Les créatures de l’Occident à la tête des Etats du Tiers Monde. Décryptage. Cas de Paul Kagame au Rwanda.
Introduction
Depuis que l’Occident l’a lâché sur le Rwanda en 1990, il était et reste évident que Paul Kagame et son armée issue de l’armée de l’Ouganda avait droit de vie et de mort sur tout rwandais. Depuis 1994, le régime issue de cette conquête militaire n’y va pas avec le dos de la cuillère quand il s’agit de massacrer les rwandais.
Mais chose étonnante et incompréhensible, c’est que Paul Kagame commet aussi, depuis son installation au trône du Rwanda, des crimes dont les victimes sont des citoyens des pays occidentaux ou d’autres pays. Non seulement il jouit de l’impunité totale pour ces crimes, mais, comble d’ironie ou de cynisme, il reçoit des encouragements de ces puissances occidentales dont il a tué les citoyens. Comble d’ironie encore, Paul Kagame multiplie les attitudes et les décisions allant dans le sens de narguer et de ridiculiser les mêmes pays occidentaux qui pourtant l’ont créé et lui ont offert le Rwanda comme cadeau d’anniversaire.
Dans cet article, nous ne ferons qu’énumérer les crimes et autres violations des Droits de l’Homme et du Droit international à l’actif de Paul Kagame. Nous attirons l’attention sur le fait que la plupart de ces crimes ou violations, Paul Kagame les commet contre les puissances occidentales qui l’ont installé sur le trône du Rwanda mais qui, au lieu de lui exiger de rendre des comptes et le sanctionner, font profil-bas et même vont s’agenouiller devant lui à Kigali en se confessant des péchés qu’ils n’ont pas commis, comme l’ont fait deux présidents français.
Narguer et ridiculiser les Occidentaux
Comme annoncé dans l’introduction, nous nous limiterons simplement à énumérer, sans trop développer les circonstances, les actes et crimes commis par Kagame et qui narguent et ridiculisent impunément l’Occident. Le développement du contexte et des circonstances dans lesquelles ces crimes furent commis seraient trop long et fastidieux. Mais ils sont tous bien documentés car pour beaucoup, ils ont été relatés dans des publications dépassant le cadre d’un simple article de presse.
Trois citoyens français tués dans l’attentat terroriste commis par Paul Kagame
Pour monter à l’assaut final dans sa guerre de conquête, Paul Kagame a donné le signal lequel était l’attentat terroriste du 06 avril 1994 pour abattre, avec des missiles sol-air, un avion civil dans lequel étaient les présidents Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi et leurs suites.
Mais ce que les leaders d’opinion, à commencer par ceux de la France, s’obstinent à ne pas évoquer, c’est que dans cet attentat périrent aussi trois citoyens français.
Assassinats des citoyens de l’Occident. Florilèges
– Le Père Guy Pinard du Canada, le 02 février 1997 à Kinigi-Ruhengeri
– Le Père Vjeko Curic de Croatie, en février 1997 à Kigali.
– Massacre des Frères Maristes espagnols à Nyamirangwe le 31 octobre 1996
– Assassinat de l’Ambassadeur d’Italie près de Goma en RDC en février 2021
Kidnappings et humiliations
– Humilier la France : raser son Centre Culturel de Kigali après le bannissement du français au Rwanda. Rompre les relations diplomatiques pour exiger que la France vienne s’incliner devant lui. Ce que feront deux présidents français Nicolas Sarkozy (2010) et Emmanuel Macron (2018)
– Kidnapping d’un citoyen belge et résident permanent aux Etats Unis, Monsieur Paul Rusesabagina le 27 août 2020 à Dubaï.
Se moquer du droit international en violant systématiquement ses principes
Assassinat d’un président d’un pays étranger
Le monde entier ou ce qui s’appelle “communauté internationale” compte sur l’amnésie collective pour faire oublier à jamais qu’un chef d’Etat africain, en l’occurrence celui du Burundi, et ses deux ministres, ont été tués dans l’attentat terroriste du 06 avril 1994 commandité par Paul Kagame.
