Joseph Kabila vers la lutte armée contre le peuple congolais aux côtés et aux ordres de Paul Kagame du Rwanda.

 

Le constat est unanime et indiscutable: en  regagnant le pays par la ville de Goma, sous occupation rwandaise, après une escale à Kigali, Joseph  Kabila a franchi le Rubicon. C’est donc un voyage qui vaut déclaration de guerre.

Ce faisant, Joseph Kabila a purement et simplement rejoint les rangs des supplétifs de l’armée de Kagame, pour en prendre la tête.

Sa présence dans les régions sous occupation rwandaise vise la revitalisation des troupes d’invasion et devrait relancer les hostilités de plus belle dans quelques semaines ou mois. Le premier prétexte sera saisi au bond. Par exemple le possible refus ou retard de la part du  président Tshisekedi pour la signature d’une capitulation devant Paul Kagame à Washington ou à Doha.

Les masques sont donc tombés, et Kinshasa n’a pas d’autres choix que de le traiter comme un ennemi de la République.

 

Profil d’un personnage aussi  mystérieux que dangereux

 

Joseph Kabila, de son nom d’enfance en Tanzanie Hypolite Kanambe, fait tomber les masques et montre celui qui il est et à quoi il a servi depuis sa jeunesse en retournant à ses origines et en allant commander ouvertement les forces RDF/M23 qui ont conquis et occupent l’Est de la RDC afin de leur faire conquérir toute la RDC de Goma à Kinshasa en passant par Lubumbashi, Kisangani… Et à seulement 53 ans dont 18 passées à la tête de la RDC, le Joker des Tutsi du FPR de Paul Kagame a tout pour satisfaire ses ambitions politiques encore vives, et surtout offrir enfin toute la RDC aux Tutsi  ou à défaut sa partie Est avant qu’il ne prenne sa retraite. En effet il a acquis la notoriété et surtout une  fortune immense, facteurs auxquels ne résiste presque aucune entité en Afrique.

 

Ce faisant, il met dans l’embarras et gêne non seulement certains congolais qui se sont mépris sur lui et qui doutaient de son rôle dans la réapparition du M23 et la création de l’AFC à la tête de laquelle il a placée son acolyte Corneille Nangaa, mais aussi les puissances occidentales qui croient ou font croire par naïveté ou intérêts que puisque des “ opposants” congolais et des Prélats catholiques et protestants de  ce pays très christianisé dénoncent quelques  actes du pouvoir en place et soutiennent sans le dire les agresseurs, la guerre en cours ne serait pas un conflit de type international et de conquête des peuples par d’autres: ici les Bantous de la RDC et du Burundi par les Tutsi du Rwanda du clan Paul Kagame.

 

Il serait long et fastidieux de relater en détails le parcours du mystérieux “Joseph Kabila” qui, aujourd’hui, revient à la Une de l’actualité dans un pays qu’il appelle sien et sur lequel il a régné en maître absolu pendant 18 ans se faisant une renommé en Afrique et dans le monde.

Limitons nous donc à citer les titres des principales étapes de son parcours et de certaines de ses actions  en indiquant les dates pour ceux qui voudraient s’y documenter en détails car tout est archivé.

En 1995, un jeune homme qui vivait en Tanzanie dans une famille adoptive d’un ancien maquisard zaïrois exilé à Dar Es Salaam et devenu “homme d’affaires”, fut enrôlé sous le nom de “Hyppolite Kanambe” dans l’APR, l’Armée Patriotique Rwandaise du FPR de Paul Kagame qui venait de conquérir le pouvoir au Rwanda. A partir de ce moment, il fut sous la protection du Lt colonel James Kabarebe alors commandant des opérations de l’APR.

 

A partir de novembre 1996, le jeune Kanambe fut aux ordres du même colonel James Kabarebe lors de l’offensive menée en RDC par le corps expéditionnaire de l’APR qu’il commandait, d’abord avec pour objectif de démanteler les camps des réfugiés Hutu qui avaient trouvé refuge à l’Est de la RDC ensuite pour renverser le régime du maréchal Mobutu à Kinshasa.

