Grâce à Emmanuel Macron en France et à Boris Johnson au Royaume uni, le dictateur Paul Kagame est au sommet du Monde

Cet article vise à  montrer comment la survie du régime Kagame est suspendue à la carrière politique des hommes provisoirement au pouvoir en France et au Royaume Uni. Il pose aussi la question de savoir à quoi l’opinion et le peuple rwandais devraient s’attendre  cette année 2022 et directement après quant à l’avenir du Rwanda sous la dictature de Paul Kagame.

 

Autrement dit, quel sera le sort du régime dictatorial de Paul Kagame après l’affaiblissement de Macron qui vient de perdre la majorité absolue à l’Assemblée Nationale et la chute éventuelle, et de jour en jour probable du gouvernement Boris Johnson, suite à la multiplication des scandales?

 

Les deux puissances

 

Rappelons que la France et le Royaume Uni sont membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU et qu’à ce titre, ils disposent du droit de véto. Ce qui signifie qu’aucune résolution de ce Conseil de Sécurité ne peut passer si l’un de ces pays oppose son véto. Comme les résolutions contraignantes de l’ONU passent comme des sanctions pour violation de telle ou telle disposition, les régimes jouissant de la protection de ces puissances sont assurés de l’impunité quels que soient leurs crimes. C’est le cas du régime dictatorial de Paul Kagame au Rwanda depuis 1994.

 

En plus de cette impunité assurée, la dictature de Paul Kagame jouit d’un traitement de faveur en ce qui concerne les médias notamment ceux de ces puissances et qui sont les plus dominant au monde, car Kagame ne peut être critiqué dans ses médias et le journaliste qui s’y hasarderait serait immédiatement sanctionné ou mis au banc de la société. Les exemples font légion: Judi Rever et Benedict Moran au Canada, pour le Royaume Uni, Jacques Matand de la BBC Afrique, aux Etats Unis le ressortissant indien et sud africain Anjan Sundaram, en France les cas de Nathacha Polony et Charles Onana pour ne citer que les plus récents, etc…En plus Kagame a la latitude d’acheter et d’instrumentaliser des médias influents mais moralement “presse-prostitués” comme Jeune Afrique d’un certain François Soudan que d’aucuns appellent Jeune à Fric.

 

Ainsi couvert et assuré de l’impunité et d’une publicité hors norme, le dictateur Paul Kagame peut se permettre d’imposer des exigences et des postes à l’ONU ou de bloquer les rapports qu’il juge nuisibles à sa dictature. Et il ne rate aucune occasion. Ainsi certains officiers de son armée pourtant accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ont été imposés pour commander les Casques bleus de l’ONU par exemple au Soudan (Darfour) ou au Mali. Il vient d’imposer sa proche comme Chef de la Mission des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), alors que ses troupes y sont engagées sous divers aspects. D’abord comme des alliés et renforts aux troupes de ce pays et  spécialement chargés de la sécurité rapprochée du président Touadéra, donc en étroite coordination avec les russes du groupe Wagner, mais aussi comme le plus grand contingent des Casques bleus de l’ONU déployés dans ce pays. Une situation inédite portant à confusion, mais créée quand elle est dictée par Paul  Kagame.

 

En retour, il utilise son armée comme “des mercenaires” partout où ces puissances doivent défendre leurs  intérêts mais sans s’y engager militairement et ouvertement : au Mozambique pour veiller aux champs gaziers du géant français TotalEnergies, bientôt au Niger pour le compte de l’Union Européenne et peut-être en Ukraine pour le compte de l’OTAN qui ne voudrait pas s’engager ouvertement. Et en retour, les mêmes puissances lui payent des millions de dollars mensuellement et directement versés sur ses comptes personnels et pas au trésor de l’état rwandais qui pour lui n’existe plus.

 

Particularité : Chantage et atouts  de Kagame chez chacune de ces puissances

 

La France

 

Contre ce pays, Kagame use et abuse du chantage d’accusation de “complicité de génocide” et y réussit à merveille car il fait chaque fois trembler l’Elysée qui est prête à n’importe quelle compromission pour calmer le dictateur rwandais.

 

Ainsi durant le mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et plus encore au cours du premier mandat d’Emmanuel Macron (2017-2022) les présidents français ont un penchant d’auto-flagellation jusqu’à accuser la France et ses institutions des crimes qu’elle n’a jamais commis au Rwanda pour se plier aux caprices du dictateur rwandais. Ceci est dû à ce que certaines institutions de la République sont soumises aux puissants lobbies pro-Kagame qui dominent la vie politique, médiatique et financier de France.

 

Comme résultat, la France laisse la largesse au dictateur Kagame de pourchasser ses opposants hutu exilés dans ce pays en les accusant de tous les crimes à défaut d’obtenir leur extradition.