Invasion et conquête du Zaïre en 1996-1997
Avec l’appui logistique, médiatique et en renseignement de l’Occident, Paul Kagame a conquis militairement le Zaïre, un pays quatre vingt dix fois plus étendu que le Rwanda. Au passage, il a massacré systématiquement des milliers de réfugiés hutu qui l’avaient fui en juillet 1994 sans épargner des citoyens hutu congolais. Il a alors installé à Kinshasa un régime à sa solde. Pour verrouiller le tout, son ancien aide de camp, James Kabarebe, devint chef d’Etat-major général des armées congolaises! L’Occident l’a acclamé et lui a donné le feu vert pour faire tout ce qu’il voudrait dans ce pays, principalement piller ses richesses minières et y pourchasser ses opposants.
Assassinat du colonel Lizinde et de l’ancien ministre Seth Sendashonga à Nairobi au Kenya
Ce deux personnalités, parmi les rares dignitaires hutu du FPR, venaient tout juste de jeter l’éponge et quitter le Rwanda. Le premier fut enlevé et abattu dans la rue en 1996 ; le second sera abattu lui aussi en pleine rue et au grand jour le 16 mai 1998. L’enquête pour déterminer l’auteur et les commanditaires de cet attentat était trop facile car un agent de l’ambassade du Rwanda à Nairobi fut juste après, pris en flagrant délit sur le lieu du crime avec un pistolet encore fumant. Mais le Kenya fut soumis à d’énormes pressions par les puissances occidentales pour qu’il ne juge pas cette affaire. Et le dossier fut clos.
Enlevement du capitaine Ntirugiribambe J Chrysostome et Gafirita à Nairobi au Kenya
Le premier était un officier gendarme qui était alors employé au TPIR comme enquêteur. Il fut enlevé devant sa porte le 23 juin 2015 dans un quartier de Nairobi par des hommes en civil mais armés et qui parlaient Kinyarwanda. Depuis cette date sa famille a perdu sa trace et son cas est tabou et est classé par la police kényane.
Le second était un militaire de l’armée de Kagame mais qui venait de déserter. Il avait alors accepté de témoigner dans l’affaire de l’attentat du 06 avril 1994 car il était témoin oculaire, mais à condition que son identité ne soit pas révélée et donc qu’il soit un témoin protégé. Le juge d’instruction Marc Trévidic qui avait remplacé le juge Bruguière accepta de lui garantir cette sécurité. Mais entretemps lorsque Gafirita devait aller à Paris déposer son témoignage mais sous anonymat, les avocats de Kagame eurent accès au dossier et Gafirita fut démasqué. Quelques jours après, Gafirita fut enlevé par des inconnus et on n’entendra plus jamais parler de lui.
Assassinat de Monseigneur Christophe Munzihirwa de l’Archidiocèse de Bukavu le 29 octobre 1996
Ce prélat de l’Eglise catholique fut assassiné par les soldats de Kagame qui venaient de commencer la conquête militaire du Zaïre par son archidiocèse de Bukavu. Pour les détails, lire le livre de l’abbé Joseph Sagahutu, Espérer contre toute espérance, notamment à la page 61.
Massacres de 11 religieux d’origine rwandaise à Kalima le 02 mars 1997
A ce sujet, lire également le libre de l’abbé Joseph Sagahutu, Espérer contre toute espérance, notamment à la page 103.
Assassinat du colonel Patrick Karegeya en Afrique du Sud
Cet ancien chef des Renseignements extérieurs du régime FPR/Kagame qui venait de fuir le Rwanda, fut égorgé dans un hôtel de Johannesburg à la Saint Sylvestre 2013 où il avait été attire par des agents de Kagame qui se faisaient passer pour ses amis. L’affaire est toujours dans les mains de la justice de l’Afrique du Sud mais le régime de Kagame, relayé par certains lobbies occidentaux, exerce des pressions de toute sorte pour qu’elle soit classée sans suite.