 

Dès mai 1997 après le renversement du Maréchal Mobutu, le Général James Kabarebe étant devenu Chef d’Etat-Major général des armées de la RDC nommera Kanambe sous le nom de Joseph Kabila “Général” et Commandant de la Force Terrestre.

 

En janvier 2001, à la surprise générale, un jeune homme de 29 ans présenté comme étant le fils de Laurent Désiré Kabila qui venait d’être assassiné par balles dans son bureau par ses gardes rapprochés, fut proclamé, sous le nom de Joseph Kabila, comme “nouveau président de la République”.

 

Pour réparer les torts de son ‘‘père” et prédécesseur Laurent Désiré Kabila qui avait souhaité que les forces du Rwanda qui lui avaient aidé à prendre le pouvoir, quittent la RDC, son successeur et “fils” Joseph Kabila a tout fait et tout cédé aux Tutsi sur tout ce qu’ils revendiquaient. Ainsi, dans ce qui sera appelé comme “Accord de Sun City”, il a instauré un régime dit “P+4”, ce qui veut dire un Président avec 4 Vice-Presidents. Et ce régime accordait aux Tutsi les domaines de la Défense, de la sécurité et de l’administration territoriale à l’un des 4 vice-presidents Azarias Ruberwa.  Ainsi les postes dans le Haut Commandements des Forces Armées devaient être occupés par les officiers Tutsi nommés par Paul Kagame à travers Azarias Ruberwa. Ce qui fut le cas pendant tous les 18 ans de règne de Joseph Kabila sur la RDC.

 

Durant ces 18 ans à la tête de la RDC, le bilan de Joseph Kabila se résume à sa spontanéité pour céder à toutes les caprices de son maître Paul Kagame même aux plus farfelues de  celles-ci. On peut citer sans développer:

 

L’intégration systématique et automatique des éléments de chaque groupe armé créé par Paul Kagame avec la nomination de ses chefs militaires aux postes de commandement des Forces Armées et  les cadres politiques dans les instances étatiques ( Gouvernement, Assemblées, haute administration).

On peut citer, sans être exhaustif, le RCD-Goma avec les politiciens Azarias Ruberwa, Moïse Nyarugabo et des généraux et colonels comme Obed Rwibasira, Jules Mutebusi, …

Ensuite le CNDP de Laurent Nkunda relayé par Bosco Ntaganda, le M23 première version en 2012 avec Sultan Makenga déjà, …

 

Mais les 18 ans de règne de Joseph Kabila auront été marqués sur le terrain à l’Est de la RDC par des opérations conjointes avec l’APR de Kagame pour faire la chasse aux réfugiés Hutu en assassinant les plus physiquement aptes parmi eux ou alors ceux qui étaient instruits au Rwanda avant l’exil de 1994 en les accusant d’être des “génocidaires” et des membres des “groupes terroristes” comme FDLR ; en réalité pour briser et étouffer dans l’œuf toute intention de  la population Hutu exilée en RDC de réclamer leurs droits légitimes comme le retour dans la dignité dans leur pays.

 

C’est ainsi que l’armée de Paul Kagame et sa faction de RDC baptisée “Forces Armées congolaises” sous Joseph Kabila mais commandées par les officiers de Kagame ont mené jusqu’en 2021, donc même après son remplacement au pouvoir par Félix Tshisekedi, plus de 4 opérations communes ayant pour objectifs l’éradication des FDLR. Ces opérations ont eu pour noms: Rudia, Umoja Wetu I et II, Kimia I et II, …

 

Le bilan officiel donné à l’époque par celui qui était Chef d’Etat-Major général à Kigali puis ministre de la défense le tristement célèbre général James Kabarebe était que les opérations conjointes avaient complètement démantelé les FDLR et que même ce qui en reste ne pourrait du tout constituer un danger pour la sécurité du Rwanda.

 

Mais, bizarrement, dans toute négociation ou débat touchant la région des Grands Lacs, le même Rwanda s’acharne pour évoquer la prétendue menace contre sa sécurité que constitueraient les FDLR pourtant déclarées neutralisées depuis longtemps par ces opérations conjointes des armées de Kabila et de Kagame.

