Quand une puissance en déclin devient un « punching-ball » des dictatures africaines. Cas de la France par rapport au Rwanda
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Pour essayer de comprendre ce paradoxe des politiciens français , il faut se rappeler que certaines officines qui font le lobbying du dictateur Kagame en France et opérant sous diverses couvertures comme « associations de défense de ceci ou cela : EGAM, Survie, SOS Racisme, FIDH, CPCR etc…connaissent le talon d’Achille de certains politiciens français qui n’hésitent pas à aller contre les intérêts supérieurs de la France ou à mettre en cause l’honneur des armées françaises pour se faire de la publicité ou pour quelques gains de toutes sortes. Ces lobbies en usent et en abusent.
Pour cette année, Paul Kagame étant pour la première fois critiqué même par ses parrains américains pour avoir modifié la Constitution afin de rester président à vie chose faite en décembre 2015, ayant été pris la main dans le sac dans la déstabilisation du Burundi voisin et dénoncé par tous les observateurs objectifs, n’ayant pas encore pu enterrer définitivement l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994 dont il est l’auteur et dans lequel périrent trois militaires français, acte qui déclencha les massacres interethniques qualifiés plus tard de « génocide », le dictateur rwandais a grandement besoin d’un ballon d’oxygène qui serait par exemple un « mea culpa français » prononcé à Kigali le 7 avril 2016 par un membre du Gouvernement français après s’être incliné devant ce mémorial de Gisozi devenu mythique car il abriterait les restes de plus de 300 000 tutsi tués dans la ville de Kigali alors que cette ville ne comptait que 500 000 habitants dont moins de 10% de tutsi selon le dernier recensement supervisé par le PNUD en 1992 !
Qu’à cela ne tienne, voilà qu’il dispose « d’idiots utiles » dans la classe politique française qui promettent de tout faire pour le sortir de cette situation en utilisant justement le « génocide » même s’ils doivent s’accuser eux-mêmes ou d’autres politiciens français des crimes qu’ils n’ont pas commis.
C’est le seul sens qu’il faut donner à cette bizarre missive de 43 parlementaires adressée au Ministre des Affaires Etrangères de leur pays lui demandant d’aller s’agenouiller devant un dictateur africain qualifié de « plus grand criminel de guerre encore en exercice » par les spécialistes de la région. Ainsi vont les empires en décadence comme nous l’a appris l’Histoire !
Emmanuel Neretse
22/02/2016
[1] Monsieur le ministre,
D’avril à juillet 1994, plus de 800 000 personnes ont trouvé la mort dans le génocide des Tutsis au Rwanda. Plus de 75 % de la population tutsi a été décimée.
Chaque année, le 7 avril, les Rwandais se réunissent pour commémorer cet événement tragique. Partout dans le pays, des mémoriaux sont fleuris à la mémoire des victimes et de leurs proches. Chaque année depuis 2014, une délégation de jeunes Français et Européens, coordonnée par le Mouvement antiraciste européen (EGAM), est allée se joindre à ces cérémonies.
Ces jeunes ont pu rencontrer des rescapés du génocide, des Justes, des dirigeants d’associations étudiantes ainsi que des personnes condamnées pour leur action au moment du génocide.
Lire aussi : Génocide rwandais : pourquoi l’armée française a tardé à intervenir à Bisesero
L’accueil qui leur a été réservé nous donne la mesure de l’importance de la visite de représentants français au Rwanda. Nous avons partagé cette histoire, nous devons partager cette mémoire commune.
La France doit en effet faire preuve de la plus grande transparence comme l’a estimé le président de la République. Son implication est aujourd’hui essentielle dans la reconstruction de la mémoire collective au Rwanda. Elle a opéré le 7 avril 2015 la déclassification partielle des archives de la présidence française concernant les actions qui ont été menées au Rwanda dans l’été 1994.
Cet acte marque un premier pas symbolique pour répondre à la nécessaire exigence de vérité qui s’impose au nom du devoir mémoriel. Il en appelle néanmoins d’autres.