Enlèvement du lieutenant Joël Mutabazi à Kampala, Ouganda
Cet ancien officier de la Garde rapprochée de Kagame avait fui en Ouganda lorsqu’ il s’est senti menacé. Ayant été reconnu comme réfugié politique par le HCR, il fut pourtant extradé au Rwanda et depuis lors, personne ne connaît son sort.
Tentative de Coup d’Etat au Burundi en 2015
Permettez-nous de nous attarder sur ce cas, car le Burundi et le Rwanda sont des pays jumeaux (même composition ethnique: hutu, tutsi et twa et dans les mêmes proportions).
C’est sous prétexte que Pierre Nkurunziza allait se présenter pour un mandat jugé “anti- constitutionnel” car le troisième selon les comploteurs, qu’en mai 2015, une insurrection rondement menée à Bujumbura et ouvertement soutenue par des puissances étrangères, fut déclenchée pour renverser le régime Nkurunziza et bannir son parti CNDD-FDD.
L’insurrection et les émeutes, même encadrées, se révélant trainer en longueur et surtout trop dépensières en vies humaines, les conspirateurs décidèrent de passer à la vitesse supérieure et opérèrent un coup d’Etat militaire le 13 mai 2015. Après quelques heures d’incertitude, le coup d’Etat se révéla avoir échoué surtout avec le retour inattendu du Président Nkurunziza au pays, lui que l’on croyait ne jamais plus revenir de la visite qu’il avait effectuée dans un pays voisin.
Paul Kagame fut largement impliqué dans cette tentative de renversement du pouvoir au Burundi, que ce soit pour les émeutes et insurrections ou et surtout pour le Coup d’Etat raté du 13 mai 2015.
En effet, les insurgés qui lançaient des grenades dans les lieux publics de Bujumbura et qui tuaient des personnalités ciblées, étaient ravitaillés en ces munitions à partir du Rwanda. Plusieurs véhicules, sous couvert de plaques diplomatiques ou des ONG, ont été interceptés avec des armes et munitions en provenance du Rwanda. Bien plus, l’ambassade du Rwanda à Bujumbura était le véritable Etat-Major des insurgés à partir duquel ils recevaient des ordres et directives de Kagame transmis par le major Désiré Nyaruhirira qui était alors premier Conseiller dans cette ambassade. D’autres rwandais vivant à Bujumbura sous différentes étiquettes (dans les ONG internationales, privés,…) étaient dans le coup et il a fallu les expulser pour avoir l’accalmie et faire échouer le plan de déstabilisation.
Enfin presque tous les putschistes, à commencer par leur chef, l’officier qui avait déclaré à la radio avoir renversé Pierre Nkurunziza et les membres de la junte dont il a cité les noms, ont été exfiltrés de Bujumbura vers Kigali avec armes et bagages comme s’ils allaient en mission officielle. Et c’est de là qu’ils continuent à comploter contre leur pays d’origine notamment en mettant sur pied des groupes armés entrainés et équipés par Kagame comme Red Tabara.
Enlèvement de Callixte Nsabimana alias Sankara aux Comores
Le jeune homme, quoique d’ethnie tutsi, avait rejoint un nouveau mouvement des jeunes décidés à affronter le régime Kagame même avec les armes. Il était donc le porte-parole de FLN (Front de Libération Nationale), la branche armée d’un parti politique naissant, le CNRD.
Se trouvant aux Comores, Kagame y envoya son conseiller en matière de sécurité le général James Kabarebe dans son jet privé avec des valises pleins de billets de dollars à donner aux autorités des Comores pour qu’elles lui livrent Callixte Nsabimana Sankara. C’est ainsi que James Kabarebe a ramené dans les soutes du jet privé de Kagame le jeune Callixte Sankara qui, actuellement, croupit en prison au Rwanda.
Agression de la RDC et occupation de plusieurs localités du Nord Kivu depuis mars 2022
Depuis sa conquête militaire et politique en 1997, la RDC est devenue un marchepied et un souffre-douleur de Paul Kagame. Le dictateur de Kigali, quand il est confronté à quelques problèmes politiques internes ou quand ses caisses risquent d’être vides, il se tourne vers sa RDC où il lui suffit de créer une rébellion lui servant de couverture pour y retourner piller et tuer des congolais et contrôler de vastes superficies dix fois plus étendues que son petit Rwanda, comme le Nord Kivu.