 

Quid des processus en cours?

 

On avait déjà noté que les différents processus de paix (Luanda, Nairobi, Washington, Doha…) menés en parallèle apportent plus de confusion qu’ils ne participent à ce jour à la recherche d’une solution durable.

 

Certes, les dialogues de la CENCO et de l’ECC ou autres de l’Union Africaine et des organisations régionales sont nécessaires mais pas prioritaires aujourd’hui, au regard de l’évolution des choses. Face aux initiatives de Donald Trump (Washington et Doha), ils peuvent être considérés comme un service après vente d’un produit.

 

Maintenant avec la nouvelle situation créée par la prise du commandement  du M23/AFC par Joseph Kabila lui-même à Goma, d’où les groupes armés créés et soutenus par Paul Kagame du Rwanda et occupant déjà l’Est de la RDC et ayant pour objectif de conquérir militairement tout le pays, tous ces processus sont plus que compromis et à la limite semblent n’être qu’une diversion.

 

Celui de Washington

Certes le président Trump déclare haut et fort que c’est lui qui va mettre fin à la guerre en RDC, après la signature de l’accord du siècle en préparation à Washington entre Kinshasa et Kigali. De quoi lorgner le Prix Nobel de la paix.

 

Mais  avec ce  nouveau développement avec Kabila à Goma pour diriger la guerre du M23/AFC, même si ses 12 propositions  lors de son discours du 23 mai, sont caduques, irréalistes aujourd’hui, Trump devra tenir compte de cette nouvelle donne avant de faire signer son Accord de “non-paix” à Paul Kagame et à Félix Tshisekedi. Un signe avant-coureur indiquant comme quoi le paramètre “Kabila” injecté dans la formule complique encore l’équation “Paix à l’est de la RDC”.

 

Le 25 Avril 2025,  le Département d’Etat des Etats Unis d’Amérique a annoncé à grand renfort de publicité  une “déclaration de principes” que venait de signer, à Washington, les ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères. Une réunion des ministres des Affaires étrangères était  envisagée vers la troisième semaine du mois de mai, à Washington, pour finaliser un texte consolidé. À la fin du processus, il est prévu, au mois de juin, que les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se rendent aux États-Unis pour la signature officielle de l’accord de paix, autour du président Donald Trump.

 

Mais en ce début juin 2025, le texte consolidé promis et approuvé par les 2 ministres est toujours attendu. Et à Washington comme à Kigali et Kinshasa c’est “motus et bouche cousue” à ce sujet.

 

On peut donc affirmer, sans risque de se tromper, que le ralliement venant du Rwanda de l’ex-président de la RDC Joseph Kabila au M23/AFC et la prise de contrôle politique et militaire de ces  groupes armés créés et soutenus par le Rwanda et qui occupent le Nord et le Sud Kivu basés à Goma, constitue un caillou dans la botte du processus de Washington et il ne pouvait en être autrement.

 

Le processus de Doha

Le Qatar devrait aussi tenir compte de la nouvelle donne Joseph Kabila, comme nouveau patron du M23/AFC car désormais Médiateur entre lui et le gouvernement de Kinshasa.

 

Le processus de Lomé

L’UA qui est habituée au ridicule et aux manœuvres et magouilles, trouvera une formule passe-partout  pour s’en tirer.

 

L’initiative de la CENCO

Seuls ces prélats semblent avoir gagné et être désormais aux commandes dans la conduite du train RDC en voyant  l’un de leur cheminots Joseph Kabila dans la cabine de pilotage aux côtés de leur ancien acolyte dans la célébration de la  messe de la CENI, Corneille Nangaa.

 

Et la suite?

 

Sur le plan politique

Dans les semaines et mois à venir, par la magie de la politique politicienne congolaise, nous allons assister à des revirements spectaculaires. Beaucoup de politiciens qui ne sont  là que pour leurs intérêts n’hésiteront pas à changer de camp les uns en lâchant Félix Tshisekedi si on leur propose mieux ailleurs en faisant miroiter cette possibilité du retour de Joseph Kabila au pouvoir avec son désormais M23/AFC ; d’autres, en se désolidarisant ouvertement du M23/AFC s’ils sentent que Joseph Kabila s’est rendu infréquentable en rejoignant l’ennemi. Et avec les politiciens congolais surtout ceux qui ont goûté au pouvoir, tout est faisable même les revirements et décisions les plus invraisemblables.

