Note de Situation : Rwanda, un espace civique en sommeil
Déclaration N°12/2024 : Note de Situation : Rwanda, un espace civique en sommeil – Une société civile muselée et malmenée face aux mensonges, aux violations des droits humains et à l’impunité !
L’ODHR fait dans cette note de situation un bilan de l’ouverture de l’espace civique durant ce le septennat qui s’achève.
L’ODHR est préoccupé par la dégradation continue de la situation de l’espace civique au Rwanda depuis la prise du pouvoir par le FPR en 1994. Les restrictions de l’espace civique empêchent la société civile rwandaise de remplir son rôle d’intermédiaire ou « de bon chien de garde » entre le peuple et les pouvoirs politiques. Le mandat présidentiel qui s’achève et ceux qui l’ont précédé ont été particulièrement caractérisés par la mise en place des lois qui restreignent la liberté d’association et interférant dans la gestion et le fonctionnement des organisations et des confessions basées sur la foi.
Les restrictions de la liberté d’opinion, de la liberté d’association, de la liberté d’expression ainsi que la liberté de conscience et de foi rendent obsolètes les mécanismes établis pour assurer la bonne gouvernance pour promouvoir les situations d’impunité, les questions d’inégalités sociales, des situations de discriminations entrainant les injustices socio- politiques, économiques et culturelles. Elles affectent la réconciliation du peuple rwandais. Ces restrictions empêchent de dénoncer particulièrement cette opacité ou la non-transparence dans la gouvernance, les violations des droits humains, les situations handicapant la bonne gouvernance dans le pays.
L’ODHR est également préoccupé par la répression consécutive à ces restrictions, caractérisée par les assassinats ciblés et simulés des membres de la société civile, les disparitions forcées, les arrestations et condamnations sur base des faits d’infractions controversés reprochés aux journalistes et aux youtubeurs qui critiquent les situations d’injustices et d’inégalités, des actes de tortures dans les prisons sur les membres de la société civile et politique et de leurs proches ainsi que toutes le personnes qui réclament leurs droits. Ces harcèlements et menaces de toutes sortes via les médias s’en prennent aussi aux membres de la diaspora réfugiée et à leurs proches.
L’ODHR constate que l’espace civique au Rwanda est de plus en plus forcé de se mettre en sommeil léthargique alors que les violations des droits humains à grande échelle se multiplient et que l’impunité se systématise. Et ce, depuis la prise du pouvoir par le régime actuel en 1994. Le retrait des dispositions sur la liberté d’opinion de la constitution, la mise en place des lois légalisant l’interférence et le contrôle strict des associations limitent de ce fait toutes les autres libertés. Elles empêchent ainsi de donner des avis diversifiés sur les politiques nationales notamment les élections, les politiques foncières, d’éducation, les politiques régionales et internationales, d’habitat ou de respect des droits humains. Ils bloquent ainsi le fonctionnement normal de la société civile.
Pour la coordination de l’ODHR,
Laurent Munyandilikirwa
Président
Observatoire des droits de l’homme au Rwanda (ODHR)
Email : observatoire.odhr2018@gmail.com
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