Union Africaine(UA)- Francophonie: Louise Mushikiwabo sème la confusion à Nouachchott
A la veille du 31° sommet de l’UA qui s’ouvre ce 01 juillet 2018 dans la capitale de la Mauritanie, Paul Kagame qui préside cette année cette organisation, vient de fournir une preuve supplémentaire qu’il entend instrumentaliser l’UA pour ses propres ambitions ou pour remplir des contrats signés avec les superpuissances qui l’utilisent et le protègent.
En effet comme, il est d’usage, le sommet des chefs d’Etats est précédé et préparé par une réunion des ministres des Affaires Etrangères. Dans le cas de l’UA, cette réunion est dénommée : « Conseil Exécutif ». Comme cette année 2018, la présidence de l’UA est assurée par le Rwanda, c’est la ministre des Affaires Etrangères du Rwanda qui devait assumer aussi la présidence de la réunion du Conseil Exécutif. Or il se fait que Louise Mushikiwabo est la candidate choisie par le président français Emmanuel Macron pour remplacer la canadienne Michaelle Jean au poste de Secrétaire Générale de l’OIF.
Le sommet de Nouakchott constituait donc une occasion rêvée pour cette favorite du dictateur et francophobe Kagame pour faire campagne afin de mettre la main sur une organisation censée promouvoir la démocratie et le rayonnement du français, une langue qu’il a bannie dans l’enseignement au Rwanda.
Mais voilà qu’elle en fait trop ou que ses conseillers prennent toutes les autres délégations de l’UA pour des idiots. Le Ministère des Affaires Etrangères du Rwanda a publié dans l’après-midi du 30 juin un tweet on ne peut plus interpellant :
Quelques observations sur ce tweet:
1. D’abord il est dit que la candidature de Louise Mushikiwabo « vient d’être approuvée officiellement par le Conseil Exécutif de l’UA ».
Il faut noter et souligner le terme « approuvée » utilisé. C’est donc dire que l’UA ne serait qu’un organe de l’OIF chargé d’approuver ou pas des candidatures. Un peu comme des Commissions électorales que nous connaissons dans tous les pays. L’annonce ne dit pas si les autres candidatures suivront le même processus pour avoir ou pas leur approbation par l’UA (celle de Michelle Jean par exemple). Car une candidature non approuvée n’est même pas présentée aux électeurs !
2. Il n’est expliqué nulle part pourquoi la candidature de Louise Mushikiwabo aurait été la seule approuvée pour la direction de l’OIF et sur base de quels critères.
3. Enfin l’on peut se demander comment l’UA au lieu de se limiter au soutien qu’elle accorderait à tel ou tel candidat pour la direction de l’OIF, une organisation dont la moitié des pays africains ne sont même pas membres, irait jusqu’à jouer le rôle de consultant pour approuver ou rejeter les candidatures à la direction de cette organisation.
Qui trompe qui ou qui a piégé qui ? L’avenir proche nous le dira.
Bruxelles le 30/6/2018
Emmanuel Neretse
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