 

Ainsi, qui aurait pu imaginer que l’ex-président Joseph Kabila à peine 6 ans après avoir cédé le pouvoir, pouvait décider d’aller se mettre sous la protection physique d’un officier Tutsi qu’il avait radié des rangs des FARDC et fait judiciairement condamné par contumace en 2011 mais qui aujourd’hui est le chef militaire d’une rébellion qui occupent une grande partie du Nord et du Sud Kivu et qui a installé son Quartier Général dans la Ville de Goma? Nous parlons du Général Sultan Makenga, l’actuel Commandant de l’aile militaire du M23 dont les militaires assurent désormais la garde rapprochée et éloignée de Joseph Kabila dans Goma et partout au Nord et Sud Kivu!

 

Sur le plan militaire

Dans une telle situation, l’idéal pour un état agressé et dont une partie de son territoire est occupée et qui en plus voit son opposition interne rejoindre les rangs de l’ennemi, serait que ses forces armées aient assez de ressources matérielles et morales pour, sinon bouter l’envahisseur hors du territoire national, ou tout au moins être en position de force sur le terrain. C’est la condition sine qua none pour que l’option militaire soit privilégiée.

 

Mais, dans la situation actuelle de la RDC agressée et sous occupation des troupes rwandaises de Paul Kagame, rien n’indique que Kinshasa soit en mesure de reprendre la main dans les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Rien n’indique non plus que les FARDC, chassées sans gloire des positions qu’elles tenaient, soient en mesure de reprendre quelque soit peu le terrain perdu. Dans ces conditions seules les négociations et dans lesquelles la RDC subirait la loi du plus fort et verrait ses arguments pourtant logiques,  juridiquement et politiquement valables, n’avoir aucun poids face à ceux de la partie en face mais militairement en position de force.

 

Avenir sombre pour la RDC

 

Le renversement de Félix Tshisekadi aurait été décidé au plus haut niveau international?

Selon certaines sources mais sans que l’on puisse vérifier, les USA, la Belgique , la France, Londres, donnent leur feu vert à Kabila pour déchoir Tshisekedi (information d’un certain Frédéric Duchallot du journal du midi). Selon les mêmes sources, ce n’est qu’une question des mois. Entre août et septembre 2025, le régime aura changé, la RDC vivra un nouvel épisode de son histoire.

 

Même si on ne sait pas de quelle manière Kabila va déchoir Tshisekedi (le pousser à la démission ou à l’exil, l’assassiner ou le renverser par un coup d’Etat…) mais dans tous les cas, les circonstances seront dans la violence et les conséquences désastreuses pour la paix et la sécurité des populations.

 

Le nettoyage ethnique en cours au Rwanda et à l’Est de la RDC depuis début mai va se poursuivre et même s’accélérer avec cette nouvelle donne. Ainsi les Hutu ou Bantou en général (Hunde, Nande, Bashi, …) du Nord et du Sud Kivu seront soit tués sur place soit déportés au Rwanda. En même temps des Tutsi seront amenés du Rwanda et des pays voisins pour être réinstallés dans les propriétés foncières du Nord et sud Kivu dégagées par les Hutu et cela jusqu’à ce que les Tutsi  soient l’ethnie majoritaire de l’Est de la RDC.

 

Le général Kabila à Goma va s’atteler à la revitalisation des troupes d’invasion avec tous les appuis (politiques, diplomatiques, économiques et bien entendu militaires) de Paul Kagame et devrait relancer les hostilités de plus belle, avec comme objectif: retrouver un pouvoir qu’il regrette avoir perdu fin 2018.

 

Dans ces conditions, il est évident qu’il y aura des rejets de ce revenant Kabila rien qu’en se rappelant ses 18 ans de tyrannie et donc de mort. Il y aura donc des résistances diverses  et selon  les communautés congolaises, d’où des guerres chaotiques et généralisées, voire des génocides pouvant conduire à la balkanisation et même à l’éclatement du pays!