C’est ainsi que le groupe armé des tutsi de la RDC, créé et soutenu par par Kagame dénommé M23, a vu le jour et a, en quelques semaines, conquis la province du Nord Kivu et a occupé son chef-lieu, la ville de Goma en 2013.
Il en sera chassé quelques mois après et ses cadres politiques et militaires se replièrent au Rwanda et en Ouganda. On n’entendra plus jamais parler du M23 jusqu’en mars 2022 quand, subitement, il a ressurgi plus armé et plus cruel que même l’ONU a reconnu à travers son Secrétaire Général qui a avoué que non seulement le M23 était mieux armé que les FARDC mais aussi plus que les casques bleus de l’ONU de la MONUSCO.
Ce groupe armé créé par Paul Kagame et qui remplit tous les critères pour être qualifié de “terroriste” s’est très vite emparé des positions stratégiques au Nord Kivu à commencer par la cité de Bunagana frontalière avec l’Ouganda en juillet 2022. Par le suite, il a conquis toutes les régions frontalières avec l’Ouganda et en apothéose fin octobre 2022, il a conquis le chef lieu du district de Rutshuru situé à moins de 70 Km de la ville de Goma et contrôle donc une zone deux fois plus étendue que deux préfectures du Rwanda réunies. Seulement, le groupe M23 n’existe que de nom car ils s’agit des soldats tutsi de l’armée de Paul Kagame qui sont à la manœuvre pour reconquérir la RDC.
Incohérences et mépris de l’Occident envers les peuples africains.
Première incohérence et que l’actualité rend plus perceptible: tous les pays occidentaux exigent au reste du monde qu’il condamne la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine, mais les mêmes occidentaux maintiennent l’omerta sur l’agression de la RDC par Paul Kagame.
De même, cet Occident dénonce et condamne les paramilitaires du groupe russe Wagner en Afrique qualifiés de “mercenaires”, mais tolère et même finance les expéditions de l’armée de Kagame dans certains pays pour y massacrer leurs citoyens que lui désignent les régimes en place moyennant payement, donc des véritables mercenaires, comme en Centrafrique, au Mozambique, et bientôt au Bénin, au Gabon et au Niger.
Réactions ou manque de réactions des puissances occidentales concernées qui sont ridiculisés par Paul Kagame
La France
En France, quand il s’agit du dictateur tutsi, toute logique est mise à côté et ça devient un monde en l’envers. Ainsi, c’est le gouvernement français qui a tout fait pour dissuader les familles des trois membres de l’équipage du Falcon 50 abattu par Kagame en avril 1994. Pourtant, ces officiers français étaient en mission officielle connue du même gouvernement.
Devant l’insistance de ces familles pour exiger que justice soit rendue, tout a été fait par les services gouvernementaux pour que l’affaire se clôture par “un non lieu” pour ne pas heurter le dictateur Kagame.
Bien plus, après que le même dictateur Kagame ait banni la langue française de l’enseignement au Rwanda, la France, sous Macron, pour l’amadouer et lui signifier qu’elle lui resterait fidèle, a offert en cadeau l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dont le siège est à Paris, au Rwanda du francophobe Kagame. C’est ainsi que dans les sommets de cette OIF dont la Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, est une des fidèle de Kagame. Lorsque Kagame doit y prendre la parole, chaque Chef d’Etat présent doit mettre son casque d’écouteurs pour suivre la traduction, car Kagame ne parle pas un seul mot de français et a juré que jamais il ne parlerait cette langue.
Le Canada
Le Canada, comme puissance que l’Occident avait chargée de la dernière phase de conquête du Rwanda et donc de l’installation de Paul Kagame au pouvoir à travers le général Roméo Dallaire agissant sous la couverture de la MINUAR est naturellement trop prompt à exonérer Paul Kagame de tout crime. Jusqu’à ce jour, évoquer l’assassinat du Père Guy Pinard dans son Québec natal peut valoir à celui qui l’évoque de graves problèmes politico-administratifs. Même les journalistes et écrivains canadiens en font les frais : cas de Judi Rever.