 

Le Royaume Uni

 

Pour la Grande Bretagne, la situation est inverse. C’est cette puissance qui est prête à tout pour pérenniser un régime installé dans la région pour y affirmer la puissance anglo-saxonne. Ce qui permet à Kagame d’exiger des gains financiers par des accords immoraux avec Londres.

 

De plus, Londres lui laisse la main libre et le soutient dans la déstabilisation et le pillage de la RDC et de la région impunément mais dans l’intérêt de ces puissances. La ligne rouge à ne pas franchir serait que les pions du monde anglo-saxon dans la région des Grands Lacs que sont Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame soient en conflit larvé ou ouvert. Dès qu’ils se chamaillent, Londres s’empresse à leur taper sur les doigts comme des gamins surpris la main dans un bocal de confiture, en leur intimant l’ordre de cesser leurs chamailleries et de continuer à servir les intérêts de l’Occident dans la région. En 2000, après leur bataille à Kisangani, c’est la baronne Linda Chalker qui les réconciliera. En ce 2022, c’est  Boris Johnson lui-même qui s’en charge et qui utilise le dauphin présomptueux de Museveni, son fils Général Muhoozi comme porte-voix. C’est ainsi que les deux enfants gâtés de l’Occident (Museveni et Kagame) sont de nouveau bras-dessus bras-dessous mais sur le dos de la RDC!

 

Année charnière : 2022

 

Pour Paul Kagame

 

Il est au faîte de sa puissance géopolitiquement : sommet CHOGM, invasion de la RDC, faiseur de rois en Afrique en volant au secours des régimes menacés car illégitimes, corrompus ou/et rejetés par leurs peuples, avec son armée : Centrafrique, Mozambique,… Et financièrement, il est l’une des personnes les plus riches d’Afrique et est classé dans le top 50 mondial.

 

Son atout principal et exceptionnel que lui envient tous les hommes au pouvoir en Afrique, c’est qu’il n’a aucun compte à rendre au peuple rwandais sur lequel il règne depuis trois décennies et en plus qu’il hait. En effet il ne se reconnaît pas dans ce peuple car venu de  l’armée de l’Ouganda en conquérant, pays dans lequel il a vécu depuis sa tendre enfance (à 2 ans). Il apparaît donc qu’il ne peut pas s’émouvoir devant la misère et la souffrance de ce même peuple mais qu’on contraire il entend le sucer jusqu’à la moelle. Il est le seul chef d’Etat du monde qui peut dépenser des milliards pour construire un tronçon de route et l’embellir de façon idyllique alors  qu’il ne mène nulle part, mais simplement pour que les étrangers puissent l’apercevoir en débarquant dans la capitale. Ou encore construire à coup de millions de dollars un hôtel de plus d’une centaine de chambres et de marque d’une chaîne hôtelière de renommée mondiale et inclassable (plus de 5 étoiles!). L’hôtel, propriété familiale, restera vide pendant plus de 300 jours par an, pour simplement que sa capitale soit reprise parmi les villes ayant des hôtels de cette marque. Tout cela aux frais du pauvre contribuable qui n’a pas où se faire soigner près de chez lui alors que l’un de ces investissements bidons pourrait construire au moins cinq hôpitaux ou une cinquantaine de centres de santé et les équiper.

 

Mais l’année 2022 restera dans les annales historiques comme celle pendant laquelle des dizaines de leaders d’opinion (journalistes, intellectuels, activistes politiques,…) même ceux issus de l’ethnie censée lui donner la légitimité pour l’avoir sauvée comme il est présenté. C’est tellement flagrant de telle sorte que eux aussi dénoncent ouvertement l’oppression que subit le peuple sachant bien pertinemment que ce comportement est puni de mort et au minimum de prison . C’est ainsi que des dizaines de rescapés ont été tués, d’autres ont mystérieusement disparus et d’autres sont enfermés dans des sous-sols des prisons d’où ils ne pourront pas sortir vivants ou seulement encore valides. Mais les dénonciations, les protestations pacifiques contre les crimes du régime dictatorial du FPR de Paul Kagame via les réseaux sociaux continuent malgré ce risque et la bénédiction des puissances occidentales qui ne peuvent pas les dénoncer pour les sanctionner comme cela se fait ailleurs. C’est un signe des temps!