 

D’où peut venir le salut?

 

Que ce soit pour la RDC et son peuple et surtout le Rwanda et son peuple, la réponse indiquant la solution idéale est radicale mais qui peut sembler choquante pour certains esprits. Nous disons : « Il faudrait débarrasser le Rwanda et la région du ‘‘mal Paul Kagame’’. » Mais la question  subséquente et sans réponse évidente est celle-ci: « Qui peut le faire et comment? ».

 

Nous essayons d’y répondre en toute simplicité et pragmatisme, ce qui pourrait paraître pour certains simpliste et naïf. Mais nous assumons.

 

Au Rwanda, comme en RDC et aussi dans la région, les peuples sont “souverains” et donc possèdent en eux des ressources pouvant leur débarrasser du mal dit Paul Kagame qui les ronge depuis plus de 3 décennies. Tout est question d’identifier et faire activer ces ressources qui possèdent une force irrésistible pour chaque pouvoir.

 

Au Rwanda d’abord, l’opposition politique bâillonnée ou bannie par le régime du parti-état FPR de ce mal, peut faire un effort pour au moins s’entendre sur cet objectif urgent. Ensuite ceux des trois ethnies constitutives de la nation rwandaise à savoir Hutu , Twa et Tutsi qui se sentent avoir été victimes ou instrumentalisés par le déclencheur et participant au génocide rwandais de 1994 qui en a fait son fond de commerce pour tout se permettre, devraient au minimum s’entendre sur l’urgence de se débarrasser de ce ‘‘mal’’ avant tout autre projet de société.

 

En RDC ensuite, où la classe politique n’est pas la plus rationnelle et cohérente surtout quand il faut parler de l’exercice du pouvoir, les voix du peuples (société civile, médias indépendants, …) devraient faire entendre à ces politiciens que le peuple exige d’eux un plus petit dénominateur commun pour qu’ils exercent en RDC: se convaincre que le mal absolu actuel est Paul Kagame et ces acolytes et pantins locaux comme Joseph Kabila et Corneille Nangaa,

 

Dans la région, les campagnes devraient être lancées ou redynamisées si déjà en cours pour convaincre les voisins du Rwanda que le ‘‘mal Paul Kagame’’ qui y règne constitue aussi un danger pour eux.

 

Le Burundi, dont le régime démocratique est dans le collimateur de ce mal Kagame qui a déjà des outils pour le déstabiliser ( Red-Tabara, FLN, …) devrait être le plus facile à convaincre.

 

La Tanzanie qui, malgré sa modération et son rôle dans l’installation du ‘‘mal’’ au Rwanda en 1994, devrait tenir compte de ce qu’un de ses anciens présidents est toujours sous la menace de mort du ‘‘mal Paul Kagame’’ et surtout que ce ‘‘mal’’ évoque souvent le fait que des territoires de l’ouest de la Tanzanie auraient appartenu au Rwanda de ses ancêtres avant la colonisation et que donc il pourrait d’un moment à l’autre les envahir pour les annexer.

 

Le Kenya, puissance économique mais “nain politique” de la région devrait particulièrement se méfier des offres et actes du ‘‘mal Paul Kagame’’ envers lui, car son ère est dépassé. Il faudrait donc lui faire remarquer ce danger à chaque occasion propice comme en disposent les diplomates.

 

Même l’Ouganda d’où est venu Paul Kagame et son FPR et où règne toujours depuis 40 ans son ancien commandant militaire Yoweri Museveni, ce dernier devrait être interpellé sur le fait  qu’il risque d’être confronté au fait que son ancien kadogo, Paul Kagame, est devenu un ‘‘mal’’ dans la région et donc pour l’Ouganda aussi dont il réclamerait le Bufumbira et Kabale. Et donc qu’il est plus que temps que ce ‘‘mal’’ lui soit débarrassé. Même son fils et successeur présomptif, le tonitruant général Muhoozi Kainerugaba n’y pourrait rien et même précipiterait l’événement de part son comportement imprévisible et des fois irresponsable.