La Belgique
La Belgique, comme ancienne puissance coloniale du Rwanda, est la plus impliquée dans le drame rwandais. N’ayant pas de politique étrangère propre depuis 1945 et étant réduite à guetter les tendances et la volonté des Etats Unis dans la région pour s’y rallier, la Belgique est quelques fois si tiraillée en ce qui concerne le Rwanda que même ses diplomates et espions ne savent plus quoi faire.
Ainsi, quand Kagame, sur un coup de tête et dans ses caprices, expulse un diplomate belge de l’ambassade de Belgique à Kigali, la Belgique tergiverse pour savoir si elle doit, par réciprocité, expulser un diplomate rwandais de Bruxelles. Pour sauver la face devant son opinion, la Belgique sanctionne administrativement le diplomate expulsé par Kagame comme pour dire que c’est lui qui était en faute. Cas de l’attaché militaire à l’ambassade de Belgique à Kigali en avril 2020.
Plus grave, quand un citoyen belge est kidnappé par Paul Kagame et ramené au Rwanda pour y être accusé de crimes sur lesquels la justice belge avait autorisé les policiers de Kagame à venir enquêter et même perquisitionner à son domicile, la Belgique restera sourde aux demandes de la famille de ce citoyen. Au contraire , la Belgique se dissociera de la demande de certaines organisations de défense des Droits de l’Homme qui demandent à l’Union Européenne de prendre des sanctions contre Kagame pour ce crime international. La Belgique s’activera même à retirer cette questions de l’agenda de l’Union Européenne par le billet du président du Conseil Européen, le belge et libéral Charles Michel dont le clan et la famille biologique sont très liés à Paul Kagame. Nos avons évoqué le cas de Paul Rusesabagina.
La Croatie
La Croatie qui ne sait même pas où se trouve le Rwanda en Afrique, se contente des explications que lui donnent la Belgique et les Etats Unis sur les circonstances de la mort de son citoyen au Rwanda du nom de Viecko Curic, un abbé. Et la consigne est de classer le dossier sans suite et ne plus évoquer ce cas. Ainsi la Croatie pourra facilement être admise au sein de l’Union Européenne bien avant d’autres ex-républiques de la Yougoslavie. Ce qui fut fait.
Le Vatican
Parmi les puissances de l’Occident, le Vatican est celui qui fut mis d’emblée au pas et de façon rigoureuse et qui, depuis lors, marche au drill sous le commandement du général Kagame. En effet, dès juin 1994, avant même la conquête militaire totale du pays, Kagame a décapité l’Eglise catholique du Rwanda en exécutant publiquement et au grand jour trois évêques dont l’archevêque de Kigali et Primat du Rwanda avec une quinzaine d’autres religieux. Deux autres évêques qui l’avaient échappé, l’un sera jeté en prison et mourra plus tard des suites des mauvais traitements, l’autre sera cruellement assassiné à Goma après l’attaque des camps des réfugiés hutu au Zaïre en 1996 et son corps jeté au Lac Vert comme le reconnaît et le chante un de ses bourreaux Fred Ibingira, aujourd’hui “Général” au Rwanda.
Non seulement le Vatican n’a émis aucune protestation contre le nettoyage de son clergé du Rwanda par le FPR Kagame, mais aussi il refuse d’exiger l’application d’une des prescriptions du droit canon qui prescrit qu’un évêque doit être enterré dans sa cathédrale.
Jusqu’à présent ces évêques des diocèses du Rwanda ont été enterrés, soit dans une fosse commune à Kabgayi (Vincent Nsengiyumva de Kigali, Joseph Ruzindana de Byumba, Thaddée Nsengiyumva de Kabgayi), soit jetés dans le lac dans un sac lesté de pierres (Phocas Nikwigize de Ruhengeri) ou alors au anonymement au cimetière local (Augustin Misago de Gikongoro).