Nous, parlementaires de tous bords politiques, estimons que la France doit aller plus loin et souhaitons nous unir aux Rwandais lors de la commémoration du génocide qui aura lieu le 7 avril 2016. Ainsi, nous déclarons soutenir une délégation parlementaire en avril, à laquelle certain(e)s d’entre nous participeront.
Une délégation ministérielle constituerait à ce titre un appui symbolique de taille à notre démarche et enverrait ainsi un signal fort d’apaisement des relations diplomatiques entre la France et le Rwanda.
En espérant pouvoir compter sur votre soutien sur ce dossier essentiel, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre haute considération.
[2] Lettre signée par 43 parlementaires dont les noms suivent:
Noël Mamère, député écologiste de Gironde, membre de la commission des affaires étrangères, maire de Bègles ;
Danielle Auroi, députée écologiste du Puy-de-Dôme, présidente de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale ;
Sylviane Alaux, députée PS de la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques ;
Brigitte Allain, députée écologiste de la Dordogne ;
Pouria Amirshahi, député PS de la 9e circonscription des Français établis hors de France ;
Huguette Bello, députée GDR de la 2e circonscription de la Réunion ;
Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne ;
Marie-Christine Blandin, sénatrice écologiste du Nord ; Jean-Pierre Blazy, député PS de la 9ecirconscription du Val-d’Oise ;
Michèle Bonneton, députée écologiste de l’Isère ;
Marie-George Buffet, députée PCF de de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis, ancienne ministre de la jeunesse et des sports ;
Jean-Jacques Candelier, député PCF de la 16e circonscription du Nord ;
Fanélie Carrey-Conte, députée PS de la 15e circonscription de Paris ;
Sergio Coronado, député écologiste de la 2e circonscription des Français établis hors de France ;
Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique ;
Annie David, sénatrice PCF de l’Isère ;
Charles De Courson, député UDI de la 5e circonscription de la Marne ;
Jean Desessard, sénateur écologiste de Paris ;
Cécile Duflot, députée écologiste de la 6e circonscription de Paris, ancienne ministre du logement et de l’égalité des territoires ;
William Dumas, député PS de la 5e circonscription du Gard ;
Hervé Féron, député PS de Meurthe-et-Moselle, maire de Tomblaine ;
Aurélie Filippetti, députée PS de la 1re circonscription de la Moselle, ancienne ministre de la culture et de la communication ;
Jacqueline Fraysse, députée GDR de la 4e circonscription des Hauts-de-Seine ;
Geneviève Gaillard, députée PS de la 1re circonscription des Deux-Sèvres ;
Jean-Marc Germain, député PS de la 12e circonscription des Hauts-de-Seine ;
Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l’Orne, vice-présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat ;
Laurent Grandguillaume, député PS de la 1re circonscription de la Côte-d’Or ;
Meyer Habib, député UDI de la 8e circonscription des Français établis hors de France ;
Jean-Christophe Lagarde, député UDI de la 5e circonscription de la Seine-Saint-Denis et maire de Drancy ;
Jean-Jacques Lasserre, sénateur UDI des Pyrénées-Atlantiques, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques ;
Pierre Laurent, sénateur de Paris, secrétaire national du Parti communiste français, président du Parti de la gauche européenne ;
Jean-Pierre Maggi, député RRDP de la 8e circonscription des Bouches-du-Rhône ;
Jean-Pierre Masseret, sénateur PS de la Moselle ;
Paul Molac, député écologiste du Morbihan ; J
ean-Philippe Nilor, député GDR de Martinique ;
Philippe Noguès, député divers gauche de la 6e circonscription du Morbihan ;
Marcel Rogemont, député PS de la 8e circonscription d’Ille-et-Vilaine ;
Barbara Romagnan, députée PS du Doubs ;
Jean-Louis Roumégas, député écologiste de l’Hérault ;
Eva Sas, députée écologiste de la 7e circonscription de l’Essonne ;
Gabriel Serville, député GDR de la 1re circonscription de Guyane ;
Cécile Untermaier, député PS de la 4e circonscription de Saône-et-Loire et
Jacques Valax, député PS de la 2e circonscription du Tarn.
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