 

Mais le “nec plus ultra” est que tous ceux qui souhaitent la paix dans la région des Grands Lacs après avoir été convaincus que la seule condition est que le ‘‘mal’’ que constitue Paul Kagame y soit éradiqué, soient également convaincus qu’en ce 2025, le président des Etats Unis est à mesure de défaire et désinstaller le fléau que son prédécesseur de 1994 a créé et installé au Rwanda et dans la région.

 

En effet le Démocrate Bill Clinton a créé, ex nihilo, Paul Kagame et lui a fait conquérir le Rwanda au prix d’un génocide et lui a donné le droit et les moyens pour tout se permettre dans la région.

 

Aujourd’hui, 3 décennies plus tard, la géopolitique mondiale ayant changé, le Républicain Donald Trump pourrait plus facilement débarrasser du Rwanda et donc de la région le ‘‘mal’’ qu’est Paul Kagame que son prédécesseur Clinton y a installé mais qui est devenu nuisible aux intérêts des Etats Unis et surtout de sa vision et sa devise :‘‘MAGA: Make Amarican Great Again”.

 

Le Monde dont Donald Trump entend garder le leadership tant économique que militaire n’étant plus unipolaire comme après la chute du mûr de Berlin, les mêmes Etats Unis ne peuvent pas se permettre de perdre l’Afrique ou les pays qui comptent de ce continent au profit de la Chine ou de la Russie par exemple à cause d’un ‘‘mal’’ économiquement insignifiant mais nocif comme Paul Kagame créé et installé par Bill Clinton dans le contexte de l’après guerre froide. Ce ‘‘mal’’ doit être éradiqué.

 

Il faudrait que toutes les voix qui portent et surtout qui peuvent atteindre les oreilles du  président Trump lui apportent ce message et en toutes circonstances: les opposants au régime dictatorial du ‘‘mal Kagame’’, les défenseurs des Droits de l’Homme dans leurs dénonciations des violations de ces droits par ce ‘‘mal’’, les diplomates des pays voisins agressés, déstabilisés ou victimes de ce ‘‘mal’’ dans tout processus de paix avec  les négociations, etc. Et immanquablement, le président Trump va les comprendre et la lutte pour débarrasser le  Rwanda et de la région du ‘‘mal Paul Kagame’’ sera plus facile et légitime et surtout atteindra son but rapidement.

 

Ce fut plus difficile à Bill Clinton d’amener Paul Kagame de nulle part et l’installer au pouvoir au Rwanda il y a 31 ans, que ne serait l’apport de Donald Trump pour débarrasser ce ‘‘mal’’ du Rwanda quand il ne sert plus les intérêts des USA en ce 2025.

 

Emmanuel Neretse

 

 

 

Vous pourriez être intéressé(e)

Ingabire Day. Communique de presse du 14 octobre 2025
A la Une
0 partages97 vues
A la Une
0 partages97 vues

Ingabire Day. Communique de presse du 14 octobre 2025

Echos d'Afrique - 13 octobre 2025

COMMUNIQUE DE PRESSE DU 14 OCTOBRE 2025 A l’occasion de l’Ingabire Day - Journée internationale pour la libération des prisonniers politiques et d’opinion, pour l’Etat de droit…

Les commandos de Kigali : quand l’État exporte la terreur
A la Une
0 partages489 vues
A la Une
0 partages489 vues

Les commandos de Kigali : quand l’État exporte la terreur

Emmanuel Neretse - 10 octobre 2025

Les dérives suicidaires des commandos que Paul Kagame dissémine à l'étranger pour éliminer physiquement les opposants qui l'ont fui.   Introduction   Il est de notoriété publique…

Les « FDLR » : prétexte permanent  du Rwanda  pour son occupation de l’Est de la RDC
A la Une
0 partages295 vues
A la Une
0 partages295 vues

Les « FDLR » : prétexte permanent du Rwanda pour son occupation de l’Est de la RDC

Emmanuel Neretse - 5 octobre 2025

Similitude des justifications d’invasion et divergences d’évaluation par la communauté internationale dans la guerre Russie-Ukraine.   Dans le cadre des processus de Washington et de Doha visant…

Les plus populaires de cette catégorie