Bien plus grave, pour la première fois dans l’Histoire de l’Eglise catholique, un “guérillero” du FPR a été “créé” Cardinal et donc susceptible de devenir Pape.
Les Etats Unis
Aux Etats Unis, ce sont les lobbies qui commandent tout. Même la Maison Blanche doit s’enquérir des positions de ces lobbies avant de prendre toute décision. Or les créateurs de Paul Kagame ont pris soin de le faire adopter par ces lobbies. Et en réalité, les chefs de ces lobbies ou leurs représentants, constituent le vrai gouvernement qui dirige le Rwanda sous Paul Kagame à travers le fameux PAC (Presidential Advisers Council).
Ce n’est donc des Etats Unis d’où l’on devrait attendre des comportements et décisions rationnels concernant le régime Kagame. Quelques cas pour illustrer la complicité de l’administration des Etats Unis avec le régime dictatorial de Paul Kagame.
Assassinat des touristes dans la forêt de Bwindi
En mars 1999, huit touristes occidentaux à savoir deux Américains, deux Australiens, deux Britanniques et deux Néo-Zélandais furent assassinés dans la forêt dense de Bwindi en Ouganda mais frontalière du Rwanda. Après quelques temps le régime de Kagame déclara à cor et à cris avoir arrêtés les auteurs de ces crimes. Les présumés coupables qui furent arrêtés par le régime du FPR sont : François Karake, Grégoire Nyaminani et Leonidas Bimenyimana, présentés comme d’anciens militaires hutu et qui avaient ‘‘avoués les faits’’. Juste après, le régime du FPR a reçu une aide substantielle des USA : matérielle, financière et diplomatique pour traquer ces “horribles rebelles hutus” ou qu’ils se trouveraient pour bien asseoir son régime dictatorial.
En 2003, Paul Kagame a envoyé aux Etats-Unis d’Amérique les trois rwandais. En posant ce geste pour le moins irresponsable, le président Paul Kagame a violé l’article 25 de la Loi fondamentale qui stipule qu’aucun rwandais ne peut être extradé. Mais quand il s’agit de renforcer sa dictature et gagner matériellement, Paul Kagame se fout éperdument des lois et même de sa Constitution.
Après plusieurs années d’enquêtes, le Tribunal du District of Columbia a acquitté les suspects de toutes charges portées contre eux car des éléments de preuve ont montré que les aveux des suspects leur avaient été arrachés par des tortures des services secrets rwandais. Mais qu’au contraire les assassins étaient bien des soldats de l’armée de Kagame comme les enquêtes et les expertises scientifiques l’ont établi.
Au lieu de sévir contre les véritables assassins de ces touristes et leur commanditaire qu’est Paul Kagame, l’administration des Etats Unis étudia toutes les voies possibles pour étouffer ce scandale politico-judiciaire sans trop choquer l’opinion mais surtout sans faire payer le criminel et en même temps leur protégé qu’est Paul Kagame. C’est ainsi qu’au mois de mai 2019, Léonidas Bimenyimana et Grégoire Nyaminani furent acheminés en catimini en Australie où ils ont reçu l’asile.
Cas Rusesabagina
On ne présente plus Paul Rusesabagina, ce “héros” maintes fois décoré par les Etats Unis, pays où il est résident permanent, pour avoir en 1994 sauvé plus de 1200 tutsi menacés et cela au risque de sa vie. C’est pourtant lui qui, venant justement des Etats Unis en août 2020, fut kidnappe par les agents secrets de Kagame et ramené inconscient au Rwanda. Depuis lors, il croupit en prison et a été condamné (sans procès car n’y a pas comparu) à 25 ans de prison pour rien. Ce qui correspond à une condamnation à vie compte tenu de son âge.