 

Pour La France

 

Le deuxième mandat d’Emmanuel Macron ne sera pas du tout comme le premier, non seulement dans la politique franco-française mais également dans sa politique étrangère notamment africaine. N’ayant plus la majorité absolue à l’Assemblée, le locataire de l’Elysée ne pourra plus, comme “ Jupiter” du haut des Cieux, décréter que désormais, il offre la Francophonie à un dictateur non seulement francophobe mais aussi qui a banni cette langue dans son pays pour le calmer, comme il l’a fait en 2018. De même, il ne pourra plus faire taire systématiquement les voix critiques envers son idole Kagame en utilisant les outils administratifs (interdire les manifestations pacifiques ou les conférences, censure de certaines publications), judiciaires (accusation de “génocide” contre tout opposant hutu) ou médiatiques (matraquage des opposants politiques par les médias officiels et des lobbies pro-Kagame en leur assurant l’impunité : toute plainte contre eux est à déclarer “ irrecevables”).

 

Pour le Royaume Uni.

 

Le régime parlementaire au Royaume Uni ne permet pas au Premier Ministre en poste d’imposer ses vues et de les faire appliquer comme en France sous la Vè République, surtout si ces décisions entraînent des dépenses pour le trésor public. C’est ce qui est en train de ce passer pour le deal immoral entre Paul Kagame et Boris Johnson concernant la vente au Rwanda des demandeurs d’asile en Grande Bretagne dont le coût se chiffre à 145 millions d’euros.

 

Mais ces politiciens véreux espèrent que le sommet du Commonwealth dit CHOGM (Commonwealth Head Of Government Meeting) qui se tient à Kigali du 20 au 26 juin 2022 contribuera à faire passer dans l’opinion anglaise et occidentale en général que le régime de Kagame est le plus indiqué au monde pour recevoir les rebuts de la société occidentale moyennant payement conséquent. En effet Boris Johnson entend pendant et après le CHOGM prêcher que le Rwanda de Kagame serait le pays le moins surpeuplé d’Afrique (500 habitants au Km2!), qu’il serait le pays le plus stable et le plus calme car pas de manifestations possibles. De plus, le Rwanda est vanté qu’il aurait la capitale la plus propre au monde car les pauvres et les mal vêtus y sont interdits, que le régime Kagame est le plus démocratique car personne d’autre n’ose l’affronter dans des élections dans lesquelles celui-ci est élu à plus de 99%  des voix,  alors que dans d’autres pays “chaotiques” les présidents y sont élus péniblement avec 51,55 ou au maximum 60%, etc… et que donc le Rwanda de Kagame mérite d’accueil des demandeurs d’asile refusés en Grande Bretagne. On se demande pourquoi Boris Johnson n’a pas d’abord pensé à Kim Jong Un de Corée du Nord car celui-ci réalise les mêmes performances sinon plus, que Paul Kagame. Les électeurs britanniques sont en droit de lui demander pourquoi il a privilégié Paul Kagame du Rwanda au détriment de Kim Jong Un de Corée du Nord alors que ce dernier remplit mieux les critères de choix pour l’attribution de ce marché juteux.

 

Concernant le CHOGM 2022 proprement dit, celui-ci risque de produire des effets indésirables par le régime dictatorial de Kagame. A part les micro-états, souvent de moins de 50.000 habitants en tout et pour tout, et dont personne n’avait jamais entendu parler et dont les dirigeants conviés à Kigali pour la seule et première fois par Kagame souvent à coup de billets verts et tous frais payés et dorlotés dans les hôtels garantis (Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbade, Grenade, Kiribati, Nauru, Tonga, Tuvalu, …), personne d’autre ne sera impressionnée par le show de Kagame. Tout au contraire, ce CHOGM risque de mettre à nu le régime dictatorial car même les plus sceptiques et qui doutaient des horreurs qu’on raconte sur celui-ci seront constatés de visu. Même le Prince Charles a les moyens d’apprendre que les personnages qu’on lui a montrés ce mercredi 22 juin et présentés comme des tutsi “rescapés du génocide” fraternisant avec leurs anciens bourreaux hutu “génocidaires” pour illustrer les miracles qu’auraient réalisés Kagame dans le domaine de la réconciliation, ne sont que des acteurs et comédiens professionnels rompus et destinés à ce genre de show.

 

Attitude à adopter dans cette situation

 

Tout rwandais devrait savoir lire les signes des temps pour ne pas devoir dire plus tard : “on a été surpris” !

Les militants de tous bords (politiques, défense des Droits de l’Homme, journalistes pour la liberté de parole, religieux dans l’enseignement du bien pour le salut du monde,…) devraient s’atteler à identifier et se donner les moyens de piétiner sur les plates-bandes de Paul Kagame dans ses puissances que constituent ses lobbies, afin de les approcher mais avec un message clair et compréhensible.

 

Enfin, nous devrions tous faire une lecture intelligente des événements et de la situation dans la région et en tirer des leçons et ne pas chaque fois subir les événements qui nous surprennent alors qu’ils étaient pourtant prévisibles.

 

Emmanuel Neretse

 

 

 

 

 

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