Plusieurs ONG et mêmes des parlementaires américains demandent constamment que l’administration américaine qui en a les moyens, puisse contraindre le dictateur Kagame à libérer l’innocent Rusesabagina, mais les lobbies pro-Kagame en Amérique sont plus forts qu’eux et l’administration américaine fait profil bas devant cette affaire pour ne pas s’attirer les foudres des puissants lobbies pro-Kagame aux Etats Unis qui peuvent même faire tomber le gouvernement dans cette super-puissance.
Réactions ou manque de réactions des Etats africains concernés
La République Démocratique du Congo (RDC)
Parmi les pays d’Afrique dans lesquels Kagame opère aisément et y commet le plus de crimes, la RDC vient en tête. Paradoxalement c’est ce même pays qui étonne depuis trois décennies par son manque de réaction pour, si pas secouer le joug Kagame placé sur ses épaules, mais au moins soulager les souffrances de sa population.
Les raisons de cette situation sont multiples mais facilement identifiables. Il y a d’abord la corruption par l’argent et le sexe devenue un must en RDC depuis sa première conquête par les soldats tutsi en mais 1997. Sachant que la classe politique congolaise en est friande, Paul Kagame en use et en abuse.
Il y a ensuite que depuis lors quand l’officier tutsi rwando-ougandais James Kabarebe était Chef d’Etat-Major des armées congolaises, ce pays n’a pas de veritable “armée nationale” car la plupart des postes de commandement sont occupés par les officiers tutsi rwandais choisis et nommés par Paul Kagame. Enfin il y a le fait que les puissances occidentales dont Kagame est le pion et enfant-chéri, préféreraient une RDC chaotique et au mieux balkanisée qu’un état unifié et fort, car il serait difficile de le piller allégrement et impunément comme c’est le cas depuis 1997.
Seulement, l’on assiste peut-être a un tournant historique en ce dernier trimestre de 2022. Après le lancement par Paul Kagame en mars 2022 de la nouvelle campagne de conquête de la RDC sous le couvert du M23 et après avoir conquis plus de la moitié de la province du Nord Kivu fin octobre 2022, le gouvernement de la RDC vient pour la toute première fois réagir en contrariant le tout puissant Paul Kagame. Chose impensable en effet il y a encore un mois. La RDC a expulsé l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa pour protester contre l’invasion et la conquête du Nord Kivu. C’est donc une nouvelle donne et une nouvelle situation que l’on suivra attentivement pour en connaître le développement et les conséquences.
Le Burundi
Le Burundi est le maillon faible de cette chaîne de pays menacés ou déjà sous le joug de Paul Kagame. En effet, ayant la même composition ethnique et dans les mêmes proportions qu’au Rwanda, chaque gouvernement sait qu’une épée de Damoclès est suspendue au dessus de sa tête à savoir le “génocide”. Il suffit en effet que Kagame crie haut et fort et soit relayé par les médias occidentaux, qu’au Burundi il s’y commet un “ génocide comme celui du Rwanda de 1994” que tout soit permis pour balayer le régime en place pourtant le plus démocratique de la région. On comprend donc que le régime en place doit “marcher sur les œufs” pour ne pas froisser Paul Kagame.
Le Kenya
Le Kenya fut la cible des puissances occidentales soutenant Kagame dès sa conquête du pays en juillet 1994. Constatant que plusieurs hauts cadres de l’administration du régime renversé avaient trouvé refuge au Kenya, et que le président d’alors de ce pays Daniel Arap Moi les avait bien accueillis et avait compris l’injustice de ces puissances envers le régime de Juvénal Habyarimana, les Etats Unis et l’ONU ont mis le paquet pour changer cette situation. C’est ainsi qu’en juillet 1998, les premiers inculpés du TPIR (une dizaine) furent choisis parmi les cadres politiques ou militaires qui avaient trouvé asile au Kenya et ramassés le même jour pour être conduits à Arusha. Depuis lors et jusqu’aujourdh’ui, le Kenya se garde de protester et même de faire des enquêtes quand Paul Kagame vient tuer ou enlever des ressortissants rwandais vivant au Kenya pour ne pas s’attirer les foudres de l’Occident.
L’Ouganda
Dans ce pays dont est originaire Paul Kagame et dirigé depuis 38 ans par son ancien Commandant militaire Yoweri Museveni, les relations d’Etat à Etat entre l’Ouganda et le Rwanda n’existent pas. Elles sont réduites à la vie dans une famille ordinaire dans laquelle les enfants peuvent de temps en temps se quereller et alors aux parents de ramener l’ordre et de trancher le différend mais toujours en famille. Ainsi, Yoweri Museveni et Paul Kagame se querellent quelques fois sur des problèmes de détails mais chaque fois l’Occident, spécialement la Grande Bretagne, intervient pour leur taper sur les doigts en leur enjoignant de se taire car sinon ils risquent d’embraser la maison familiale qu’est l’Ouganda du hima Museveni et le Rwanda du tutsi Kagame. Quant aux deux peuples respectifs, ils n’ont qu’à suivre aveuglément ces leaders mais ne jamais leur demander des comptes.
L’Afrique du Sud
Ce grand et puissant pays d’Afrique est, en ce qui concerne le régime de Paul Kagame, tiraillé entre la rigueur de son système judiciaire et d’énormes pressions de l’Occident. Tous les crimes que Kagame vient commettre sur le territoire sud-africain sont documentés et soumis à la justice. Mais peu aboutissent à une conclusion équitable car les politiques comme les juges sont soumis aux fortes pressions de l’Occident protecteur de Kagame.
Le Mozambique
Ce pays, ancienne colonie du Portugal dont il est devenu indépendant en 1975, semble avoir pris goût à la colonisation car à moins de 40 ans d’indépendance, il est retombé de son propres gré dans la colonisation. Le Mozambique est en effet depuis quelques années devenue une colonie du Rwanda de Paul Kagame. A cet effet, c’est Paul Kagame qui y déploie ses soldats pour assurer la sécurité des points sensibles et stratégiques et celle du soi-disant président au nom de Nyusi qui s’agénouille publiquement devant Kagame quand celui-ci est en visite dans sa colonie à Maputo. Le Mozambique, pays dans lequel beaucoup de réfugiés hutu et aisés avaient trouvé asile après 1994, est actuellement celui qui compte le plus de ressortissants hutu tués en Afrique par Paul Kagame. La liste est longue.
Les Comores
Cet archipel de l’Océan indien au large de la Tanzanie ne demandait pas mieux que de toucher aussi les millions que Paul Kagame paie à qui lui livrerait un hutu. Ancienne colonie de la France et dont une des îles (Mayotte) appartient toujours à la France , plusieurs réfugiés s’y sont installés car c’était un tremplin pour regagner la France et donc l’Europe. Il suffit en effet de tout faire pour être à Mayotte pour être considéré comme étant en France. Manque de pot! C’est dans cet archipel que Kagame paie le moins de pot de vin pour enlever ou y tuer un réfugié hutu.
En conclusion
Nous osons espérer et souhaitons que la nouvelle invasion de la RDC par Paul Kagame sous couvert du M23 en cours et dont les troupes viennent de conquérir une grande partie du Nord Kivu, province cinq fois plus étendue que le Rwanda, devrait servir d’avertissement aux Etats africains qui doutaient encore que Paul Kagame a été créé par l’Occident pour les soumettre et que ceux qui l’admiraient benoîtement jusqu’à souhaiter qu’il vienne les coloniser n’ont rien compris. Mais aussi ceci pourrait être une occasion propice pour cet Occident décadent de se racheter et de ne pas continuer à se ridiculiser face aux peuples africains et du monde. Il suffit de donner ordre à leur pion Paul Kagame d’arrêter sa croisade en RDC et modérer son orgueil dans ses délires pour dominer la région.
Enfin aux Congolais de saisir cette opportunité douloureuse pour mettre à côté leur proverbial appât du gain et querelles politiciennes, pour tous se consacrer à l’intérêt supérieur de la Nation congolaise à savoir: ne pas laisser Kagame finaliser la balkanisation du Congo en s’emparant du Nord Kivu comme prévu dans les plans géostratégiques des puissances occidentales.
Emmanuel Neretse
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